joie de vivre à l'autre bout de la planète
Par dorian le dimanche 28 septembre 2008, 12:37 - TDM2-Fidji - Lien permanent
Aéroport de Nadi sur l'île principale des Fidji, premier contact avec une île du Pacifique. Je débarque pour deux semaines et vais m'efforcer de vivre à la mode locale pendant ce temps-là ; c'est à dire profiter de l'instant présent sans se soucier du reste. Dans le hall d'arrivée, un agent de voyage essaie en vain de me vendre un tour organisé. Malgré mon entêtement à ne pas vouloir réserver une de ses excursions, il garde le sourire et me donne un précieux conseil qui s'avèrera capital pour la suite de mon voyage. En substance, il m'encourage à ne pas rester sur l'île principale (Viti Levu qui compte les villes de Nadi, Lautoka ou Suva) et me rendre sur les petites îles qui sont le cœur de l'âme fidjienne.
La population est un mélange de mélanésiens et d'indiens dont les ancêtres ont émigré aux îles Fidji pour travailler dans les champs de canne à sucre. Ces travailleurs y sont restés et représentent aujourd'hui 40% de la population. Cette disparité raciale est la principale cause de l'instabilité politique du pays où chaque communauté reproche à l'autre ses désirs hégémoniques. Ces dernières années, deux coups d'état ont ébranlé le pays ayant pour conséquence directe une chute dramatique du tourisme.
Nadi n'a rien de particulièrement attrayant. Le lendemain, je monte à bord d'un minivan et me dirige vers l'est. Mon intention est de m'arrêter dans la bourgade de Pacific Harbour où on peut plonger avec les requins. Malheureusement, je n'ai pas réservé à l'avance et le club de plongée est plein pour les trois jours à venir. Bien trop d'attente, je fais mon sac et me remets en route le jour suivant. Après une heure de route, j'atteins la capitale Suva où j'embarque dans un ferry pour l'île de Taveuni. Une longue croisière d'une vingtaine d'heures qui me dépose dans une de ces îles reculées où j'espère trouver les culture et joie de vivre fidjiennes vantées par l'agent de voyage de l'aéroport. Le ferry s'amarre à un simple ponton avec aucune habitation aux alentours. Quelques taxis attendent les passagers mais je préfère me dégourdir les jambes en marchant le long de la route littorale bordée de cocotiers. En chemin, je m'arrête à un club de plongée où je réserve une sortie pour le lendemain puis reprends ma route vers le village de Naqara. Une petite heure de marche où je passe les habitations locales étouffées par la verdure envahissante. Les locaux me tendent un grand sourire suivi d'un chaleureux « Bula » (Bienvenue ou Bonjour en fidjien). La vie passe tranquillement dans ce petit bout de terre.
Le club de plongée est à l'image des villageois, atmosphère décontractée, joie de vivre certaine et sourires contagieux. Sur le bateau, l'ambiance chaleureuse continue, on parle rugby et je précise que je viens d'une ville (Toulon) où le rugby s'apparente à une religion et anime d'innombrables conversations passionnées. Dans la discussion, j'annonce que deux joueurs fidjiens font partie de l'équipe (Sissa Koyamaibole et Gabiriele Lovobalavu). A ces mots, Jimmy, qui officie comme capitaine du bateau ce matin, se tourne brusquement vers moi en me lançant « you know Gabiriele Lovobalavu ! ». Il m'informe que son grand frère Kanto habite et travaille sur l'île en qualité d'inspecteur pour le ministère de la santé. Il prend son téléphone, l'appelle aussitôt et un rendez-vous est pris pour le lendemain. En plus des fonds exceptionnels que propose le détroit de Somosomo et le Rainbow Reef, je vais pouvoir me plonger dans l'intimité fidjienne.
