paroles du bout du monde

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Keyword - sous les étoiles -

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lundi 3 novembre 2008

dans les étoiles sur le Mauna Kea


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Deux sommets de plus de 4000 mètres, le Mauna Loa et le Mauna Kea, percent l'étendue laiteuse de nuages qui recouvre invariablement les après-midi de Big Island. Une route s'immisce entre ces 2 géants, nous la parcourons sur plusieurs dizaines de kilomètres puis bifurquons sur la droite et nous élevons sur les pentes du Mauna Kea. La végétation disparaît pour une herbe rase et cramoisie qui enveloppe les zones non pierreuses. Nous fermons nos vitres, le froid nous pique la peau. Mais les températures ne sont pas encore hivernales lorsqu'une couche de neige jonche les hauteurs du volcan.
La pureté du ciel attire les astronomes du monde entier et plusieurs champignons métalliques au coupole blanche ou argentée ont poussé sur le sommet. Ces observatoires et télescopes utilisent les dernières technologies pour tenter de déchiffrer les étoiles et autres manifestations lumineuses et radio-électriques. Nous nous garons à côté du plus grand télescope du monde. L'océan de nuages qui nous entoure ne tarde pas à se gorger de teintes ocres et nous restons silencieux face au soleil qui disparaît lentement à l'horizon.
Lorsque la nuit est bien établie, à mi-hauteur de la montagne, un groupe d'astronomes, amateurs ou professionnels, nous dispensent des explications sur la voute céleste. Des télescopes portatifs à commande électronique pointent sur des objets remarquables dans le ciel tels que galaxies ou nuages cosmiques. Une rencontre informelle et pédagogique entre un groupe de passionnés et une poignée de touristes désireux de comprendre un peu mieux ce qui se passe au-dessus de leurs têtes.

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mardi 9 octobre 2007

À dos de dromadaires dans le désert de Thar

Les châteaux de pierre dansent dans les vents désertiques du Rajasthan. Ces fortifications épaisses portent dans leurs entrailles un passé sanglant plus ou moins glorieux. Le fort de Jaisalmer a connu ses heures de prospérité, à l'époque florissante des routes de la soie. Marchands en tout genre vendaient leurs textiles, épices, élixirs et produits miraculeux. Mais le développement du commerce maritime dans le sud de l'Inde a brusquement ébréché l'opulente prospérité de la cité nichée à l'orée du désert de Thar. Il a fallu attendre plusieurs siècles avant que quelques routards redécouvrent la tranquillité de ce petit hameau dominé par de nobles remparts. Flairant le bon filon, pas mal d'habitants se sont tournés vers une forme de commerce moderne, le tourisme. Au point de dénaturer les anciennes bâtisses, croulant désormais sous les écriteaux entièrement dédiés aux touristes.
Les rabatteurs s'agitent dès la sortie du train et sont omniprésents dans toute la ville. De quoi faire perdre patience à plusieurs reprises. Les ruelles enivrantes à l'intérieur du fort sont criblés d'échopes à souvenirs et serpentent à travers des édifices aux couleurs de sable finement ciselés. Jaisalmer symbolise le Rajasthan où le temps semble s'être figé. La plupart des touristes viennent ici pour goûter au plaisir de monter sur le dos d'un dromadaire et se reposer à la nuit tombée sur les dunes du désert de Thar.

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Nous partons pour 3 jours de méharée dans le désert. La jeep s'éloigne du fort de Jaisalmer tandis qu'une colonie d'éoliennes s'époumonent dans le ciel rougeoyant du petit matin.

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Une courte visite aux cénotaphes royaux et nous reprenons notre chemin. Nous nous enfonçons dans le désert sur des routes plates et asséchées.

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Sur le bord de la route, 2 dromadaires lourdement chargés attendent leurs hôtes. Nous faisons la connaissance de Badia qui nous guidera pendant cette balade dans le désert.
Nous grimpons sur les bêtes et d'un pas lent et doux nous partons vers l'inconnu. Le dromadaire n'est pas vraiment confortable. Nous nous arrêtons souvent pour nous remettre de nos déboires. On en profite pour observer cet animal fascinant capable de rester sans boire pendant 2 semaines puis d'avaler 200 litres d'eau en 3 minutes. Les coussinets de ses pattes amortissent sa lourde carcasse quand son long cou courbé balance au rythme de ses pas. Une expérience intemporelle alors que nous gagnons un courte portion de dunes où nous descendons de la bête pour passer la nuit. Nous courons pour fouler les monticules sablonneux. Une sensation magique des pieds qui s'enfoncent dans le sable blond chauffé par le soleil. On s'assoit sur la crête d'une dune, les yeux dans le vague et la bouche clouée. Ces paysages désertiques façonnés par les vents nous pénètrent et nous fascinent. Nous partageons le dîner dans un silence de cathédrale puis filons installer un tas de couvertures en haut d'une dune. Allongés sur l'étendue de sable et les yeux dans les étoiles, le ciel constellé nous renvoie devant notre petitesse. Sans voix, sans commentaires, nos regards scrutent le ciel, tentent de reconstituer les constellations, de capter l'apparition fugace d'une étoile filante ou le lent déplacement d'un satellite. On s'endort comme dans un rêve, un rêve chargé d'étoiles.

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Nous chevauchons nos montures pour une longue balade, loin de tout. Nous reprenons notre douce dérive vers l'inconnu et perdons la notion du temps et de l'espace. Buissons et arbustes immortalisent les quelques signes de vie qui nous entourent et délimitent une série de dunes. Sans comparaison possible avec l'infinité saharienne, le coucher de soleil sur les dunes du désert du Thar n'en demeure pas moins poignant. Le disque doré disparait à l'horizon, les teintes mordorées s'assombrissent et les premières étoiles percent la voute céleste. Une deuxième nuit magique allongés sur une dune, les mains croisées derrière la tête et les yeux recevant la lumière de ces millions d'astres et galaxies qui lentement tourne autour de l'étoile polaire. Silence et admiration.

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Troisième et dernier jour de notre promenade et nos dromadaires nous reconduisent au bord de la route goudronnée où une jeep nous attend pour rentrer vers le fort de Jaisalmer.
Une parenthèse dans le désert complètement intemporelle et entièrement réconfortante.