Avant de quitter la Russie, je voulais vous faire partager cette danse que j'ai filmée à Moscou.
A moins que vous préfériez celle-là
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mercredi 27 juin 2007
Par dorian le mercredi 27 juin 2007, 16:19
Avant de quitter la Russie, je voulais vous faire partager cette danse que j'ai filmée à Moscou.
A moins que vous préfériez celle-là
mardi 26 juin 2007
Par dorian le mardi 26 juin 2007, 19:39
En sortant de la gare d'Irkoutsk, une gentille hôtesse de l'agence Est'capade m'accueille pour me remettre le billet de bus pour Listvianka et le voucher de la guesthouse qui va m'héberger les prochaines nuits.
Ici, il faut avancer sa montre de 5 heures par rapport à Moscou, mais pour éviter tout problème de fuseau horaire, toutes les gares et tous les billets sont à l'heure de Moscou. De fait, pour mon prochain billet sur lequel est inscrit départ à 15h45, je ne me présenterai à la gare qu'à 20h45 locale...
Je dépose mon sac à la réception de l'hôtel où l'agence a ses bureaux et part me dégourdir les jambes dans Irkoutsk avant de prendre la navette pour le petit village de Listvianska. Venant de Moscou, Irkoutsk semble un village, avec peu de voitures, des rues calmes et peu de bâtiments sur plusieurs étages. La balade est courte mais suffisante et à 14h30 je prends le bus pour rejoindre le lac Baïkal à 70km de là. Je fais la connaissance de 2 australiens qui font le trajet inverse en transsibérien.
A ma descente du bus, une belle surprise m'attend, je tombe nez-à-nez avec les 4 hollandais que j'avais quitté quelques heures plus tôt ! Le bout de chemin que l'on devait écrire ensemble n'était pas terminé. On se rend dans un bar à proximité pour fêter les retrouvailles. Quelques instants plus tard, on aperçoit Hugh, l'anglais marchant à quelques mètres de nous. Il vient compléter l'équipe. On profite de ce bonus que nous offre le destin pour prendre du bon temps ensemble. On a l'impression d'avoir partagé quelque chose de magique dans ce train et d'être de vieux amis. Les hollandais repartent vers Irkoutsk avec le bus de 18h et je pars vers ma guesthouse en longeant les rives du Baïkal. Ma chambre a une vue imprenable sur le lac.
Le lendemain, je quitte ma chambre pour me rendre au petit centre ville de Listvianka à 15 minutes de marche. On est dimanche et les russes sont venus en nombre. Beaucoup de russes fortunés possèdent des datchas, maisons secondaires à la campagne ou près du lac. Les habitants d'Irkoutsk quitte la ville le temps d'un week-end pour se ressourcer près du lac, D'autres viennent simplement s'adonner à la spécialité du coin, la dégustation d'omouls (poisson endémique du lac Baïkal) achetés au marché, en famille sur les plages de galets de Listvianska, quelques téméraires tentent la baignade dans une eau à 5°C à cette période de l'année. La légende raconte qu'on peut gagner 25 ans d'espérance de vie si on se baigne dans les eaux de ce lac mythique.
Ce lac est vénéré par beaucoup d'autochtones, et pour cause, il contient 20% des réserves d'eau douce non gelée de la planète et atteint 1632m dans sa partie la plus profonde. Malgré une superficie relative pour un grand lac, il renferme plus d'eau que les 5 grands lacs des Etats-Unis réunis. En hiver, l'eau transparente se transforme en route que les voitures empruntent. La région du lac abrite de nombreuses espèces endémiques dont le nerpa, seul phoque d'eau douce au monde.
Dans le petit port de Listvianka quelques bateaux proposent des balades sur le lac. Depuis le pont, on aperçoit les forêts de pins et les verts monticules des rives. En regardant au nord, l'eau s'étend à perte de vue. L'eau calme et sereine contraste avec l'agitation des plages du village. Cette mini-croisière m'a donné des idées de randonnée pour demain. Je passe la soirée dans un pub en compagnie de 3 anglais (Hugh, John, Georgina) et d'un sud-africain (Dodge) et la discussion tourne souvent autour du voyage.
Le lendemain matin, je me rends au musée consacré au lac et aux différentes espèces animales qui constituent son éco-système. Le musée présente quelques aquariums avec d'étranges crustacés, des omouls et les fameux nerpas.
En début d'après-midi, je me rends au bout du village, la route bifurque sur la gauche et contourne un enclos. Un peu plus loin, la route est barrée et ceux qui veulent garer leur voiture doivent mettre la main au porte-monnaie. Je prends le chemin sur la droite qui débouche sur la plage et continue à m'éloigner du village. De nombreux sentiers partent, s'entremêlent et se perdent dans les bois, Je m'attèle à suivre le chemin le plus proche de la berge. Le sentier mal dessiné serpente au gré des obstacles naturels. Je croise quelques dangereuses portions taillées dans le tumultueux littoral. Quelquefois, le pas plus souple, j'avance dans la forêt avant de déboucher sur des landes vertes parsemées de nombreuses fleurs. Le sous-bois n'est pas en reste avec de superbes touffes de muguet rose.
Une des ramifications de ce sentier aboutit sur une longue plage de galets blancs. Pas âmes qui vivent à l'horizon, Le lieu idéal pour se poser et entamer un petit somme bercé par le vent qui caresse les eaux cristallines du lac. Ces eaux m'inspirent et c'est depuis cette plage que je vous écris.
