Depuis mon bain sud-africain avec les grands requins blancs et les requins-taureaux, j'ai développé une certaine attirance pour ce poisson cartilagineux aux proportions souvent hors normes. L'animal qui occupe le sommet de la chaine alimentaire a atteint un tel degrés de perfection pour la prédation qu'il n'a pas évolué depuis près de 200 millions d'années.
Après une tentative infructueuse une semaine auparavant, je retourne à Pacific Harbour où deux centres de plongée proposent le shark-feeding (initiative qui consiste à nourrir les requins), une activité d'un côté condamnable puisqu'elle interagit avec le monde animal mais d'un autre côté respectable car elle permet de promouvoir la protection de cet animal fragile qui finit souvent dans des filets aux mailles trop serrées ou accroché à un hameçon d'une partie stupide de « pêche au gros ».
Sur le bateau, nous recevons des consignes strictes puisqu'aucune cage de protection ne nous entourera. Nous resterons derrière une corde encadrée par deux plongeurs équipés de bâtons pour écarter un éventuel requin nageant dans notre direction. 2 autres plongeurs s'occupent d'ouvrir 2 grandes poubelles gavées de restes de thons. Et le festival commence. De nombreux poissons opportunistes tels que carangues ou remoras nagent en ronde et tentent de grappiller un morceau au passage. Mais ces poissons s'effacent lorsque les prédateurs cartilagineux arrivent parmi lesquels les 2 requins les plus agressifs du monde, le requin-tigre et le requin-bulldog. Requin-citron, nourrice et du récif complèteront cette belle diversité.
Un des membres de l'équipe s'approche de moi, me prend par le bras et me tire vers la scène. Un requin-nourrice repose sur le fond quand ma main se tend vers l'animal et caresse délicatement sa peau rugueuse. Car la peau de requin n'est pas lisse ; elle est constellée d'innombrables mini-dents et était autrefois vendue comme artifice pour poncer les coques de bateaux. Ces aspérités permettent de casser le vortex de l'eau qui se forme lors de la nage du requin et améliore ainsi son hydrodynamisme. Je reprends ma place derrière la corde et garde les yeux grand ouverts devant le spectacle. Une plongée pas comme les autres au royaume des prédateurs.

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