paroles du bout du monde

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Keyword - les plus beaux treks du monde -

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vendredi 31 octobre 2008

de l'autre côté de l'île

Sur l'île de Kauai, on peut y séjourner plusieurs semaines, programmer une randonnée quotidienne, s'enthousiasmer à chaque fois par le spectacle offert et finalement partir en ayant l'impression qu'on n'a pas tout vu, que des milliers de secrets, de cascades cachées et de crêtes escarpées restent à découvrir. Je loue une voiture et me dirige sur la côte ouest en suivant la route circulaire qui décrit la périphérie de l'île. Le temps me manque et je délaisse le mont Waialeale, la zone la plus humide au monde qui reçoit plus de 12m de précipitations par an, pour le canyon de Waimea. Une prodigieuse balafre qui est d'autant plus incroyable quand on voit la dimension réduite de l'île.

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Le long de la route des panneaux indiquent le départ de randonnées mais je ne peux m'arrêter et c'est avec un certain dégoût que j'appuie sur la pédale d'accélérateur et zappe ces différents appels. J'ai choisi un autre parcours qui me permettra de voir la côte Na Pali depuis les hauteurs. La marche en forêt diffère du Kalalau trail. Une randonnée plus facile qui débouche sur un plateau de terre ocre. Une perspective complémentaire et invitante de cette apothéose naturelle. Pour preuve, cette succession de clichés qui ont figé à jamais un mélange d'eau, d'air et de terre.

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mercredi 29 octobre 2008

plaisir pédestre sur le Kalalau trail


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Je quitte la cohue d'Honolulu pour Lihue, ville principale de l'île de Kauai que les locaux et les agences de tourisme surnomment communément l'île jardin. A la sortie de l'aéroport, je tends mon pouce pour solliciter une âme charitable à s'arrêter. Je parcours en stop les 50 miles qui me sépare de Kee beach au nord. Impossible d'aller plus loin en voiture, le ruban d'asphalte s'évanouit au pied des falaises Na Pali ; les prochains versants et criques, c'est à la force des mollets qu'il faut les explorer. Le dernier hôte qui m'a gentiment pris à l'arrière de son pick-up me prodigue quelques conseils sur la randonnée tandis que je sangle mon sac-à-dos.
L'après-midi est bien avancée et je ne me rendrai qu'au premier campement, la plage d'Hanakapiai, à un peu plus d'une heure du début du sentier. Le lieu, discret et apaisant, ferait pâlir les campings du sud de la France. Je pose ma tente au bord de la rivière et au bord de la plage en même temps. Un luxe que je déguste assis sur un rocher, les yeux noyés dans l'océan. Un coucher de soleil savoureux entrecroisé de grondement océanique et de glissement réconfortant d'eau douce. Le nom de cette plage vient d'une cascade en amont de la rivière. Un chemin étroit me conduit à cette colonne d'eau, un spectacle privé que je vis intensément.

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Je démonte ma tente avec hâte. Je remets mon sac sur le dos et foule le sentier de terre rouge qui serpente vers les hauteurs. La plage d'Hanakapiai se dessine en contrebas et les falaises bâties dans la roche volcanique tissent le spectacle de mes prochaines heures de marche. Une randonnée exigeante où les portions de plat sont inexistantes pour laisser le champ libre à des montées harassantes et des descentes vertigineuses et glissantes. Accrochés à cette nature sauvage, mes pas évoluent prudemment à flanc de falaises tandis qu'une mâchoire d'écume rugit à ses pieds. Plus j'avance et plus les anses et promontoires semble s'enchaîner sans fin.
Une langue de sable se dresse timidement au loin, c'est la plage de Kalalau, point final de la randonnée. Mais, alors que je franchis un dernier monticule de terre pourpre, je ne peux aller plus loin. Je pose mon sac ; la beauté des arêtes volcaniques drapées sur la falaise me donne des ailes. Un déluge de couleurs caressées par le soleil couchant. Une couverture verte coiffe la roche noire qui domine les environs. La terre rouge qui porte mes pas meurt sur une plage de galets mouillée par une eau bleu azur parsemée de rouleaux à la robe lactée. Le tapis de sable ocre au bout du chemin m'attend. La fatigue s'est volatilisée tandis que je reprends ma marche sur cette terre bénie. Je délace mes chaussures et termine les derniers mètres en glissant pieds nus sur ce sable humide.

