Dernier billet avant de partir pour les steppes mongoles à pied ou à cheval, j'espère donner des nouvelles d'ici un dizaine de jours, si je trouve un café internet, sinon il faudra attendre mon retour à Oulan Bator prévu le 20 juillet.
En attendant voici mes aventures depuis le départ d'Irkoutsk, aux portes du lac Baïkal.
Les wagons du transmongolien sont identiques à ceux du transsibérien, la seule différence à noter est le personnel de bord, exclusivement mongol. Mon wagon est composé en majeure partie d'occidentaux, dont 4 français avec qui je sympathise, une américaine et un couple tchèque, Michael et Yvita, qui partage mon compartiment. Dans leurs bagages, ils ont apportés quelques poissons fumés pour agrémenter le diner et le compartiment. Michael, sosie de Zizou, a appris le mongol à l'université de Prague et il arrive à communiquer avec le personnel de bord, je suis stupéfait quand j'arrive péniblement à prononcer les mots du guide que j'ai. Le mongol s'avère être une langue très difficile.
Rangée dans la famille des langues altaïques, la langue mongole n'a aucun lien avec les autres langues asiatiques, ni avec le russe dont elle a emprunté l'alphabet pour la transcription. Les particularité et difficulté de cette langue résident dans l'harmonie des voyelles. Comme en latin ou en russe, le mongol contient des déclinaisons en fonction de la position du mot dans la phrase (sujet, COD, génitif...). A cela, s'ajoute l'harmonie des voyelles c'est-à-dire que la voyelle du suffixe de la déclinaison est fonction de la voyelle de la racine du mot. En gros, il faut être né mongol pour parler mongol !
L'aventure se passe bien à bord du train, nous arrivons au passage frontière russe et le train est immobilisé pendant 7 heures. Nous descendons du train, mais la ville n'est pas très intéressante. Elle semble exister parce que le poste frontière est là. De nombreux wagons sont enlevés et la locomotive est changée. Nous remarquons qu'un des wagons contient des barreaux à toutes les fenêtres car il transporte des prisonniers sous haute surveillance.

IMG_0977.jpg
IMG_0985.jpg
Il n'y a plus que trois wagons lorsque le train repart. Et ce dernier est en majeure partie composé de touristes étrangers. Après quelques heures le train s'arrête à nouveau pour le passage de frontière mongol cette fois. L'arrêt est beaucoup moins long et le train repart en fin de soirée.
36 heures après le départ et 2 nuits passées à bord, on arrive à Oulan Bator. Une nuée de propriétaires de guesthouses essaient de nous attirer en secouant des pancartes. Je cherche le représentant du Golden Gobi guesthouse afin de retrouver mes potes hollandais rencontrés dans le transsibérien. Quelques minutes plus tard et après avoir souhaiter bonne chance à ceux avec qui j'ai partagé ces 2 derniers jours, j'arrive à l'auberge.
Je ne connais pas les autres hébergements de la capitale mongole mais celui-là je le conseille. Toutes les commodités pour le voyageur sont là, de l'échange de bouquins au lavage du linge, en passant par l'accès internet et une télé équipée d'un lecteur DVD. Mais ce qui fait l'âme d'une auberge, c'est les gens qui y sont. Quand on arrive, on rentre dans une petite communauté et quelques heures après, on en fait partie. L'ambiance est chaleureuse et décontractée. Ceux en partance pour la Chine ou la Russie croisent et conseillent ceux qui sont encore vierges de souvenirs des steppes mongoles.
Malheureusement mes potes hollandais sont déjà partis pour plusieurs jours vers les grands espaces. Je fais la connaissance d'Haruki, un japonais et le courant passe très vite.

IMG_1003.jpg
Il me sert de guide dans Oulan Bator et j'en profite pour acheter ce qu'il me manque pour ma longue marche prévue dans les prochains jours. En fait, on trouve tout ici, sacs de couchage, filtres à eau, GPS, tentes, cartouches de gaz, kayaks et surtout des cartes détaillées au 1/500000 ou 1/100000 parfaites pour organiser sa propre randonnée.
Nous faisons la visite des musées de l'histoire mongole, de la nature et des animaux mongols et le temple principal qui abrite un superbe bouddha doré de 26m de haut. A côté de ces attractions, la ville n'a pas d'intérêt architectural et témoigne de la pauvreté de la Mongolie.

IMG_0991.jpg
IMG_0998.jpg
IMG_1000.jpg
IMG_1002.jpg
Personne ne vient ici pour rester dans la capitale mais pour voir ses paysages, ses steppes à perte de vue, ses rivières poissonneuses, ses lacs, et ses dunes.
Le surlendemain de mon arrivée, je me présente à la station de bus Dragon, à l'est de la ville. Pour 15000 tögrögs, j'achète mon billet pour Tsetsereg dans la province de l'Arkanghai. Je fais la connaissance de Marko, finlandais qui partagera ma banquette pendant les 11h qui nous séparent de notre destination.