Délire chromatique sur le Tongariro Crossing
Par dorian le lundi 26 novembre 2007, 18:06 - TDM-Nouvelle-Zelande - Lien permanent
Tous les passionnés de randonnée (tramping en néo-zélandais) se sont donnés rendez-vous pour sans doute la plus belle journée de marche qu'il est possible de faire chez les kiwis. Plusieurs options sont envisageables durant la traversée du Tongariro pour allonger le parcours parmi lesquelles, on peut grimper sur le sommet du Ngauruhoe. Nous opterons pour l'ascencion de ce volcan au cône quasi-parfait.
Au petit matin, nous prenons la navette dans le village de National park pour nous rendre au pied du tracé. Nous entrons dans les terres du Mordor. Il y a quelques années, dans ces contrées stériles et sombres, Peter Jackson a installé les quartiers des méchants orques pour sa trilogie "Le Seigneur des anneaux". Des débris de roche volcanique jonchent le décor accidenté du trek. Tout n'est que rouge sombre et noir.
Nous bifurquons sur la droite pour arpenter la pente raide du volcan. Nos pieds s'enfoncent dans un mélange de terre et de pierre ponce. Le soleil brûle. Les gouttes perlent sur le visage. Nous gagnons difficilement de l'altitude tant nos pas sont incertains sur les portions mouvantes. Après une heure d'effort, le sommet est à nous. Des fumerolles s'échappent entre les pierres boursouflées. La crête décrit le cratère enneigé d'où nous scrutons le panorama lunaire. Une vue époustouflante à 360°. Des montagnes aseptisées et obscures tout à coup accueillantes et enivrantes.
Nous redescendons par les éboulis. Un exercice d'équilibriste pour éviter les chutes. Un randonneur jaloux sur la voie de la montée nous invective en prétextant que nos jeux stupides déclenchent des avalanches de pierres. Pure jalousie de notre style épuré. Je me mets sur les fesses pour continuer la descente d'une plaque de neige. La vitesse me grise. Les 2 mains et les 2 pieds ne sont pas suffisants pour m'arrêter et je finis dans les rochers. Je m'en tire avec une entorse à un doigt et une cheville douloureuse. Mais j'ai peut-être battu le record de la descente la plus rapide !
Au bas du volcan, nous vidons nos chaussures de tout ce qu'on a ramassé dans notre descente et reprenons le chemin normal du Tongariro crossing. Une légère montée que nos organismes fatigués encaissent et brusquement oublient face au spectacle devant nous.
Un monument rouge et noir, sorte de gouffre en roche volcanique et 3 lacs aux couleurs que seule la nature peut pourvoir. La science expliquera que ce sont des dépôts de soufre. Nos yeux sont loin de toutes ces explications rationnelles. Ils se replongent dans cet autre monde qu'on ne veut plus quitter. Tous les randonneurs marchent au ralenti ou se figent, les visages déformés par l'étonnante beauté.
Nous décidons de déjeuner sur ces terres irréelles. Un peu de riz avant d'amorcer la longue descente dans la vallée. Le spectacle multicolore s'évanouit derrière nous. Nos esprits semblent éthérés, allégés par tant de belles choses.
Le Tongariro Crossing : à marquer dans la rubrique "à ne pas manquer" lors d'une escapade néo-zélandaise.
Commentaires
Juste une petit mot, après avoir encore admiré les photos des endroits magiques que tu nous fais découvrir. Ici, tout le monde t'embrasse très fort et pour les dernières nouvelles locales, va consulter tes mails.... Gros gros bisous. A bientôt. Maman Caillou et Cie
tes photos sont à couper le souffle !