Nous nous en sommes remis à la compagnie Scenic Air qui partage ses activités entre les vols pittoresques au-dessus du désert de Namib et les vols privés pour se rendre d'un lodge à l'autre. Cette dernière option n'est définitivement pas notre budget, ni la manière dont nous concevons le voyage. Pour nous, c'est plutôt sac-à-dos et nuit en tente ou en dortoir. Et tout ce que nous économisons dans l'hébergement et la nourriture, nous le consacrons aux activités. J'aurai préféré la montgolfière mais le prix de 350 euros par personne est vraiment rédhibitoire. C'est ainsi que nous montons à bord d'un Cessna, un petit avion qui peut embarquer jusqu'à 6 personnes en incluant le pilote.
Nous prenons de l'altitude, quittons la ville de Swakopmund pour longer la rivière Kuiseb. Un brin de vie récalcitrant au milieu d'un espace aride et désertique. Cette bande verte trace une démarcation franche entre le désert du Namib sur notre droite et le Karoo sur notre gauche. Le passage étonnant de l'un à l'autre avec pour seule transition ces amas d'arbustes.
Nous prenons un cap au sud-est en route pour les dunes de Sossusvlei. Le sol drapé aux teintes orange et rouge agit comme un aimant. Nous avons le nez collé aux hublots. Les ombres projetées et les arrêtes des dunes faconnées par le vent nous plonge dans un décor autant irrationnel qu'exquis. Et même si la vue du ciel aplatit les hauteurs, le plaisir d'admirer ces dunes restent intact.
Les dunes meurent dans l'océan ; notre fil conducteur sur le chemin du retour sera ce composant bicolore sable et marine. L'ironie du sort montre que ce désert si aride manque cruellement de cette eau que l'océan possède en abondance.
La Skeleton Coast renferme ses secrets et ses dangers. L'épave de l'Eduard Bohlen en témoigne. Un enchevêtrement de poutres de bois que le temps a rongé et que le sable a attiré loin de son océan. Le désert a gardé son trophée et l'a éloigné de plus de 200m du rivage.
Marais salants et survol de la ville termine cette échappée dans les airs. Les images continuent à voltiger et s'agiter dans nos têtes.
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jeudi 26 juin 2008
Survol du désert de Namib et de la Skeleton Coast
Par dorian le jeudi 26 juin 2008, 08:14 - TDM2-Namibie
mardi 24 juin 2008
Le long de la Skeleton Coast
Par dorian le mardi 24 juin 2008, 07:00 - TDM2-Namibie
Retour vers le bord de mer où on continue notre remontée vers le nord de la Namibie. De part et d'autre de la ligne virtuelle du tropique du capricorne, les animaux continuent à affluer pour saluer notre passage. Le sympathique suricate ou le superbe oryx sont autant d'étoiles filantes qui illuminent les rives de notre parcours. La végétation se raréfie petit à petit. Le désert a repris complètement ses droits lorsque nous arrivons à Walvis Bay.
Nous ne resterons pas longtemps dans cette ville sans grand intérêt. Nous nous arrêtons tout de même à la dune estampillée n°7 pour s'adonner aux joies du quad. Avec d'incroyables sensations de glisse et de dérapage sur les dunes.
Dès la fin du quad, nous prenons la direction de Swakopmund, la capitale namibienne des activités liées au sable et au désert. A l'entrée de la ville, la carcasse d'un vieux navire - le Kolmanskop - gît dans les rochers. L'écume lèche la coque. Un bateau parmi tant d'autres qui se sont échoués au fil des siècles sur ce redoutable cordon littoral. La brume régulière, de forts courants rabattant vers les terres, des hauts-fonds sablonneux et de faux signaux lumineux érigés par les camps de mineurs sont les facteurs avec lesquels les marins ont dû s'accommoder pour longer le rivage namibien. Les nombreux vaisseaux qui ont péri dans ce coin de l'Afrique ont forgé le nom de cette côte qui s'appelle désormais la Skeleton coast.
