La vache est sacrée en Inde et personne ne s'émeut quand une d'entre elle erre dans le hall de la gare de Jaisalmer. Nous partons pour Jodhpur que nous atteignons tard dans la soirée. Nous atterissons dans un guesthouse reposant au milieu d'un dédale de ruelles.
Les mailles serrées de ce réseau asphalté filtrent la pollution sonore car seuls piétons et vélos peuvent se faufiler à certains endroits. Jodhpur est une ville calme. Je ne pensais pas qu'on puisse employer ce terme pour une ville indienne.
Jodhpur a la particularité d'être construite autour d'un fort dominant les alentours depuis le sommet d'un monticule, le fort de Meherangarh que Kipling qualifia en son temps de "travail des anges et des géants". Les rues étroites et sinueuses lèchent le bas de colline. Nous les arpentons et débouchons sur un escalier menant au fort.
Ainsi va la province du Rajasthan ; pas une ville qui ne se targue de posséder des fortifications démesurées dans son horizon proche.
Nous franchissons l'entrée du fort spécialement protégée contre les charges d'éléphants. Les balcons, alcôves et édifices principaux ont reçu une attention particulière des orfèvres locaux. A l'extérieur, les lignes froides et inhospitalères du rempart pour montrer à l'assaillant qu'il n'est pas le bienvenu et à l'intérieur, les douces courbes d'enluminures richement taillées. Mieux valait être du côté du maharaja. Des canons occupent quelques créneaux de la puissante muraille et pointe vers un hypothétique ennemi. Depuis la muraille, la vue sur la ville bleue est splendide. Terrasses sur les toits, ruelles alambiquées et murs couleur azur. Une couleur apaisante qui contraste avec les dessins hostiles des canons de la forteresse.
Avant de refermer la courte visite dans la cité bleue nous nous arrêtons au mémorial de Jaswant Singh II, bienfaiteur de la ville au 19e siècle.
TDM-Inde
mercredi 10 octobre 2007
La forteresse de Jodhpur
Par dorian le mercredi 10 octobre 2007, 10:08
mardi 9 octobre 2007
À dos de dromadaires dans le désert de Thar
Par dorian le mardi 9 octobre 2007, 14:48
Les châteaux de pierre dansent dans les vents désertiques du Rajasthan. Ces fortifications épaisses portent dans leurs entrailles un passé sanglant plus ou moins glorieux. Le fort de Jaisalmer a connu ses heures de prospérité, à l'époque florissante des routes de la soie. Marchands en tout genre vendaient leurs textiles, épices, élixirs et produits miraculeux. Mais le développement du commerce maritime dans le sud de l'Inde a brusquement ébréché l'opulente prospérité de la cité nichée à l'orée du désert de Thar. Il a fallu attendre plusieurs siècles avant que quelques routards redécouvrent la tranquillité de ce petit hameau dominé par de nobles remparts. Flairant le bon filon, pas mal d'habitants se sont tournés vers une forme de commerce moderne, le tourisme. Au point de dénaturer les anciennes bâtisses, croulant désormais sous les écriteaux entièrement dédiés aux touristes.
Les rabatteurs s'agitent dès la sortie du train et sont omniprésents dans toute la ville. De quoi faire perdre patience à plusieurs reprises. Les ruelles enivrantes à l'intérieur du fort sont criblés d'échopes à souvenirs et serpentent à travers des édifices aux couleurs de sable finement ciselés. Jaisalmer symbolise le Rajasthan où le temps semble s'être figé. La plupart des touristes viennent ici pour goûter au plaisir de monter sur le dos d'un dromadaire et se reposer à la nuit tombée sur les dunes du désert de Thar.
Nous partons pour 3 jours de méharée dans le désert. La jeep s'éloigne du fort de Jaisalmer tandis qu'une colonie d'éoliennes s'époumonent dans le ciel rougeoyant du petit matin.
Une courte visite aux cénotaphes royaux et nous reprenons notre chemin. Nous nous enfonçons dans le désert sur des routes plates et asséchées.
Sur le bord de la route, 2 dromadaires lourdement chargés attendent leurs hôtes. Nous faisons la connaissance de Badia qui nous guidera pendant cette balade dans le désert.
Nous grimpons sur les bêtes et d'un pas lent et doux nous partons vers l'inconnu. Le dromadaire n'est pas vraiment confortable. Nous nous arrêtons souvent pour nous remettre de nos déboires. On en profite pour observer cet animal fascinant capable de rester sans boire pendant 2 semaines puis d'avaler 200 litres d'eau en 3 minutes. Les coussinets de ses pattes amortissent sa lourde carcasse quand son long cou courbé balance au rythme de ses pas. Une expérience intemporelle alors que nous gagnons un courte portion de dunes où nous descendons de la bête pour passer la nuit. Nous courons pour fouler les monticules sablonneux. Une sensation magique des pieds qui s'enfoncent dans le sable blond chauffé par le soleil. On s'assoit sur la crête d'une dune, les yeux dans le vague et la bouche clouée. Ces paysages désertiques façonnés par les vents nous pénètrent et nous fascinent. Nous partageons le dîner dans un silence de cathédrale puis filons installer un tas de couvertures en haut d'une dune. Allongés sur l'étendue de sable et les yeux dans les étoiles, le ciel constellé nous renvoie devant notre petitesse. Sans voix, sans commentaires, nos regards scrutent le ciel, tentent de reconstituer les constellations, de capter l'apparition fugace d'une étoile filante ou le lent déplacement d'un satellite. On s'endort comme dans un rêve, un rêve chargé d'étoiles.
