La découverte de Doubtful Sound est assez contraignante puisqu'il faut prendre un premier bateau pour traverser le lac Manapouri avant de sauter dans un bus jusqu'à l'embouchure du fjord. Ceux qui ont survécu à ces deux épreuves prennent en général un second bateau et profitent de la croisière en sirotant un verre. D'un autre côté, cette relative difficulté d'accès est gage de tranquillité en écartant les hordes de touristes qui préfèrent en rester sur les images et les lignes abruptes de Milford Sound. Quant à nous, après le trek de ces derniers jours, nous allons reposer les jambes et travailler les bras puisque c'est en kayak que nous avons décidé de découvrir ces lieux.
Doubtful sound n'a pas la grandeur et la verticalité effarante de Milford sound mais nous goûtons au plaisir exquis de se sentir seuls au monde. Nos pagaies percent la mer d'huile et déforment les images réfléchies du royaume végétal qui borde les rives. Les falaises sont entachées de couloirs aseptisés, nettoyés. Sur les parois, La nature y est si dense que le sol n'est pas suffisamment robuste pour soutenir le poids de toute la végétation et l'arbuste de trop déclenche une avalanche d'arbres qui balaye un pan complet du mur granitique et précipite racines, troncs et branches dans les abysses du fjord.
Nous n'assisterons pas à ce chaos assourdissant et nos pagaies qui caressent l'eau sont le bruit le plus violent que nous entendrons. Une sérénité suprême dans un pays grandiose.
Keyword - chez les kiwis -
vendredi 16 novembre 2007
Balade en kayak dans Doubtful Sound
Par dorian le vendredi 16 novembre 2007, 21:34 - TDM-Nouvelle-Zelande
jeudi 15 novembre 2007
Paradis émeraude sur le Milford Sound track
Par dorian le jeudi 15 novembre 2007, 22:22 - TDM-Nouvelle-Zelande
Il est tôt dans le petit port de Te Anau Downs, peu d'animation agite les environs. Un bateau attaché au quai en bois attend le groupe du jour qui va s'attaquer au Milford Sound track. Seulement 40 personnes partent quotidiennement et il faut réserver entre 2 et 6 mois à l'avance pour faire partie du groupe. Heureusement que Christophe a pensé à tout ça.
Après une demi-heure de traversée nous quittons le navire à Glade Wharf. Un simple ponton de bois. Chacun trempe ses souliers dans une solution chlorée afin de ne pas souiller la terre du parc. La menace principale se nomme Didymo, une algue incontrôlable qui envahit les fonds des lacs et des rivières et étouffent toute forme de vie. Une photo devant le panneau d'entrée et nous commençons cette première journée de randonnée, une courte étape d'une heure et demie. On glisse lentement dans cet éden vert. Pont de singe, marche en forêt, rivière et eaux stagnantes. Ca fleure bon l'humus du sous-bois, une mousse abondante tapissent branches et troncs. De quoi ouvrir l'appétit des nous autres, randonneurs.
Nous arrivons à la première hutte, la Clinton Hut, où nous faisons connaissance du groupe. Un groupe hétéroclite et international.
En attendant avec impatience la journée de demain.
7h, le dortoir s'éveille. On enfile pantalon et chaussures, on boucle les sacs pour repartir, pour se perdre dans le labyrinthe émeraude. La mousse omniprésente s'accroche aux roches et à la terre, pend des branches supérieures des arbustes. Un couloir verdoyant perce la forêt luxuriante tel un accueil triomphal pour une petite colonie de chanceux. Sur les berges de la rivière, des troncs noueux à l'écorce incrustée de verdure dessinent un puzzle de couleurs. La plus belle des villes, monuments du génie humain, n'écorchera jamais la beauté sempiternelle de la nature. Rotorua était un monde de soufre, d'arsenic et d'activité volcanique, Milford Sound Track est un monde d'harmonie, de verdure, terre d'expression de la nature qui s'est endimanchée pour notre passage éclair. Au milieu de ce kaléidoscope chromatique, nous nous réduisons à quelques électrons libres gravitant dans les méandres d'un lieu où faune et flore vivent en symbiose.
Seconde nuit reposante au Mintaro Hut.
