paroles du bout du monde

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mercredi 9 juillet 2008

Balade en mokoro dans le delta de l'Okavango

Un passage éclair à Windhoek. Le temps de remonter l'artère principale de la capitale namibienne, l'avenue de l'indépendance. Une petite ville de 200000 âmes que nous laissons au petit matin pour nous diriger vers l'est en direction du Botswana. Phacochères, babouins et calaos animent les longues lignes droites de bitume taillées dans la plaine. Passage de la frontière. Les autorités tamponnent nos passeports. Notre bon d'entrée pour le Botswana est validé. La Namibie s'éloigne et de nouvelles péripéties commencent. Un petit pincement au coeur car la Namibie, c'était vraiment chouette !

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Nous roulons plus de 400 km pour atteindre la ville de Maun, base de lancement pour se projeter dans le delta de l'Okavango. L'Okavango, un de ces rares fleuves qui ne voit jamais la mer. Au lieu de se déverser dans une étendue d'eau, le fleuve se morcelle en une multitude de bras et canaux. Un grand marécage constellé d'une myriade d'îles où la faune africaine vit en paix. Eléphants, antilopes, zèbres, gnous, girafes et hippopotames paissent dans ce delta vert.
Pour organiser notre visite du delta, nous logeons dans un sympathique camping nommé “Back to... the old bridge backpackers”. Rythme africain porté par le slogan “hakuna matata”. Sourires, rires, repos et joie de vivre sont les matériaux qui composent ce havre de paix.

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Le camping travaille avec un village nommé Boro un peu plus en amont sur le fleuve. Depuis ce village, les autochtones proposent des balades sur le delta de l'Okavango en canoë traditionnel : le mokoro. Il s'agit plus exactement d'une gondole taillée dans un tronc d'arbre – les plus récentes étant recouvertes d'une résine pour les rendre plus résistantes. Et le barreur utilise un long bâton pour faire avancer son embarcation.
Nous quittons le campement en bateau pour rejoindre le village. Navigation sereine sur les eaux paisibles du delta.


A notre arrivée, de nombreux canoës flottent. Un système de rotation évite la cohue et les échauffements entre les différents membres du village. Nous faisons la connaissance de Moralé, notre gondolier et guide pour les 2 prochains jours. On charge les sacs et montons à bord de notre mokoro. Nous ferons équipe avec 2 autres embarcations avec qui nous passerons ces 2 journées. Moralé pousse fermement la berge et nous partons vers les hautes herbes. Silence. La perche agite l'eau et la végétation s'ouvre sous notre passage. Nous marquons notre empreinte dans le marécage.

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Nous posons le camp sur une de ces îles. Nous troquons la barque de bois pour une paire de chaussures et un pantalon afin d'explorer ce bout de terre abandonné à la vie sauvage. Une randonnée dans les broussailles jaunies par le soleil africain. Contrairement au parc Etosha, aucun trou d'eau n'a été aménagé et les animaux qui peuplent les lieux vivent en totale liberté. Nous approchons un groupe d'éléphants. L'attitude de la mère nous dissuade d'avancer plus. A quelques pas, zèbres et gnous vivent ensemble et s'aident mutuellement. Le gnou a le sens de la vue très aiguisé tandis que le zèbre fait partager son sens de l'odorat à la communauté.

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Le soleil se couche. Nous nous réunissons au bord du feu où notre guide nous raconte succinctement l'histoire du Botswana et de ses peuples et entonne l'hymne national. Une soirée animée entre rires et échanges culturels pimentée par quelques bruits du fin fond de la savane.
Au matin, nous reprenons les mokoros et nous frayons un chemin à travers les plantes aquatiques. Des hennissements nous entourent. Nous débouchons sur un petit étang où de gros mammifères pataugent. Une tête massive et brune ornée de deux petites oreilles flottent au-dessus de l'eau. Première confrontation avec un hippopotame. Tout à coup, rompant la monotonie du lac, une masse surgit hors de l'eau. Un des hippopotames tente de nous intimider, il nous manifeste son mécontentement. Ardent désir de nous voir quitter l'étang qu'il a choisit pour nager en famille.


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Nous retrouvons le village et basculons du mokoro au bateau à moteur. Nous prolongeons cette glisse dans le marais de l'Okavango pour rentrer au campement. Fin de notre courte et belle histoire dans le delta.

