La terre qui gronde à Victoria Falls
Par dorian le dimanche 13 juillet 2008, 18:33 - TDM2-Zimbabwe - Lien permanent
Un jour de 1855, Livingstone, missionnaire et explorateur écossais, s'aventurait sur les eaux tumultueuses du Zambèze. Il dut accoster sur l'une des rives lorsqu'il se heurta à un obstacle de taille. Connu localement sous le nom de Mosi-Oa-Tunya, « la fumée qui tonne », il fut le premier européen à s'émerveiller devant ce que le monde moderne connaîtra sous le nom de chutes Victoria et souvent classé comme l'une des 7 merveilles du monde naturel. Il rentra au pays conter ses exploits avant de repartir un peu plus tard pour une nouvelle expédition africaine ; ce curieux virus, savant mélange entre voyage, exploration et couleurs de l'Afrique ne le quittera plus jusqu'à sa mort.
Quelque 150 ans plus tard, l'émerveillement est identique. Accueil triomphal sous un grondement aquatique. Nous nous fondons sous le nuage de vapeur d'eau qui plane au-dessus de la végétation. Entretemps, de nombreux chiffres et ouvrages ont complété la découverte de David Livingstone. 108 mètres de haut pour 1,7 km de large, les chutes sont partagées entre la Zambie et le Zimbabwe. La Zambie permet un accès plus proche tandis que la partie zimbabwéenne est trois fois plus large. La débit d'eau qui s'engouffre dans ce précipice peut être multiplié par 25 pendant la saison humide. Un large pont métallique unit les 2 pays sur lequel un train à vapeur circule toujours et rappelle le temps colonial où Zambie et Zimbabwe se nommaient Rhodésie.
Il s'avère périlleux d'ordonner quelques mots pour définir la saga féérique que la nature nous déroule. Les puristes ou les blasés diront que ce n'est que de l'eau qui coule. Je reste ébahi devant ce déluge. La falaise pleure de joie et mes yeux s'irisent comme cette balafre multicolore qui décore les cataractes.
Depuis ce fameux pont métallique, on peut observer le rideau d'eau qui se fracasse au fond du canyon, prendre des photos à contre-jour ou savourer le bruit d'un fleuve stoppé brusquement par le vide.
Mais autre chose occupe mes pensées. Et si je me transformais en une de ces gouttes d'eau et ressentais cette sensation de chute. Je me tourne sur l'autre rive du pont. La suite est à vivre sur les 3 vidéos ci-dessous...
Pour compléter la vue des chutes; nous nous envolons en hélicoptère pour une quinzaine de minutes. Exquise vue du ciel. Il semble qu'une simple entaille a écorché la plaine. Nous nous approchons de cette curiosité. Une image indélébile grave nos rétines. Ce somptueux fleuve aux eaux apaisées que la géographie déchaîne. Une boule de vapeur d'eau s'échappe des entrailles de la terre. Vision céleste d'un paradis terrestre.
Malgré les récents évènements qui ont éclaté au Zimbabwe et les élections pipées du président Mugabe, c'est dans ce pays que nous avons décidé de nous rendre pour voir les chutes. Et la situation du peuple zimbabwéen nous a pris aux tripes au point de donner un saveur amère à la merveille naturelle que l'on entend en fond sonore. La désertion des voyageurs qui, face à l'instabilité du pays, préfèrent se rendre en Zambie est aggravée par une monnaie qui connait une inflation sans précédent (on peut échanger 50 milliards de dollars Zimbabwéens pour 1 dollar US sachant qu'en 2000 le taux était de 100 pour 1!). Ces deux facteurs provoquent un tourisme en chute libre et une économie aux abois ; une situation désastreuse qui frappe de plein fouet les habitants qui vivent essentiellement voire exclusivement de ce secteur. Alors, lorsque ces derniers aperçoivent un touriste, ils se ruent vers lui pour tenter leur chance, vendre un bracelet ou une figurine sculptée. Ne pouvant endiguer la misère d'un coup de baguette magique, nous sommes contraints de lancer des « non » à tout bout de champs tandis qu'on déambule dans les rues de Victoria Falls. Un gros coup de blues de devoir refuser de donner 1 dollar à tous ces malheureux qui ne demandent rien de plus qu'un peu d'argent pour survivre. Certains sont même prêts à échanger une statuette contre une paire de chaussures ou un T-shirt. Et malgré leur état de détresse, ils arrivent à garder le sourire. La vie est injuste et le quotidien n'est définitivement pas le même si on est né européen ou zimbabwéen. Malgré tout ça, on essaie de passer quelques bons moments avec eux, tentant quelques plaisanteries pour voir esquisser quelques sourires. Pendant qu'on se projette dans l'avenir en se demandant qu'elle sera notre prochaine activité, ils ne voient pas plus loin que le soir même en se demandant ce qui remplira leur assiette. Triste réalité.