Je rentre sur Listvianka pour passer ma dernière nuit avant de reprendre le bus pour Irkoutsk le lendemain matin. En attendant le train, Je passe l'après-midi avec John, un sympathique anglais qui, demain, prendra le train pour Vladivostok. Il m'accompagne jusqu'à la gare où j'embarque dans le transmongolien.
samedi 23 juin 2007
Par dorian le samedi 23 juin 2007, 15:27
Il est des voyages qui marquent ceux qui les vivent, il est des voyages qu'on aimerait qu'ils durent et pour lesquels le mot "fin" arrive trop vite, il est des voyages qui vous confortent dans l'envie de découvrir le monde et de rencontrer les gens qui le composent ; le périple en transsibérien est forgé dans cet acier-là. J'écris ces quelques mots pour vous le faire partager et surtout m'y replonger.
77 heures de train, une trentaine d'arrêts d'à peine quelques minutes, 5185 kilomètres parcourus, quelques villes aux sonorités russes telles que Iekaterinbourg, Omsk, Novossibirsk, Krasnoïarsk, Irkoutsk. Tous ces arguments feraient pâle figure sur une brochure touristique et ne feraient pas vraiment rêver le voyageur adepte de lieux exotiques. C'est pourtant bien sur ce train que j'embarque le 18 juin à 23h25, voie 3, wagon 7, couchette n°17.
Sur le quai, je cherche quelques routards étrangers pour faire un brin de causette, je tombe sur Tom et Mark, 2 cousins hollandais partis pour 10 mois loin du vieux continent. En vérifiant nos billets, on s'aperçoit qu'on est dans le même wagon, voilà une bonne nouvelle. On charge nos sacs sur les épaules et on s'approche de l'entrée de notre wagon. Plusieurs personnes attendent que la contrôleuse autorise l'accès au train. En scrutant les visages, on s'aperçoit que les trois quarts des voyageurs de ce wagon sont européens. A nous trois, il faut ajouter, Henrik et Valérie, frère et soeur hollandais partis s'oxygéner 6 semaines, 2 finlandaises, 2 suédois Gustav et Jonas, Hugh s'éloignant pour quelques mois de son île britannique et Beckie, intrépide anglaise qui après la découverte de l'Asie orientale rentrera par la route de la soie en traversant le Pakistan et l'Iran.
A l'inverse d'un voyage classique en avion ou en train où chacun reste dans son coin à lire, à écouter de la musique ou à dormir, on sait qu'on va passer un bon bout de temps ensemble. La timidité est rangée au fond du sac, et chacun fait connaissance des autres. Pour ma part, j'ai soif de parler après ma semaine silencieuse passée entre Saint-Pétersbourg et Moscou.
Chaque compartiment est composé de 4 couchettes dans ce wagon de 2nde classe. Je partage le mien avec une russe, les 2 couchettes du haut resteront vides tout le trajet. La communication est vite limitée puisqu'elle ne parle ni anglais, ni français et que je ne parle pas russe. Je passe beaucoup de temps avec mes nouveaux compagnons et les sujets de discussion ne manquent pas. On refait l'Europe et le monde, on compare nos différentes coutumes et nos itinéraires, on expose nos différentes expériences de voyage, on discute de beaucoup de sujets comme si on était de vieux amis et on se prend quelques bons fou rire.
On compte les heures qui nous séparent du prochain arrêt en répétant sans cesse à Nathalia, notre reponsable de wagon : "zdyess Irkoutsk?" ( "ça y est, on arrive à Irkoutsk ?" ). Elle répond invariablement "Nyet". Sur le quai, des vendeurs ambulants s'agitent à notre descente du train. Ils nous proposent des plats préparés, des fruits, des sucreries et la concurrence est rude entre eux. Quelques échoppes complètent le tableau de la gare avec un choix plus étoffé d'aliments, nouilles chinoises instantanées, chocolat, yaourts, gateaux secs. Les nouilles remportent un franc succès et constitue le repas de base de notre voyage.
Hormis se laver car il n'y a pas de douches dans les wagons, on "vit" dans le transsibérien et il serait dommage de s'en priver quand on sait qu'on peut embarquer pour 7 jours (149h) dans ce type de train afin de relier Moscou à Vladivostok sur les berges de la mer du Japon. Avec ses 9289km, voici la plus longue voie ferrée du monde.
Sa naissance remonte à 1891 lorsque Alexandre III approuva l'idée d'une ligne transsibérienne permettant de désenclaver un certain nombre de régions et relier le lointain orient à l'occident. Les travaux furent découpés en 7 secteurs et commencèrent simultanément. En échange de travaux colossaux, les premières liaisons furent mises en service en 1900. Le transsibérien fut présenté la même année lors de l'exposition universelle de Paris. Depuis, la ligne a été complétée par de nombreuses ramifications et par son électrification.
En dépit de la lenteur du train, le temps passe vite à bord. Les kilomètres défilent et les paysages se succèdent. Au lever de la quatrième nuit, le train ralentit et s'arrête une dernière fois. Le panneau avec l'inscription cyrillique d'Irkoutsk apparaît au travers de la fenêtre. C'est l'heure des douloureux "au revoir" mais le voyage continue. On se souhaite bonne chance en espérant se revoir et chacun se disperse dans la foule venue accueillir les siens.
Le Transsibérien est une superbe aventure et une expérience humaine avant tout. Le fait d'avoir vécu en espace clos pendant ces dizaines d'heures a densifié les relations et a amplifié les émotions, il m'a surtout montré à quel point j'aime le voyage et pourquoi je suis là. Sac sur le dos, les batteries chargées à bloc et le sourire vissé au visage, je repars pour la suite de mon voyage.
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