paroles du bout du monde

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Keyword - gifle chromatique -

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jeudi 24 juillet 2008

le récif magique de Sodwana Bay

Les amortisseurs tremblent sur la route caillouteuse. Les enfants nous saluent au passage. Le calvaire prend fin sur un village à priori sans consistance. De l'autre côté de la dune, une longue plage de sable et de belles vagues qui semblent destinées aux amateurs de surf. Mais à l'entrée du village, l'amoncellement de panneaux annonçant guesthouses et clubs de plongée nous titille. Qu'est-ce que cette petite baie au nord-est de Durban cache dans ses profondeurs ? Nous débarquons ici pour le découvrir.
Loin de l'agitation quasi-industrielle du centre de plongée Coral Divers, nous optons pour le club Amaury Diving. Colin, son fondateur, nous accueille et nous donne rendez-vous le lendemain matin sur la plage.
Les bateaux pneumatiques reposent sur la plage et une foule s'agite autour. De gros tracteurs poussent les embarcations dans l'eau. Briefing de la plongée. Armés d'un masque et d'une bouteille nous sautons à bord du bateau. Le skipper évite les déferlantes avant de foncer vers le point de mise à l'eau.
Nous coulons lentement dans le grand bleu. Les premières formes du fond apparaissent. Coraux mous et durs tapissent les anfractuosités du récif et abritent une diversité hallucinante de vie sous-marine. Du baliste clown au poisson-coffre, de la crevette arlequin au poisson-ange empereur. L'harmonie de couleurs des nudibranches nous laisse sans voix. La diversité de ces sortes de limaces est telle que Colin en a fait sa spécialité et prévoit d'écrire un livre à ce sujet. Il nous montre une espèce jusqu'alors inconnue du monde scientifique - un nudibranche qui attend encore son nom latin. Tachetés, zébrés, jaunes, bleus, blancs, mauve et dépassant rarement les 2 centimètres, ils enjolivent le monde miniature du récif. Mais l'apothéose chromatique couvre la crevette arlequin qui déguste une étoile de mer. Des tâches galonnent sa carapace nacré. Quelques coups de palmes plus loin, la grâce d'une tortue en pleine eau.
On répètera ce rituel 5 autres fois avec toujours la même dose de fascination. 6 plongées au total et autant d'instants inoubliables. Crabes tachetés se cachant dans les interstices d'un corail épineux. Murènes bouche bée devant nous autres plongeurs tout autant ébahis. Disques de coraux majestueux enveloppés de bancs orangés. Nudibranches boutonneux et raie décollant du fond sablonneux.

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dimanche 13 juillet 2008

La terre qui gronde à Victoria Falls


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Un jour de 1855, Livingstone, missionnaire et explorateur écossais, s'aventurait sur les eaux tumultueuses du Zambèze. Il dut accoster sur l'une des rives lorsqu'il se heurta à un obstacle de taille. Connu localement sous le nom de Mosi-Oa-Tunya, « la fumée qui tonne », il fut le premier européen à s'émerveiller devant ce que le monde moderne connaîtra sous le nom de chutes Victoria et souvent classé comme l'une des 7 merveilles du monde naturel. Il rentra au pays conter ses exploits avant de repartir un peu plus tard pour une nouvelle expédition africaine ; ce curieux virus, savant mélange entre voyage, exploration et couleurs de l'Afrique ne le quittera plus jusqu'à sa mort.
Quelque 150 ans plus tard, l'émerveillement est identique. Accueil triomphal sous un grondement aquatique. Nous nous fondons sous le nuage de vapeur d'eau qui plane au-dessus de la végétation. Entretemps, de nombreux chiffres et ouvrages ont complété la découverte de David Livingstone. 108 mètres de haut pour 1,7 km de large, les chutes sont partagées entre la Zambie et le Zimbabwe. La Zambie permet un accès plus proche tandis que la partie zimbabwéenne est trois fois plus large. La débit d'eau qui s'engouffre dans ce précipice peut être multiplié par 25 pendant la saison humide. Un large pont métallique unit les 2 pays sur lequel un train à vapeur circule toujours et rappelle le temps colonial où Zambie et Zimbabwe se nommaient Rhodésie.
Il s'avère périlleux d'ordonner quelques mots pour définir la saga féérique que la nature nous déroule. Les puristes ou les blasés diront que ce n'est que de l'eau qui coule. Je reste ébahi devant ce déluge. La falaise pleure de joie et mes yeux s'irisent comme cette balafre multicolore qui décore les cataractes.