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Pendant trois jours, je vis dans ce paradis accompagné d'une dizaine de chanceux à peine. Un soir, l'envie de dormir dans la grotte est trop tentante et je délaisse ma tente pour une nuit encore plus près de la nature. Au matin, je scrute la plage des yeux, ma tente a disparu ! Les vagues nocturnes d'une intensité incroyable ont outrepassé la dune et balayé mon abri en toile qui a fini son voyage au pied de la falaise. Désensabler la tente, la rincer et la faire sécher occupent ma matinée. Mes pieds creusent des sillons dans le sol pour retrouver les piquets. Les dégâts sont mineurs avec un guide de voyage gorgé d'eau et un lecteur MP3 HS. Ces péripéties ne font pas vaciller le bonheur d'être là. Mais chaque instant de joie aussi intense et profond soit-il s'effondre en une fin plus ou moins douloureuse et détestable. Au matin du quatrième jour, je rempile mes affaires et repars. 6 heures de marche exigeante ou je déroule le scénario en sens inverse. En sortant du sentier, j'aperçois d'autres randonneurs qui ont goûté aux mêmes émotions au milieu des falaises Na Pali. On discute à en oublier l'heure. Le crépuscule arrive plus vite que prévu et sans logement pour la nuit je me cale sous une table dans un parc public. Une nuit sans étoile mais constellée de passages colorés du merveilleux Kalalau trail.

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lundi 26 novembre 2007

Délire chromatique sur le Tongariro Crossing

Tous les passionnés de randonnée (tramping en néo-zélandais) se sont donnés rendez-vous pour sans doute la plus belle journée de marche qu'il est possible de faire chez les kiwis. Plusieurs options sont envisageables durant la traversée du Tongariro pour allonger le parcours parmi lesquelles, on peut grimper sur le sommet du Ngauruhoe. Nous opterons pour l'ascencion de ce volcan au cône quasi-parfait.
Au petit matin, nous prenons la navette dans le village de National park pour nous rendre au pied du tracé. Nous entrons dans les terres du Mordor. Il y a quelques années, dans ces contrées stériles et sombres, Peter Jackson a installé les quartiers des méchants orques pour sa trilogie "Le Seigneur des anneaux". Des débris de roche volcanique jonchent le décor accidenté du trek. Tout n'est que rouge sombre et noir.

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Nous bifurquons sur la droite pour arpenter la pente raide du volcan. Nos pieds s'enfoncent dans un mélange de terre et de pierre ponce. Le soleil brûle. Les gouttes perlent sur le visage. Nous gagnons difficilement de l'altitude tant nos pas sont incertains sur les portions mouvantes. Après une heure d'effort, le sommet est à nous. Des fumerolles s'échappent entre les pierres boursouflées. La crête décrit le cratère enneigé d'où nous scrutons le panorama lunaire. Une vue époustouflante à 360°. Des montagnes aseptisées et obscures tout à coup accueillantes et enivrantes.

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Nous redescendons par les éboulis. Un exercice d'équilibriste pour éviter les chutes. Un randonneur jaloux sur la voie de la montée nous invective en prétextant que nos jeux stupides déclenchent des avalanches de pierres. Pure jalousie de notre style épuré. Je me mets sur les fesses pour continuer la descente d'une plaque de neige. La vitesse me grise. Les 2 mains et les 2 pieds ne sont pas suffisants pour m'arrêter et je finis dans les rochers. Je m'en tire avec une entorse à un doigt et une cheville douloureuse. Mais j'ai peut-être battu le record de la descente la plus rapide !
Au bas du volcan, nous vidons nos chaussures de tout ce qu'on a ramassé dans notre descente et reprenons le chemin normal du Tongariro crossing. Une légère montée que nos organismes fatigués encaissent et brusquement oublient face au spectacle devant nous.
Un monument rouge et noir, sorte de gouffre en roche volcanique et 3 lacs aux couleurs que seule la nature peut pourvoir. La science expliquera que ce sont des dépôts de soufre. Nos yeux sont loin de toutes ces explications rationnelles. Ils se replongent dans cet autre monde qu'on ne veut plus quitter. Tous les randonneurs marchent au ralenti ou se figent, les visages déformés par l'étonnante beauté.

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Nous décidons de déjeuner sur ces terres irréelles. Un peu de riz avant d'amorcer la longue descente dans la vallée. Le spectacle multicolore s'évanouit derrière nous. Nos esprits semblent éthérés, allégés par tant de belles choses.

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Le Tongariro Crossing : à marquer dans la rubrique "à ne pas manquer" lors d'une escapade néo-zélandaise.

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