paroles du bout du monde

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jeudi 1 novembre 2007

Deux jumeaux chez les kiwis

A la descente de l'avion, un contrôle sanitaire draconien m'attend. L'agent ausculte les chaussures de randonnée et confisque ma tente pour vérifier qu'aucune motte de terre ne souille les piquets. Je rencontre un français et un belge avec qui je passe l'après-midi et nous atterissons dans une auberge de jeunesse. Au nombre de brochures qui pendent sur les murs de la guesthouse, on comprend que la Nouvelle-Zélande est extrêmement bien rôdée pour le tourisme. C'est sans doute ici que le nomadisme moderne a été inventé et n'a cessé de s'améliorer.
12 heures de décalage horaire, difficile de partir plus loin à part embarquer sur un bateau et aller encore plus à l'est. Je suis exactement à l'autre bout de la planète, en bas à droite sur la carte de géographie. La Nouvelle-Zélande est un pays qui resterait parfaitement inconnu pour beaucoup s'il n'abritait pas la meilleure équipe du monde de rugby. Malgré l'exploit récent des coqs français lors de la coupe du monde, cette petite île de 4 millions d'habitants vie au rythme du rugby, de ses équipes provinciales comme les Auckland Blues ou les Wellington Hurricanes.
Dans une librairie, l'autobiographie de Tana Umaga a son stand et je m'empresse de la feuilleter. Il y mentionne la ferveur du public toulonnais et 2 belles photos agrémentent la lecture. Pour sûr, les habitants du pays du long nuage blanc sauront placer la rade toulonnaise au sud-est de la France.
Après plusieurs mois de vie décousue, je retrouve une atmosphère plus européenne, un pays où on respecte les signalisations routières et où le klaxon ne sert qu'en cas d'impérieuse nécessité. La ville d'Auckland est calme avec un trafic routier peu élevé.
Je quitte l'auberge de jeunesse pour retrouver mes hôtes Couch Surfing qui m'hébergeront pour 2 nuits. Jenny et Tamz m'accueillent avec un grand sourire et je me sens comme à la maison. Une autre invitée est également là avec qui, le lendemain, partons visiter Auckland. Le port et ses bateaux de l'America's cup, la rue marchande de Queen street et la sky tower depuis laquelle on peut se jeter pendu à un fil.

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En rentrant, je retrouve mon frérot que je n'avais pas vu depuis plusieurs mois et que je suis content de retrouver. Il a loué une petite voiture qui nous facilitera les déplacements et a concocté un programme chargé. Il y a toutes ces activités qui font languir et qui répondent aux noms barbares de : bungie-jump (saut à l'élastique), cave-abseiling (sorte de spéléologie), hydrospeed jet (bateau surpuissant qui remonte les cours d'eau), rafting, kayak, tramping (randonnée), sky diving (saut en chute libre) et le zorbing (dévaler les pentes dans un gros ballon). Les activités sont chères mais on va certainement en accrocher quelques-unes à notre palmarès. C'est parti pour un mois d'aventures au pays des kiwis !

vendredi 31 août 2007

Premiers pas au pays des cimes

Namasté !!!
"Welcome to Nepal" me lance l'officier népalais en me tendant mon passeport. Il vient d'apposer le précieux sésame qui m'ouvre les portes de ce pays paradisiaque pour les activités nature. Je compte dégourdir mes jambes sur quelques sentiers dans les contreforts de l'Himalaya. Le pays a la particularité d'abriter une partie de l'Himalaya au nord, (la plus haute chaine de montagnes au monde parmi lesquels 8 des 14 sommets de plus de 8000m dont le légendaire Everest gravit pour la première fois en 1953 par Sir Edmund Hillary et le sherpa Tenzing Norgay) et des paysages de jungle dans le sud.
En sortant de l'aéroport je fais affaire avec l'office de tourisme qui pour 10$ m'assure transport jusqu'au centre ville et nuit à l'hôtel.
En ce début de mois de septembre, la mousson frappe encore le pays et les alentours de la capitale sont verdoyants. La capitale est sans commune mesure avec celle de son voisin chinois. De vieux tacots bringuebalants déambulent sur les routes imparfaites. Les habitations mal ajustées et les souriants népalais campent le décor de Kathmandou. Je réside dans le quartier du Thamel qui est l'équivalent de la Khao San Road de Bangkok. Toutes les facilités pour le routard se concentrent dans ce quartier : restaurants, guesthouses, agences de voyage, librairies à forte connotation "montagneuse", vendeurs d'artisanat local et de vêtements de trekking. Avec tous les à-côté inhérents à la présence de touristes étrangers. Revendeurs de marijuana cotoient enfants-mendiants et rabatteurs. Le plaisir d'être népalais pour une quinzaine de jours ne fait pas oublier la détresse d'un pays qui compte parmi les plus pauvres du monde.

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Je fais la connaissance d'un italien avec qui nous entreprenons la visite de la ville, traversons le marché et nous arrêtons dans la zone sacrée et colorée de Durbar Square.

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Nous marchons 1h pour rejoindre Patan, un superbe assemblage de temples hindouistes. L'accès aux temples est interdit aux non-adeptes et de l'extérieur, nous observons les cérémonies religieuses. Les temples sont superbement sculptés. Je découvre les traditions de cette religion, je me familiarise avec ses préceptes et ses règles. Les hindous arborent le tika, le troisième oeil dessiné sur leur front, celui qui voit tout. Nous nous imprégnons de cette aura religieuse avant de regagner notre quartier animé.

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A l'est du quartier du Thamel, l'un des temples bouddhistes les plus fréquentés de Kathmandou se nomme Swayambhunath, pas facile à placer dans une conversation sans écorcher une syllabe. Bâti sur une colline, un intrigant stupa occupe la position centrale du complexe religieux. Sur ses abords, fidèles et touristes s'accoudent pour contempler les habitations destructurées de la capitale.