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Depuis ce fameux pont métallique, on peut observer le rideau d'eau qui se fracasse au fond du canyon, prendre des photos à contre-jour ou savourer le bruit d'un fleuve stoppé brusquement par le vide.

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Mais autre chose occupe mes pensées. Et si je me transformais en une de ces gouttes d'eau et ressentais cette sensation de chute. Je me tourne sur l'autre rive du pont. La suite est à vivre sur les 3 vidéos ci-dessous...




Pour compléter la vue des chutes; nous nous envolons en hélicoptère pour une quinzaine de minutes. Exquise vue du ciel. Il semble qu'une simple entaille a écorché la plaine. Nous nous approchons de cette curiosité. Une image indélébile grave nos rétines. Ce somptueux fleuve aux eaux apaisées que la géographie déchaîne. Une boule de vapeur d'eau s'échappe des entrailles de la terre. Vision céleste d'un paradis terrestre.

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Malgré les récents évènements qui ont éclaté au Zimbabwe et les élections pipées du président Mugabe, c'est dans ce pays que nous avons décidé de nous rendre pour voir les chutes. Et la situation du peuple zimbabwéen nous a pris aux tripes au point de donner un saveur amère à la merveille naturelle que l'on entend en fond sonore. La désertion des voyageurs qui, face à l'instabilité du pays, préfèrent se rendre en Zambie est aggravée par une monnaie qui connait une inflation sans précédent (on peut échanger 50 milliards de dollars Zimbabwéens pour 1 dollar US sachant qu'en 2000 le taux était de 100 pour 1!). Ces deux facteurs provoquent un tourisme en chute libre et une économie aux abois ; une situation désastreuse qui frappe de plein fouet les habitants qui vivent essentiellement voire exclusivement de ce secteur. Alors, lorsque ces derniers aperçoivent un touriste, ils se ruent vers lui pour tenter leur chance, vendre un bracelet ou une figurine sculptée. Ne pouvant endiguer la misère d'un coup de baguette magique, nous sommes contraints de lancer des « non » à tout bout de champs tandis qu'on déambule dans les rues de Victoria Falls. Un gros coup de blues de devoir refuser de donner 1 dollar à tous ces malheureux qui ne demandent rien de plus qu'un peu d'argent pour survivre. Certains sont même prêts à échanger une statuette contre une paire de chaussures ou un T-shirt. Et malgré leur état de détresse, ils arrivent à garder le sourire. La vie est injuste et le quotidien n'est définitivement pas le même si on est né européen ou zimbabwéen. Malgré tout ça, on essaie de passer quelques bons moments avec eux, tentant quelques plaisanteries pour voir esquisser quelques sourires. Pendant qu'on se projette dans l'avenir en se demandant qu'elle sera notre prochaine activité, ils ne voient pas plus loin que le soir même en se demandant ce qui remplira leur assiette. Triste réalité.

jeudi 3 juillet 2008

Au royaume d'Etosha


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Le Waterberg a créé cette transition douce vers le monde animal. Parce que “Afrique” rime avec “odyssée des animaux sauvages”. Qu'ils soient mammifères, oiseaux ou reptiles, un de leurs sanctuaires se nomme Etosha et se blottit au nord de la Namibie. Ce vaste parc rassemble différents habitats et englobe l'étendue d'eau d'Etosha qui lui a légué son nom.
Le soleil s'élève timidement à l'horizon, une excitation nous agite quand nous pénétrons la porte du parc. Il s'agit de l'entrée est de Namutoni. Les appareils photos, sortis de leurs étuis, sont prêts à capturer la moindre manifestation de vie sauvage. Il n'aura fallu attendre qu'une centaine de mètres. Une girafe traverse la route puis s'arrête pour déchirer quelques acacias. Première image d'Etosha. Un rêve de gosse.
L'opportunité de voir des animaux se concentre autour des points d'eau. Et le jeu consiste à être au bon point d'eau au bon moment. Le premier, une touffe d'herbe au milieu d'un anneau aquatique. Nous coupons le moteur et attendons. Nous scrutons l'horizon et chuchotons de ce qu'on pense apercevoir. Une hyène, tête basse, passe au loin. Un chacal s'approche et tourne autour de la mare. Un springbok se contemple. La découverte est progressive. Le plaisir est continu. Chaque espèce participe à cet écosystème. Des gnous paissent le long de la route au milieu des herbes hautes.
Les animaux s'enchaînent sans relâche. Nous ne lâchons plus nos appareils et nos 6 yeux sautent d'un buisson à une branche et retournent sur la ligne d'horizon. Tantôt oiseaux multicolores, bois torsadés de koudous ou groupes d'Oryx ; tantôt une girafe qui nous fait un clin d'oeil derrière un buisson. On reste sans voix, le sourire vissé aux lèvres.