3e jour - nous quittons le corridor taraudé dans le sous-bois impénétrable pour gagner les hauteurs d'un colline. Sans transition, la couverture verte chute pour un décor désolé, une vague rocailleuse saupoudrée de taches neigeuses. Un patchwork sombre et brillant zébré d'un sentier en zig-zag. L'effort de la montée est récompensé au Mackinnon Pass. Une vallée émeraude est dernière nous et une autre s'offre à nous en aval. Les perroquets des montagnes appelés Kéas sont au rendez-vous. Ils goûtent aux lanières de nos sac-à-dos et apprennent à les ouvrir pour y fouiner des traces de nourriture. Le froid nous gifle et nous remet en selle sur le chemin de la descente. Pierres plates et glissantes, dorées par une fine couche d'eau de source, jonchent le parcours. Comme pour la première vallée, la transition est brutale et les rameaux noueux enveloppés de mousse dessinent une entrée triomphale. Nous longeons un cours d'eau qui a choisi la cascade comme moyen d'expression. Un leitmotiv qui nous fascine. Dans nos têtes, des notes de musique résonnent et nous déraisonnent. L'élément "eau" s'affirme dans ce tronçon et s'épanouit dans la puissante cascade de Sutherland qui jaillit de la falaise à 580m au-dessus de nos têtes. Un bain d'embruns. Une douche d'émotions visuelles et sonores.
Une heure de marche finale pour rejoindre la Dumpling Hut. Dernière nuit sur ce sentier magique qu'une poétesse du début du siècle avait qualifié de plus beau trek du monde. Et le qualificatif ne s'est jamais terni.
Ultime journée de randonnée après une courte nuit. Les organismes sont fatigués chez certains. Et les murs des dortoirs ont tremblé sous les ronflements des dormeurs les plus agités.
Sac-à-dos vissés aux épaules, nos yeux continuent leur analyse des couleurs, nos naseaux scrutent l'environnement olfactif et nos oreilles attirent la vigilance aux moindres craquements de branches. Chaque nouveau pas nous rapproche un peu plus de Sandfly Point. Bye-bye cascades d'eau pure, lacs miroitant, arbrisseaux alambiqués, mousses soyeuses et sentier feutré.
Parce qu'il y a des paradis terrestres qui ne se visitent qu'à pied. Parce qu'il y a encore des coins de terre où les arbres jaillisent du sol sans craindre la hâche. Quelques gouttes d'eau, quelques copeaux de bois, un peu de mousse, et Dame Nature vous fabriquera un fabuleux jardin.
En début d'après-midi, nous sautons dans le bateau qui nous éloigne du sentier pour nous conduire au village de Milford Sound. Le quai débouche sur un hall d'entrée digne d'une gare ferroviaire parisienne. On retrouve les hordes de touristes qui viennent se délecter des paysages de Milford Sound. Nous leur emboitons le pas et nous installons à bord d'un des gros bateaux qui s'appuie contre le quai. La croisière nous fait découvrir l'embouchure du fjord. Une myriade de cascades étroites coulent des falaises. Des falaises immenses au contour déchiqueté. Sur les rives, nous traquons le gorfou, sorte de pingouin rasta avec des sourcils jaunes et longs qui gesticule sur les rochers après une séance de pêche dans les eaux du fjord.
Cette croisière termine un moment inoubliable de notre aventure néo-zélandaise. Une tas de photos, un amalgame de sensations, une succession de paysages déconcertants et si peu de mots pour tout décrire...
dimanche 11 novembre 2007
Depuis le haut d'un pont
Par dorian le dimanche 11 novembre 2007, 19:53 - TDM-Nouvelle-Zelande
Dans les paysages à la beauté adamantine du Hast Pass, nous longeons la rivière Kawarau. Un pont, un élastique, une bande de timbrés. Et c'est parti pour quelques secondes de décharge adrénalitique. Ce site n'est pas spécialement haut - 43m - mais c'est ici que tout a commencé. Le premier site de saut à l'élastique à vocation commerciale a ouvert ses portes en 1988. Le pionnier de l'activité se nomme AJ Hackett et s'est rendu célèbre en sautant de la tour Eiffel en 1987 à l'insu des gardes et des policiers. Il ne pouvait rêver mieux comme publicité pour cette activité naissante. Quelques mois plus tard, il ouvrira le centre où nous nous trouvons en ce moment.
Impossible de ne pas tenter l'aventure. Les palpitations cardiaques montent en flêche au fur et à mesure où on s'approche de la planche qui surplombe le pont, mais tant pis, mieux vaut avoir des remords que des regrets. Par petits bonds, on vient tâter le bord de la planche et on se sent seul, désespérément seul car le plus dur c'est pas de faire le yoyo au bout d'une corde mais bel et bien de faire ce pas, le pas de plus ou le pas de trop qui supprime la liaison avec le plancher des vaches. Pour la suite, ça ne se raconte pas, ça se vit !
Avec un grand AAAAAAAAAHHHHHHHHHH!!!
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