Nous chevauchons nos montures pour une longue balade, loin de tout. Nous reprenons notre douce dérive vers l'inconnu et perdons la notion du temps et de l'espace. Buissons et arbustes immortalisent les quelques signes de vie qui nous entourent et délimitent une série de dunes. Sans comparaison possible avec l'infinité saharienne, le coucher de soleil sur les dunes du désert du Thar n'en demeure pas moins poignant. Le disque doré disparait à l'horizon, les teintes mordorées s'assombrissent et les premières étoiles percent la voute céleste. Une deuxième nuit magique allongés sur une dune, les mains croisées derrière la tête et les yeux recevant la lumière de ces millions d'astres et galaxies qui lentement tourne autour de l'étoile polaire. Silence et admiration.
Troisième et dernier jour de notre promenade et nos dromadaires nous reconduisent au bord de la route goudronnée où une jeep nous attend pour rentrer vers le fort de Jaisalmer.
Une parenthèse dans le désert complètement intemporelle et entièrement réconfortante.
jeudi 4 octobre 2007
la ville rose de Jaipur
Par dorian le jeudi 4 octobre 2007, 14:42
Le chaos règne dans les rues de Jaipur dans lesquelles les klaxons assourdissants tonnent le plus souvent sans raison. C'est la loi du plus gros, les bus déglingués s'imposent devant les voitures. Les tuks-tuks forcent le pas aux vélos qui ont bien du mal à tenir une trajectoire rectiligne. Et dans ce mélange effervescent de moyens de locomotion plus ou moins modernes, divers animaux errent. Chevaux, bœufs ou dromadaires tirent des carrioles débordant de marchandises. Chèvres et cochons fouillent les ordures quand quelques singes jouent les acrobates sur les toits. À l'orée de la ville, il est même possible de voir quelques éléphants.
Bienvenue dans la ville rose de Jaipur.
Nous faisons affaire avec un conducteur de tuk-tuk qui nous propose de découvrir les différents monuments de la ville. 7 portes, 7 kilomètres de long et 7 bazars dessinent la vieille ville fortifiée. Nous traversons l'une de ces portes et découvrons que l'ensemble des édifices, murs et frontons sont de couleur rose. Une couleur qui donne à la ville un cachet indéniable. Nous nous arrêtons au Hawa Mahal, surnommé le palais des vents. Une façade constellée de niches et de balcons, mais malheureusement en travaux et quadrillée par un faisceau d'échafaudages en bambous.
Une halte au city palace avant de savourer les constructions ingénieuses de l'observatoire astronomique de Jantar Mantar. Nous levons les yeux pour contempler la plus grande horloge solaire au monde donnant le temps avec une précision de 2 secondes.
Nous nous arrêtons quelques minutes devant le Jal Mahal - le palais de l'eau. Un petit château qui flotte au milieu d'un lac chatoyant.
Le monument funéraire de Gaitor au nord de la ville clot cette journée riche en architectures et en découvertes.
Le lendemain, nous partons visiter le château Amber et ses fortifications à 11km de la ville. Au-dessus de ce premier château, se dresse le fort Jaigarh qui selon certaines légendes renfermerait le trésor perdu des Kuchwahas. Un fabuleux trésor disparu suite à l'indépendance de l'Inde. Il y a quelques années, l'ensemble des murs du chateau ont été scannés au détecteur de métaux. En vain.
Ces châteaux forts s'inscrivent dans les superbes fortifications médiévales qui parsèment le Rajasthan, la province la plus visitée d'Inde. Comme tous les grands souverains et tyrans qui ont fait l'histoire, l'humanité garde les vestiges de leur vision mégalomane. L'épaisseur des remparts décourageait le plus vaillant des assaillants et rassurait les habitants du royaume. Aujourd'hui, le château Amber est devenu un musée et c'est par la grande porte que nous entrons. La ceinture de pierre protège plusieurs cours encerclées de nombreuses pièces austères, dénuées d'une quelconque décoration. Seule la chambre royale est superbement incrustée de milliers de petits miroirs.
L'âme princière nous partons découvrir le second fort. Une dizaine de minutes à grimper sous le soleil écrasant. Depuis cette fortification, nous contemplons le premier château visité quelques minutes plus tôt ainsi que le début de la ville de Jaipur.
La journée se termine et il est temps de redescendre vers le rickshaw qui nous raccompagne à notre guesthouse après un crochet au temple des singes. Deuxième nuit au sein de la ville rose.
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