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Un autre animal mythique entre en scène. Une marbrure caractéristique. Un corps d'équidé qui nous semble familier. Une tribu de zèbres vient se ressourcer entre 2 palmiers. A quelques mètres, une girafe en fâcheuse posture partage cette réserve de liquide vital.
Les équidés repartent et nous reprenons la route. Nous roulons sur la terre des girafes. De longs cous dépassent à l'horizon. Un éléphant passe lentement. D'un pas lourd, il se dirige vers le point d'eau. Nous avançons au ralenti et les longs cous tachetés continuent à balancer d'avant en arrière, désynchronisés du reste du corps. Concert de couleurs et de mouvements qui impriment nos pupilles.

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Nous rentrons au camping d'Halali, l'un des 3 campements blottis à l'intérieur du parc. On reste dans le cocon. Au fond du campement, un trou d'eau a été aménagé. Un gradin domine les lieux et les résidents d'Halali viennent tenter leur chance, l'oeil rivé de l'autre côté de la barrière. Et cette première journée s'achève en apothéose avec un combat nocturne de rhinocéros noirs.
Heureux d'entendre le réveil qui résonne à 6h du matin. L'appel de la savane a sonné. Nous attendons l'ouverture du portail du campement et filons à notre première trou d'eau. Zèbres et springboks partagent notre quotidien. Un éléphant se donne une douche de poussière. Nous repassons notre leçon de la veille. Toute cette diversité d'animaux s'inscrit dans nos rétines. Nous naviguons d'un point d'eau à l'autre. Au soleil couchant, une horde d'une trentaine d'éléphants a réservé la mare. Les colosses s'amusent et nous ravissent.

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Notre troisième jour à Etosha débute par un face-à-face avec un lion. Un des 5 “grands” - classement subjectif des 5 animaux les plus dangereux. Le lion, pour sa capacité exceptionnelle à attaquer sa proie ; le léopard pour sa capacité de camouflage dans les herbes hautes ou du haut d'un arbre et sa capacité à fondre soudainement sur sa proie ; le rhinocéros noir pour son comportement imprévisible et sa capacité à charger aveuglément ; l'éléphant pour sa prodigieuse capacité à défoncer tout ce qui lui fait face lorsqu'il se sent en danger et ; le buffle, peut-être le plus dangereux de tous, avec une faculté impressionnante à se retourner vers le prédateur ou son agresseur lorsqu'il est blessé et le charger de toute sa puissance quitte à en perdre la vie.
Le lion se lève et avance vers nous, il me parait plus sage de fermer la vitre... Le félin traverse la route et se dirige vers le point d'eau pour ingurgiter quelques litres d'eau. Le roi des animaux crée le vide autour de lui. Quelques facétieux springboks broutent à une centaine de mètres. Le déluge d'animaux se poursuit, zèbres, oryx, gnous, autruches, calaos, serpentaires, koudous viennent toujours plus nombreux aux points d'eau.

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Un couple de mangoustes et une famille d'écureuils accompagnent notre dernière heure dans le parc. De petits animaux, plein de vivacité avant de retourner saluer le maître des mammifères, l'éléphant.

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Un combat d'éléphants en guise de bouquet final...


Nous sortons du parc pour de nouvelles aventures. Mais quelque chose d'indescriptible reste imprégnée. Un mélange de cris rauques, de couleurs chamarrés, de marches chaloupées, de vols gracieux et d'odeur de savane.

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