Après la visite de Cape Cross et le survol du désert de Namib (qui feront l'objet de mes 2 prochains billets), nous repartons pour quelques séances de glisse sur les dunes de sable. Et cette fois ce sera en surf des neiges ou de sable plutôt – sandboarding pour les puristes. Remontées éreintantes et interminables de la dune. A pied, le surf calé sur le dos. Au sommet, on badigeonne la planche de cire, on se met face à la pente avant de s'élancer pour une série de gamelles. Le sable namibien n'a pas très bon goût...
dimanche 22 juin 2008
Le tableau surréaliste des dunes de Sossusvlei
Par dorian le dimanche 22 juin 2008, 17:28 - TDM2-Namibie
Cliquez sur les images (y compris les panoramiques) pour les agrandir.
Les chemins namibiens et les curiosités naturelles se croisent. La route défile et le gravier incertain gicle sous le poids du véhicule. Un panneau de danger indique les risques de dérapage et pour cause... Première frayeur du voyage avec une sortie de route. Les herbes hautes roussies par le soleil plient pour nous accueillir. Tout le monde est indemne, la voiture aussi. Nous arrivons entier à Sesriem, point d'entrée des dunes de Sossusvlei.
Le soleil se couche et nous parcourons les 4,5km qui nous séparent du canyon de Sesriem, une petite saignée dans la pierre posée sur un lit sablonneux. Bientôt les contours de la roche s'estompent et le crépuscule noie d'obscurité le petit canyon. Nous repartons monter la tente au camping du parc tenu par la NWR – compagnie nationale qui gère la plupart des parcs nationaux. Et on constate que le gouvernement namibien a opté pour un tourisme de luxe puisque le moindre lodge se négocie à 100-150 euros la nuit par personne et que le camping s'élève tout de même à 25 euros par personne mais c'est l'unique solution si on souhaite apprécier un lever de soleil sur les dunes rouges de cette partie du désert de Namib. Les portes du parc restent fermées aux « non-résidents » jusqu'à 6h45, heure trop tardive pour parcourir les 60 kilomètres qui séparent des dunes avant le lever du soleil.
Lever 5h du matin, petit-déjeuner rapide, on enfile un short, un tee-shirt, la laine polaire et en route pour un des lieux les plus pittoresques de la Namibie, les dunes géantes de Sossuvlei. Le voile cendré de la nuit se dissipe à peine que nous commençons l'ascension de la dune 45. Un amoncellement de sable que nous peinons à gravir tant nos pieds s'enfoncent. Mais quelle récompense au sommet ! Jour après jour, le soleil se lève et se couche dans la plus grande indifférence. Il y a pourtant des lever qui se gravent pour toute une vie. En voici un. Les premiers rayons jaillisent derrière la roche qui barre l'horizon. Du haut de notre dune nous contemplons les autres mastodontes de sable qui flamboient. Le vent matinal balaye les atomes de silice qui bâtissent ces immenses murailles naturelles. Derrière le nom difficile à prononcer qu'est Sossusvlei se cache les plus hautes dunes du monde, la notre avoisine les 200 mètres tandis que d'autres peuvent dépasser les 300.
On quitte nos chaussures pour sentir le sable tiède se dérobait sous nos pieds. Nos orteils fragmentent l'arrête sommitale de la montagne de sable et nos yeux bondissent d'une dune à l'autre sans lassitude, les appareils photos crépitent et l'émotion nous submerge. Rencontre entre la nature africaine et la lumière astrale pour un patchwork chromatique époustouflant.
Nous continuons notre visite du site et garons le véhicule au bout de la route. Nous crapahutons à travers quelques dunes pour aboutir à Deadvlei. Jadis des arbres vivaient là, mais l'aridité du désert en a décidé autrement. La scène immortalisée semble irréelle. Des troncs plantés dans l'argile blanche d'un lac asséché. C'est sans doute sur ces lieux étranges que Salvador Dali a puisé son inspiration surréaliste. Nous foulons la terre sèche tandis que les branches semblent se tordre de douleur sous la chaleur assommante. 900 ans que le temps a figé la destinée de ces arbres. Et quelques siècles que les gens s'émerveillent. Le sable rouge environnant semble respecter ce sanctuaire. Et les millions de particules s'agglomèrent sur les rivages de l'étendue blanche. L'émotion continue à nous ronger.
Ainsi s'achève une journée ordinaire en Namibie mais extraordinaire pour nous autres voyageurs.
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