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samedi 28 juin 2008

Rondeurs et raideur du Spitzkoppe


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Fini les dunes, fini le désert, fini l'océan. Changement de décor dans le massif du Spitzkoppe. Les locaux aiment appeler cette montagne le Matterhorn namibien. Un repère de choix pour les escaladeurs et une destination hors des sentiers battus qui conjuguent douceur et repos pour les autres. L'équipe qui administre le camping au bas du bloc rocheux est souriante et accueillante. La réceptionniste nous improvise un cours de Damara-Nama. Une langue déconcertante où il faut décoller la langue du palais pour prononcer un clic avant d'enchaîner une syllabe. Pas facile.
On s'écarte du camping pour grimper les énormes rochers ronds entreposés dans l'herbe dorée. Un arrangement disneylandesque de grosses pierres. Sans être inoubliable, le Spitzkoppe vaut toutefois le détour. Rondeurs harmonieuses de ses flancs et raideur de sa crête. Le coucher de soleil se savoure sans modération : ton rougeoyant de rochers généreusement galbés sur un lit de savane ocre.

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dimanche 22 juin 2008

Le tableau surréaliste des dunes de Sossusvlei

Cliquez sur les images (y compris les panoramiques) pour les agrandir.

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Les chemins namibiens et les curiosités naturelles se croisent. La route défile et le gravier incertain gicle sous le poids du véhicule. Un panneau de danger indique les risques de dérapage et pour cause... Première frayeur du voyage avec une sortie de route. Les herbes hautes roussies par le soleil plient pour nous accueillir. Tout le monde est indemne, la voiture aussi. Nous arrivons entier à Sesriem, point d'entrée des dunes de Sossusvlei.

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Le soleil se couche et nous parcourons les 4,5km qui nous séparent du canyon de Sesriem, une petite saignée dans la pierre posée sur un lit sablonneux. Bientôt les contours de la roche s'estompent et le crépuscule noie d'obscurité le petit canyon. Nous repartons monter la tente au camping du parc tenu par la NWR – compagnie nationale qui gère la plupart des parcs nationaux. Et on constate que le gouvernement namibien a opté pour un tourisme de luxe puisque le moindre lodge se négocie à 100-150 euros la nuit par personne et que le camping s'élève tout de même à 25 euros par personne mais c'est l'unique solution si on souhaite apprécier un lever de soleil sur les dunes rouges de cette partie du désert de Namib. Les portes du parc restent fermées aux « non-résidents » jusqu'à 6h45, heure trop tardive pour parcourir les 60 kilomètres qui séparent des dunes avant le lever du soleil.

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Lever 5h du matin, petit-déjeuner rapide, on enfile un short, un tee-shirt, la laine polaire et en route pour un des lieux les plus pittoresques de la Namibie, les dunes géantes de Sossuvlei. Le voile cendré de la nuit se dissipe à peine que nous commençons l'ascension de la dune 45. Un amoncellement de sable que nous peinons à gravir tant nos pieds s'enfoncent. Mais quelle récompense au sommet ! Jour après jour, le soleil se lève et se couche dans la plus grande indifférence. Il y a pourtant des lever qui se gravent pour toute une vie. En voici un. Les premiers rayons jaillisent derrière la roche qui barre l'horizon. Du haut de notre dune nous contemplons les autres mastodontes de sable qui flamboient. Le vent matinal balaye les atomes de silice qui bâtissent ces immenses murailles naturelles. Derrière le nom difficile à prononcer qu'est Sossusvlei se cache les plus hautes dunes du monde, la notre avoisine les 200 mètres tandis que d'autres peuvent dépasser les 300.
On quitte nos chaussures pour sentir le sable tiède se dérobait sous nos pieds. Nos orteils fragmentent l'arrête sommitale de la montagne de sable et nos yeux bondissent d'une dune à l'autre sans lassitude, les appareils photos crépitent et l'émotion nous submerge. Rencontre entre la nature africaine et la lumière astrale pour un patchwork chromatique époustouflant.

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Nous continuons notre visite du site et garons le véhicule au bout de la route. Nous crapahutons à travers quelques dunes pour aboutir à Deadvlei. Jadis des arbres vivaient là, mais l'aridité du désert en a décidé autrement. La scène immortalisée semble irréelle. Des troncs plantés dans l'argile blanche d'un lac asséché. C'est sans doute sur ces lieux étranges que Salvador Dali a puisé son inspiration surréaliste. Nous foulons la terre sèche tandis que les branches semblent se tordre de douleur sous la chaleur assommante. 900 ans que le temps a figé la destinée de ces arbres. Et quelques siècles que les gens s'émerveillent. Le sable rouge environnant semble respecter ce sanctuaire. Et les millions de particules s'agglomèrent sur les rivages de l'étendue blanche. L'émotion continue à nous ronger.

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Ainsi s'achève une journée ordinaire en Namibie mais extraordinaire pour nous autres voyageurs.

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