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De l'autre côté de la cité, c'est à la religion hindoue qu'est dédié le temple de Pashupatinah, le seigneur des animaux. En contrebas du temple coule le Bagmati, rivière sacrée et théatre de mon premier véritable choc culturel. Depuis l'autre rive, j'assiste aux rites crématoires. Des morceaux de bois sont empilés sur une dalle de pierre, le corps du défunt drapé d'un voile orange gît sur ce lit de bois. La tradition veut que le fils fasse trois fois le tour du corps avant d'enfoncer un torche enflammée dans la bouche du défunt. Un dernier tour en guise d'adieu et la purification peut opérer. Plusieurs bûchers occupent la rive. Les larmes d'un des gosses qui respectera le rite jusqu'au bout déchirent le silence ambiant. Trop difficile à supporter émotionnellement, je préfère m'éloigner. Les rives du Bagmati abordent la mort sous un angle différent, sans commune mesure avec notre culture et je crois qu'il faut un peu de temps avant de digérer ce type d'expérience. Même si tout le monde sait comme le disait Pagnol :"la vie, c'est une belle histoire qui finit mal."

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Je m'aère l'esprit en marchant vers l'un des plus grands stupas du monde, celui de Bodhnath. Tandis qu'une procession de fidèles circule dans le sens horaire autour du stupa, un vent d'énergie positive me réconforte. Les drapeaux multicolores bouddhistes s'agitent. Après la scène douloureuse des crémations, je sens le besoin de me mêler à cette foule et de retrouver un peu de paix intérieure.

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mardi 12 juin 2007

Dans les rues de Saint-Pétersbourg

Lever à 4h45, un quart d'heure pour m'habiller, charger les affaires et mon frère m'accompagne à l'aéroport Roissy - Charles de Gaulle. J'enregistre mes bagages et l'hôtesse me remet la carte d'embarquement. Le premier vol est assez court puisque 45 minutes après avoir quitter Paris, on atterit à London Heathrow. Les mesures de sécurité sont draconiennes et chaque voyageur est fouillé. Une navette m'emmène du terminal 4 vers le terminal 1, lieu de ma correspondance pour Saint-Pétersbourg. Les premiers voyageurs montent dans l'avion et le dépaysement se fait sentir puisque l'essentiel des voyageurs sont russes ou anglo-saxons.
Nous atterissons à 17h00 locale soit 2h de plus qu'en France. L'aéroport est très compact en rapport des aéroports de Paris et Londres. Dès notre descente de l'avion, Les autorités demandent à chaque voyageur non-russe de remplir une formulaire d'immigration et de se présenter devant un agent douanier muni de ce document et de son passeport. L'agent ausculte le visa (obtenu en France, impossible de se présenter ici sans visa sous peine d'être refoulé) puis me rend mon passeport tamponné, je le gratifie d'un "spassiba" et d'un grand sourire et je file récupérer mon sac dans le hall suivant. Avant de quitter l'aéroport, je retire quelques roubles pour payer la marchroutka qui me déposera au centre-ville à 14km d'ici. Les marchroutki, sorte de minibus, sont des concurrents des bus "normaux" et sont les moyens les plus économiques pour rejoindre Saint-Pétersbourg. La communication avec le chauffeur se fait par mimes car mon russe se limite à "bonjour", "au revoir" et "merci". Je lui indique sur la carte où je souhaite descendre et il acquiesce de la tête, je lui montre un billet de 1000 roubles et il me fait les gros yeux en m'indiquant sur une pancarte, le prix de la course fixé à 15 roubles.
Sur le trajet je fais la connaissance d'un italien visiblement satisfait de ne s'être pas fait roulé par les chauffeurs de taxi puisqu'il lui demandait une somme 100 fois plus importante pour une course identique ! Un rien, 50€ au lieu de 0,5€ ! Arrivé à bon port, je pars à la recherche de ma famille d'accueil. L'adresse est griffonée en français sur un bout de papier tandis que tous les panneaux signalétiques sont en cyrillique, il faut faire une petite gymnastique de conversion alphabétique. Certaines lettres sont identiques à l'alphabet roman mais se prononce différemment, c'est ainsi que leur C se prononce S, leur H se prononce N, leur P se prononce R sans compter les nouvelles lettres, il y en a une qui se prononce "chtch"...
Je dépose mon sac dans la chambre et pars à la découverte de la ville. Je longe les canaux sans itinéraire précis, mes yeux sautent d'une façade à l'autre. Tantôt ocres, tantôt banches, les façades sont massives, imposantes à l'image de l'empire russe. Les rues de Saint-Pétersbourg font penser à ces villes riche d'histoire, on tourne la tête à un carrefour et un monument nous fait face. Je me laisse emporter par ce spectacle architectural sans chercher à savoir comment s'appelle telle basilique ou tel édifice. Ce n'est qu'en rentrant que je reconstitue mon parcours : la perspective Nevski, la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan, l'église du Saint-Sauveur-sur-le-sang-versé, les jardins Mikhaïlovsky, le musée russe et pour finir, le somptueux Ermitage.

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En fin de soirée, je retourne vers l'église du Saint-Sauveur-sur-le-sang-versé qui est ouverte jusqu'à 23h. Pour décrire ses décorations intérieures, voici la recette : prenez les meilleurs artistes russes (atelier des frères Frolov), offrez-leur des tonnes de petits cailloux multicolores, enfermez les pendant 12 ans et vous obtenez 7000m² de mosaïques illustrant des épisodes du Nouveau Testament. Pas un seul mètre carré n'a été oublié, une véritable merveille, même pour les non-croyants.

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