paroles du bout du monde

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Irlande 2006

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mardi 28 novembre 2006

Sligo, dans la contrée de Yeats

Réveil pluvieux à Sligo, je décide quand même de me rendre au Benbulben, petit sommet qui domine la coin et offre un bel aperçu de cette région verdoyante. Je me gare à Drumcliff près de l'église. Une église sobre entourée d'un petit cimetière dans lequel le poète irlandais W.B. Yeats a souhaité être enterré. Son épitaphe dit :" jette un oeil froid sur la vie, sur la mort ; cavalier, passe ton chemin". A méditer. Le Benbulben en fond est encerclé d'un épais nuage. Son sommet invisible n'offrira aucun point de vue intéressant aujourd'hui.

Au lieu de grimper le Benbulben je me dirige à Strandhill à quelques kilomètres de là. Strandhill est une plage de cailloux connue des surfeurs et des bodyboardeurs pour ses beaux rouleaux. Un parcours de golf se juxtapose à la plage et propose un cadre de jeu superbe.

Les parcours de golf sont ultra-présents en Irlande et sa pratique est bien plus développée qu'en France. L'Irlande est également la patrie de deux sports endémiques et très populaires, le premier se nomme le hurling, une sorte de hockey sur gazon ou de polo sans les chevaux et le second est le football gaélique, un mélange de rugby et de football, la balle est ronde et il y a des cages et un gardien comme au foot mais il y a également des poteaux et on peut courrir ballon sous le bras comme en rugby. Je ne connais pas les règles mais ça a l'air plutôt ludique.
Je reviens à quelques kilomètres avant Strandhill pour grimper un petit monticule qui se nomme Knocknarea et, malgré la pluie, offre un bel aperçu de la plage, son parcours de golf, la ville de Sligo et le Benbulben toujours auréolé de nuages.

Je quitte finalement le comté de Sligo en espérant trouver une météo plus clémente dans la région du Connemarra.

La route sinueuse et peu empruntée me mène jusqu'à Letterfrack au Old monastery hostel, un véritable bijou d'auberge. Un couple d'américains y est présent, ils avaient prévu de faire le tour de l'Irlande mais leur périple s'est arrêté dans cette auberge dans laquelle ils prévoient de passer la fin de leurs vacances. Beau signe de reconnaissance pour le patron des lieux.

lundi 27 novembre 2006

Seul au monde dans le Donegal

Mon séjour en Irlande du nord aura été court puisqu'aujourd'hui je fais route vers le Donegal au nord-ouest de l'île. Je profite d'être en voiture pour faire un détour dans une zone moins touristique, le Fermanagh, région de lacs, je comprends pourquoi beaucoup de touristes préfèrent visiter l'Irlande à vélo et j'ai un peu honte de me déplacer en voiture. Même si c'est une voiture dite économique elle n'est pas pour autant écologique. Ces routes de campagnes sont très agréables et par certains côtés, intemporelles. En début d'après-midi, j'arrive à Donegal, ville du comté du même nom, où je mets pas mal de temps à trouver une auberge, celle indiqué dans le guide n'existe plus depuis au moins 2 ans (pas mal pour un guide paru en 2005 !). Je tente ma chance dans une bâtisse où tout est éteint, et une irlandaise vient m'ouvrir avec un grand sourire, je suis le seul dans l'auberge et j'ai tout le temps de méditer sur la marche que j'ai prévu demain à une quarantaine de kilomètres d'où je suis : Le Slieve League.
Le lendemain matin, je range rapidement mes affaires, je règle la note et cap à l'est pour une randonnée de 5 heures qui me conduira des falaises de Bunglass au Slieve League en passant par le pilgrim's path et le one man's path ; que de noms barbares, ma mémoire ne gardera que ces noms car j'avais occulté un paramètre important : la météo. Le vent souffle bien trop fort pour s'aventurer au bord des falaises, cette belle randonnée restera dans les livres ou sera remise à plus tard, pour un autre voyage. Je me rends aux différents points de vue accessibles en voiture et malgré le vent, Je digère de nombreux regrets en voyant ces splendides falaises et roches découpées, mais je préfère m'en tenir à ma sagesse bouddhiste acquise après de longues semaines de méditation auprès du moine tibétain Chocho qui m'a accompagné en Chine en ce début d'année. Les photos du Silver Strand et des falaises de Bunglass parlent d'elles-mêmes. Et devant ces paysages, j'ai médité la maxime chinoise qui dit : "c'est au pied des montagnes qu'on voit le mieux les montagnes".

J'ai repris la route pour Sligo, 70km au sud, patrie de Williams Butler Yeats, poète irlandais. Demain, j'espère avoir plus de chance avec la randonnée.

samedi 25 novembre 2006

Quelques petits pas sur la chaussée des géants

La légende raconte qu'un géant irlandais Finn Maccool s'était épris d'une géante écossaise et qu'une chaussée à leur mesure jadis les reliait leur permettant de se rendre visite à leur guise, mais la chaussée fut détruite pour des raisons qui nous échappent (on peut toutefois pronostiquer une mésentente !), le seul vestige de cette légende est une avancée de colonnes polygonales.
Je reviens au début de cette journée qui commence au départ de Ballycastle, la route longe la côte en alternant champs, terres d'accueil de nombreux moutons et falaises abruptes. Cette côte est plutôt propice à la découverte en vélo tant les arrêts et points de vue proposés sont nombreux. Pour preuve ces photos prises sur une zone de repos puis à Carrick-a-Rede.

Les falaises ciselées aux couleurs blanches ou ocres au pied desquelles viennent s'échouer un flot infini de vagues, les parcelles d'herbes sauvages courbées par les allers et venues du vent, le ciel torturé par une météo capricieuse et des nuages mouvants, La nature nous présente un de ses royaumes dans ce comté égaré du nord de l'Irlande. La promenade se termine vers la Giant's Causeway, point d'orgue de la côte et de la journée. L'étrangeté de cette chaussée tient autant dans la forme de ces colonnes que dans son caractère unique.

Mon voyage commence fort et mon esprit se remplit d'images, je reprends ma panda pour me diriger vers Portrush. Je fais 3 fois le tour du village avant de trouver l'auberge de jeunesse où je passe la nuit.

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