Commentaires
Ca y est ! nous sommes à nouveau connectés

Alors l'aventurier, ça fait quoi de voler au dessus des chutes ?
Au risque d'encore se répéter, nous trouvons tes photos toujours aussi belles et elles ont le mérite de nous faire toujours autant rêver.....
Mon commentaire va être bref car je l'ai doublé d'un mail très long avec tout le compte rendu de tes courriers et de ton secrétariat
Nous t'embrassons très fort en attendant de le faire "pour de vrai" (eh ! oui ! c'est pour bientôt : dans une dizaine de jours....) Comme on se languit !
Maman Caillou
Alors LA
Chapeau Très BAs !!!!
Pas mal le forfait : Tyrolienne, Balançoire et saut à l'élastique
Par contre je sais pas si c'est agréable d'attendre la tête en bas que le gentil Monsieur te récupère : ça doit être assez flippant... Bon il faudra que tu me raconte ça de vive voix
Excellent !
A+ Mon poulet
:-PURA VIDA...!!!!
t est un malade!!! continue comme ça et je t inscris à fear factor..les photos sont magnifiques et amusez vous bien...bisous à tout les deux.
PURA VIDA...
bleuffant...........
là j'avoue que je ne pourrais plus te tutoyer !
il ne te restera plus qu'à te faire propulser par une de tes cibles à partir du Levant et puis tu auras fait le tour des sensations fortes.
Au fait, tu sais qu'on doit toujours sauter du pont de l'Artuby dans le Verdon (je me demande si c'est plus haut que celui de la vidéo)
Salut l'artiste et à bientôt
Oui c'est vrai ça, on devait aussi sauter du pont de l'Artuby dans le verdon mais tu t'es toujours défilé ...

Au vu des vidéos, c'est clair que c'est pas la peur qui t'en empêche ...
Je dois avouer que si tu oublies de m'y emmener c'est pas grave et au pire je vois qu'il y a d'autres prétendants que moi pour t'accompagner ...
gros bisous
Salut Ben, sympa les vidéos depuis le pont des chutes Victoria, mais je te réserve une petite surprise pour les prochains jours (si j'arrive à mettre à jour mon blog...). Si tu ne veux pas attendre fais une recherche sur google en tapant « bloukrans ». record battu, mon pote. A plus
Ola le chef, qué tal ? Je vois que tu parles couramment espagnol. Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles et de voir que tout va bien. Pour parler des expériences de voyages, j'ai pas fait Corcovado mais je viens de faire « cathedral » à Aliwal shoal. Le nom ne te dit certainement rien mais quand tu verras les images et LA vidéo, tu comprendras que certains moments te laissent des traces pour toute une vie. Bye.
Salut le Lolo, le saut depuis le pont de l'Artuby, meme pas peur ! d'ailleurs, meme remarque que pour Benoit, tape bloukrans sur google... passe de bonnes vacances et a tres bientot avec pleins d'images (dont certaines sous-marine).
Un tel saut j'en reviens pas.....Enfin j'ai un peu de temps, pour pouvoir consulter ton blog et comme l'année dernière c'est extra.Nous les vacances se passent doucement la semaine derniere camping dans le verdon et depuis lundi (et pour 15 jours) Les enfants sont partis dans les alpes avec mes parents donc on est à la maison, mais c'est une forme de vacances aussi....
On te fais de gros bisous, plus que 4 jours et armelle arrive prend soin d'elle car elle a besoin de vacances gros bisous et profites en bien !!!!!!!!
coucou Aline et la petite famille, je commençais à m'inquiéter de ne pas avoir de vos nouvelles
Comme tu le vois, mes aventures sont reparties sur de bonnes bases. Une mélange de découvertes, de rencontres, et de décharges d'adrénaline. Tu sais ce qui est le plus dur quand tu as les doigts de pieds qui frolent l'extrémité du pont ? Et bien c'est de sauter
Bises à tous les 4.