paroles du bout du monde

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Keyword - univers sous-marin -

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samedi 11 octobre 2008

la poubelle sous-marine de Million Dollar Point

A la signature de l'armistice proclamant la fin de la seconde guerre mondiale, les américains furent impatients de rentrer au pays. Le monde étant désormais en paix, ils se retrouvaient avec une série d'équipements militaires inutiles voire gênant. Au milieu d'une plage à l'est de Luganville, ils construisirent un pont puis amenèrent camions, grues, jeeps et les jetèrent par-dessus bord. Avant de quitter définitivement les lieux ils firent exploser ce pont laissant derrière eux un dépotoir sous-marin, le « Million Dollar Point ». Et de nos jours, on peut plonger sur cet amas de ferraille couvert de concrétions. Pour le coup, une plongée bizarre, loin des sentiers battus.

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vendredi 10 octobre 2008

Plongée dans une autre dimension : le SS Coolidge

A peine le pied posé à Port Vila aux Vanuatu, je m'envole pour une autre île, Espiritu Santo. Sur place, l'attraction principale se nomme SS President Coolidge, la plus grande épave plongeable au monde. Des dimensions hors-normes alliées aux effets planant de la narcose sont les ingrédients de ce cocktail sous-marin que je me suis injecté pendant une semaine. Excepté l'amateur pur et dur de récif corallien, l'épave du Coolidge comble le moindre plongeur avide d'exploration subaquatique. Pour la petite histoire, le SS Coolidge fut un paquebot de luxe au même titre que le Normandie ou le Queen Mary et opérait dans l'océan Pacifique en reliant San Francisco, son port d'attache, aux Philippines, au Japon et à Hawaï. Lorsque les japonais attaquèrent Pearl Harbour, le bâtiment fut réquisitionné pour être transformé en un transporteur de troupes. Au cours d'une mission, alors qu'il devait acheminer un régiment de 5000 soldats, il heurte une mine et sombre près du rivage de l'île Espiritu Santo aux Nouvelles Hébrides (ancien nom de Vanuatu).
Plusieurs décennies plus tard, à l'époque où la plongée se faisait sans ordinateur, sans jauge de profondeur et sans torche, Allan Power explora l'épave et ne la quittera jamais. Mieux que quiconque, il connaît ce navire. Chaque recoin, chaque assiette en porcelaine de la cuisine et chaque reste de véhicules éventrés dans la cale. A l'issue d'une plongée il nous racontera quelques anecdotes sur « son bateau » ; comment il a découvert la Lady, la récupération des pales d'hélices pour être revendues au Japon, les différentes armes qu'on peut ou pouvait trouver à bord.
De la poupe qui repose sur le fond sablonneux à la proue qui pointe vers la plage, l'ancien navire s'étend sur son côté bâbord. Mes différentes explorations m'emmèneront dans les dédales de ses entrailles. Tantôt perdu dans l'obscurité totale et tantôt nageant en trois dimensions entre les épontilles du pont supérieur. Chaque plongée est un régal avec le même rituel, départ depuis la plage, on suit la corde jusqu'à la proue de l'épave. On choisit une ouverture et la visite guidée commence. Un jour on palme jusqu'à la Lady, une icône en porcelaine qui repose sur son cheval blanc, et un autre on se détend sur le pont promenade où des puits de lumière azur jaillissent par toutes les failles et hublots. Couloir immense sur un pont, et précieux détails de la vie quotidienne des passagers sur un autre, le Coolidge regorge de secrets.
Une autre fois, coulée dans le grand bleu jusqu'à 50m, narcosés, nous descendons encore plus profond pour observer les canons de 3 et 5 pouces avant d'enchaîner avec l'étambot du bateau, ses 2 lignes d'arbres, un gouvernail et l'inscription en demi-cercle de President Coolidge sur la poupe. On longe ensuite le flanc. Une partie est éventrée, c'est à cet endroit que la mine a percuté le navire et a causé sa perte. A quelques mètres, au cœur du paquebot, des lavabos en porcelaine, de la vaisselle, des casques lourds, des masques à gaz, une machine à écrire s'affichent comme autant de témoins d'une vie passée brusquement figée. Les coursives dévoilent les proportions démesurés du navire et de maigres interstices laissent passer quelques rayons de lumière qui nous montre la voie et délimite une aquarelle bleutée dans le monde du silence. Dans les coins les plus sombres, des poissons phosphorescents clignotent. On se glisse dans de petits failles pour changer de ponts et s'émerveiller à nouveau face à cette cathédrale d'acier taillée dans les superstructures du paquebot.
Une autre fois encore, on se rend au Saloon où des bouteilles en verre de coca-cola trônent à côté de la fontaine à soda. A quelques coups de palmes, l'inscription indique « Doctor ». Sur son bureau trainent tube à essai, fiole contenant du fil à suturer, seringue en verre.
Chaque nouvelle plongée est unique, enivrante, mystique et nous apprend comment nous égarer dans cette gigantesque épave. Impossible de se rappeler le chemin parcouru, la seule sensation d'être perdu dans le labyrinthe de ses compartiments suffit à nous ravir. Après 10 plongées, l'envie de se perdre dans les méandres de ses superstructures me démange toujours.

