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Je démonte ma tente, je boucle mon sac, je détache Minimor (c'est le nom que j'ai donné à mon cheval) et je me mets en route vers une contrée inconnue fait de grands espaces où l'homme ne semble pas avoir d'emprise. Je grimpe le monticule sur ma gauche et je compare le relief avec celui dessiné sur ma carte. Ma seule nécessité sera de trouver de l'eau pendant ces prochains jours. Je descends la colline et prends un cap au nord. La lande verte invite à la marche et ouvre l'appétit de mon cheval. Le terrain est plat, vaste quelquefois façonné par un ruisseau dont les eaux courent vers le lac. Un ruisseau m'oblige à me déchausser et un gentil mongol m'aide à traverser.

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Au détour d'une colline qui contrarie la platitude des lieux, la steppe s'enfonce sur une dizaine de kilomètres. De nombreux animaux paissent. Chaque famille possède ses troupeaux de moutons, chèvres, yacks et chevaux qui évoluent librement sur ces patûrages. Le tapis vert qui se déroule sous mes pieds semble sans fin et chacun de mes pas rompt la sérennité d'innombrables sauterelles.

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Sur ma gauche, une rivière entrouvre la prairie et sera ma source d'eau pour les 2 prochains jours. Ce n'est qu'en fin de journée que la steppe meurt sur les contreforts d'une colline coiffée d'un petit bois qui m'abritera pour la nuit.

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La suite du parcours s'élève en pente douce dans la colline, avant de redescendre dans la vallée. Je suis le cours d'eau bordé d'arbustes dans ce scénario plus accidenté que la veille. En fond de vallée, le terrain est à moitié marécageux, je reçois des encouragement de motards et 4x4 mongols qui restent perplexes sur les rôles de chacun dans notre duo. Le cheval semble bien à son aise pendant que je croule sous le poids. J'aperçois quelques enfants qui drivent leur chevaux avec une facilité déconcertante. Tout comme leurs compères motorisés, ils sont intrigués par cet étrange duo.

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La rivière dessine de superbes décors qui feraient le bonheur de nombreux campings.

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J'opte pour une petite clairière sur la rive droite. Le glissement de l'eau me réconforte. Avant la tombée de la nuit je reçois la visite d'une bande de potes venus partager une bouteille de vodka près de la rivière. L'un d'entre eux est un lutteur qui va participer au festival du Naadam les 11 et 12 juillet qui correspond à la fête nationale mongole.

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Il me menace gentiment de me jeter dans la rivière si je ne bois pas plusieurs gorgées cul sec. Je trempe les lèvres et grimace. Devant ma mine, sa petit amie empoigne la bouteille et s'enfile quelques rasades de vodka. Lorsque la bouteille est terminée, la joyeuse équipe enfourche les motos et disparait dans la pénombre.

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Au troisième jour, je croise le village de Jagarlant qui signe le commencement de ma marche le long de la rivière principale Ider gol. Je fais l'erreur de traverser la rivière sans me déchausser et de continuer à marcher les pieds mouillés pendant plusieurs heures, rien de tel pour avoir des ampoules. A chacun de mes arrêts, je me délecte de voir le cheval brouter goulûment l'herbe grasse que nous foulons. Le soir, chacun son repas, herbe verte pour le quadrupède et lyophilisé pour moi.

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A partir du quatrième jour les collines qui jalonnent la rivière deviennent de plus en plus pelées et monotones, seules deux bandes vertes délimitent les méandres de la rivière.

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Un peu fatigué et pensant mieux connaître mon cheval, je tente de le chevaucher avec mon sac sur les épaules. Il ne veut rien savoir et prend la fuite. Un cavalier mongol me le ramène et je tire la conclusion que ce cheval ne sera rien d'autre qu'un compagnon pendant cette marche, ce qui est déjà une très belle expértience. Le soir, je m'arrête pour la première fois dans une habitation mongole. En échange de leur hospitalité composé de thé salé à base de lait de yack et de fromage de chèvre extra dur, je prends une série de photos. Certains revêtent leurs plus beaux habits pour la cérémonie.

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Juste avant la tombée de la nuit je repars, refusant leur offre de rester pour la nuit et prétextant que la route est encore longue. Avant de monter la tente, une moto s'arrête et malgré la difficulté pour communiquer, l'un des motards m'explique qu'il se souvient de moi, qu'il m'a vu passer il y a quelques jours près du lac blanc avec mon cheval et mon imposant sac à dos. Difficile de passer inaperçu !

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Ma marche continue le long de la rivière. Je décide d'abandonner la selle derrière un rocher et reprends ma lente avancée vers l'est. A l'endroit où je plante le camp, des takhis (chevaux de Przewalski) s'abreuvent. J'ai rompu leur tranquilité et ils disparaissent derrière le monticule à la recherche d'une nature plus sereine.

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