Le lendemain, je me rends au poste de police où toute l'équipe s'est réunie autour d'un saladier de Kava pour célébrer un événement particulier dont j'ai oublié le nom. C'est ici que Kanto m'a donné rendez-vous. Je m'assois le plus discrètement possible lorsqu'on me tend un micro en me demandant de me présenter. Une trentaine de paires d'yeux rivés sur moi, je me lève et explique la raison de ma présence ; j'enchaîne alors un tour de l'assemblée en serrant la main de tous les convives. La suite de la réunion est plus informelle où toutes les deux minutes on me tend un bol de kava que je bois cul sec. Le kava est la boisson nationale, une racine pilée mélangée à de l'eau qui a le goût et la couleur de l'eau boueuse. Entre amis, en famille ou avec des collègues de travail, les occasions ne manquent pas de se retrouver autour de cet élixir.
En marge de cette célébration, je prends part en tant que spectateur aux manifestations sportives du village avec une compétition d'athlétisme puis un tournoi de rugby où chaque équipe représente une paroisse de l'île. Ferveur garantie autour du stade. Je finirai ma soirée dans la maison de Kanto entouré de sa famille. Grand moment de partage et de rire autour d'un repas avec une particularité. A l'autre bout du monde, un poster du rugby club toulonnais est accroché au mur.
Commentaires
Alors qu'ici l'automne s'installe lentement mais sûrement et qu'on commence à mettre les bûches dans la cheminée, tes photos nous apportent du soleil et du rêve... et c'est bon pour le moral....
Continue de vivre tes aventures merveilleuses...
Très gros bisous.
Maman Caillou
Coucou le frérot
Je pense que les îles Fidji auraient bien plu à Jo, surtout lorsqu'on y parle rugby et qu'il y a une affiche du RCT à l'autre bout du monde.

Moi ça me plaît aussi beaucoup mais plutôt pour les cocotiers, le sable fin et le soleil...
Vivement les photos d'Hawaï !!
Pleins de gros bisous !
La soeurette et le Jo !
hello beau blond
un moment que je n'étais pas venu sur ton blog. On en prend toujours plein les yeux !
cool l'intégration rapide avec les autoctones par l'intermédiaire du RCT... ça fait toujours chaud au coeur de voir qu'à l'autre bout de la planète on connaissse Toulon.
Tu ne leur as pas chanter le Coupo Santo ou un petit pilou pilou LOL.
ici c'est l'automne
la 7mm est bientôt de rigueur, mais comme on dit chez nous "on craint dégun !"
allez bises et..."parce que Toulon..."
lolo sous le coude
Coucou maman et caillou, un petit mot pour vous dire que dommage que les îles Vanuatu soient si loin (je crois que j'ai déjà dis ça pour les Fidji), je viens de me prendre une double claque émotionnelle, la première sous l'eau avec la plus grande épave plongeable au monde le SS Coolidge et la seconde sur terre avec les éruptions explosives du Yasur. Une belle frayeur
Coucou petite soeur, je crois que maintenant on tombe tous les deux dans une bonne semaine, puisque tu vas commencer tes exams qui sont importants pour ton avenir et de mon côté, j'attends l'avion qui me mènera à Hawaï (après 2 semaines riches passées aux Vanuatu). Demain matin je me réveillerai au pays du surf, des volcans, des paysages paradisiaques. J'ai peur de ne plus vouloir rentrer ! Une pensée pour Jo, qui aurait aimé être là...
Coucou Lolo, tes commentaires commençaient à me manquer, c'est pas parce qu'on est au bout du monde à vivre des aventures extraordinaires qu'on ne s'attache pas à ce genre de chose. En tout cas cette rencontre avec le frère d'un joueur du RCT était intense, je ne lui ai pas chanté le pilou pilou ou le coupo santo mais j'ai son adresse email et je lui enverrai les morceaux dès que possible. Pendant que tu ressors ta 7mm, ici la température de l'eau ici est délicieusement scotchée à 27° ! mon prochain rendez-vous avec la plongée sera certainement à Hawaï avec un plongée nocture avec les raies manta... tout un programme.