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Et pour passer le temps des longues décompressions dépassant la demi-heure, Allan Power a concocté un jardin sous-marin fait de coraux, d'anémones et de sa faune. Chaque jour, il plonge pour s'adonner à cette passion pour le moins particulière en déplaçant ou époussetant les coraux. Pour nous, le temps semble filer plus vite devant ces poissons-clown et crabes-porcelaine, en attendant patiemment d'éliminer notre surplus d'azote et de nous remettre des émotions vécus dans les coursives du Coolidge.

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samedi 4 octobre 2008

sourires et bonheur sur une île paradisiaque


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Sur la côte ouest de l'île principale des Fidji, une ribambelle de bouts de terre ont percé la surface de l'océan. Ces monticules sablonneux se regroupent en 2 archipels, les Mamanuca et les Yasawa. Pour s'y rendre, c'est pas bien compliquer puisque tout s'organise depuis Nadi et la plupart des gens prennent un tour comprenant transport en bus jusqu'au port de Denarau, navette en bateau puis formule tout-inclus sur une des îles. Mais si on a un peu plus de temps que quelques jours, on peut sauter d'île en île et y résider le temps qu'on veut.
Lorsque je monte dans le bus matinal rempli de jeunes occidentaux, une bonne dose d'a priori m'envahit quant au type de tourisme sur ces îles. La zone d'enregistrement au port renforce mes soupçons et je suis bien loin de la tranquillité de Taveuni. Je ne me sens pas vraiment à mon aise au milieu de dizaines de touristes. Nous montons à bord du catamaran « Awesome Adventures » et quittons le quai. La vue de la première île chasse mes pensées néfastes sur le tourisme de masse car cette excroissance de vie sauvage symbolise le bonheur pour des milliers de vacanciers. Cette image idyllique souvent contée ou dessinée mais rarement située précisément. Comme si celui qui connaissait son emplacement ne souhaitait pas que « son » paradis soit visitée par d'autre personnes. Pour revenir à cette première île du nom de South Sea Island, un disque d'à peine 50m de diamètre encerclée d'une large plage de sable blanc et en son centre, quelques bungalows blottis au milieu des bananiers et des cocotiers. Le lieu rêvé pour jouer les Robinson Crusoé au 21e siècle. A ce propos, c'est sur une de ces îles que le film « Seul au monde » avec Tom Hanks fut tourné. Nous passons quelques autres îles du groupe des Mamanuca telles que Bounty, Treasure et Beachcomber islands et nous dirigeons vers l'archipel des Yasawa pour finalement arriver sur « mon » île, Kuata.

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Une embarcation en bois vient récupérer les touristes (seulement 3) qui ont jeté leur dévolu sur ce bout de terre. Un comité d'accueil entonne la chanson réconfortante de bienvenue et nous débarquons sur la plage. Chemises à fleur, larges sourires, rythme décontracté et présentations succinctes, on se sent déjà bien.
Le regroupement de bungalows appartient au village situé sur l'île d'en face. Un tourisme équitable puisque tout l'argent dépensé va à la communauté. Et cette île a une dimension humaine qui fait chaud au cœur. Car ce qu'on retient de ce type d'expérience outre la superbe plage, la vue époustouflante du haut du rocher et les gracieux fonds marins, ce sont ces rencontres qui se résument par cette phrase : à Kuata, on arrive en inconnu et on repart en ami. Un sourire et une joie de vivre perpétuels et communicatifs, et malgré tous les touristes qui se rendent sur ces îles chaque année, les habitants ont su garder une réelle attache à leurs traditions avec la cérémonie du kava qui se tient tous les soirs au fond d'une cabane en bois. Tranche de vie privilégiée où on discute, plaisante, joue de la musique et chacun, quelque soit son origine ou sa couleur est libre d'y prendre part.
Après avoir beaucoup partagé pendant mon séjour ici et l'impression de connaître chaque membre de la communauté, c'est le cœur gros que je m'éloigne du rivage pour rentrer vers Nadi. Car à l'émotion du départ, s'ajoute le fait que cette dernière traversée sonne la fin de mon escapade fidjienne et la sensation désagréable de ne pas être resté assez longtemps.

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