L'ambiance oppressante des « Dents de la mer » plane au-dessus de nos têtes. L'activité de la journée nous emmène à la découverte des grands requins blancs. En dépit de son côté ultra-touristique et la sensation d'être compressé dans une cage pour rentabiliser au maximum l'excursion, la rencontre avec un grand requin blanc reste unique et cristallise une pléiade d'émotions : du trac à la peur, du respect à l'admiration. Des mâchoires surpuissantes, plusieurs rangées de dents taillées en triangle, un odorat fortement développé pour repérer quelques micro-gouttes de sang dans plusieurs mètres cubes d'eau. Bien qu'il soit un terrible prédateur, le danger qu'il représente pour l'homme a été stigmatisé de manière bien trop profonde. Certes le danger existe, mais le nombre de morts dus à l'attaque de grands requins blancs ne dépassent pas les 10 personnes chaque année – on n'est bien loin des centaines de personnes qui s'électrocutent chaque année avec un grille-pain qui fonctionne mal.
L'excursion est bien rodée. Briefing des participants sur la pelouse du centre puis départ en bateau jusqu'à la zone de plongée. L'équipage s'affaire à harnacher la cage à la coque du bateau. Dernières consignes de sécurité et la première fournée de 6 plongeurs descend dans la cage. L'instruction principale est simple voire puérilement logique : Ne pas sortir main ou pied en dehors de la cage et ce, sous aucun prétexte. Ça sent le thon à l'arrière du bateau... Un membre d'équipage jette une tête de poisson accroché à un filin par dessus bord et la première créature arrive - la bande-son des « Dents de la mer » poursuit sa mélodie hachée en filigrane musical. Une nage paisible et massive avant de bondir hors de l'eau pour se saisir de l'appât. Une attaque fulgurante. La gueule entrouverte laisse miroiter sa parfaite dentition. Les plongeurs sont aux premières loges. Je m'agite sur le pont du bateau. C'est mon tour. J'enfile la ceinture de plomb et me glisse dans la cage. La musique lancinante traverse toujours mon esprit. Du petit coin de ma cage, l'instant est grandiose. Plusieurs requins circulent devant nous et rôdent autour de l'appât. Un autre attaque la mousse de protection de la cage.
Chaque plongeur fera 2 passages avant de faire un détour vers une colonie de phoques qui se tortillent sur petite île. Une nourriture de prédilection pour les grands requins blancs. Nous quittons ce lieu pour rentrer au port et retrouver notre terre ferme o combien accueillante.
Keyword - décharge d adrénaline -
mardi 5 août 2008
Avec les grands requins blancs...
Par dorian le mardi 5 août 2008, 17:51 - TDM2-Afrique du sud
dimanche 3 août 2008
trop court séjour à Tsitsikamma
Par dorian le dimanche 3 août 2008, 19:29 - TDM2-Afrique du sud
Le périple touche à sa fin et malgré tous les beaux paysages que nous avons vu pendant ces presque 2 mois, l'envie insatiable d'en vouloir plus, d'aller à la rencontre de terres inconnues, nous démange toujours autant. Et pendant cette escapade africaine, une des composantes du voyage que nous avons involontairement négligée a été la randonnée. Élément essentiel pour vivre au rythme de la nature et des hommes qu'on croise au détour d'un sentier et qu'on interpelle parfois pour partager une tranche de vie.
L'otter trail dans le parc national de Tsitsikamma - un sentier côtier de 5 jours - a de quoi nourrir quelques regrets. Nous marchons seulement 3 heures sur ce tracé et le désir d'avancer plus loin se ressent. Dans l'océan, en contrebas, une colonie de dauphins jouent avec les vagues joliment arrondies. De rares apparitions de baleines à bosse forcent la halte ; nous admirons leurs puissants jets d'eau qui fendent la surface. Elles vont et viennent sans se soucier des badauds assis sur les rochers. Badauds nous resterons jusqu'à notre retour au parking.
Après les paysages côtiers, nous nous dirigeons vers le pont Bloukrans. Un pont quelconque que des milliers de véhicules empruntent chaque jour. Mais sous l'activité routière, entre deux blocs de béton armé, le pont atteint son heure de gloire. Un titre mondial à la clé, celui de saut à l'élastique le plus haut du monde. 216 mètres de pure adrénaline.
La marche d'approche, avec la sensation d'avoir les pieds dans le vide, campe le décor. Puis on débouche sur une large plate-forme bétonnée. Des rambardes sécurisent tout le périmètre sauf à un endroit... Raccourci pour rejoindre le bas de la vallée. L'attente semble interminable et quelque peu stressante en voyant le visage des autres fous équipés d'un harnais. Mon tour arrive. On m'équipe et me positionne sur le bord du parapet avec les orteils qui dépassent. C'est haut... Très haut. Sentiment masochiste d'avoir payé très cher pour me trouver dans cette situation inconfortable. Les bras tendus, le souffle court et le regard dirigé vers l'horizon. Je me jette. La chute semble interminable, décharge d'adrénaline maximale. Quelques secondes uniques de plaisir indescriptible.
mardi 29 juillet 2008
entourés par les requins-taureaux
Par dorian le mardi 29 juillet 2008, 15:09 - TDM2-Afrique du sud
On pensait que nos émotions sous-marines étaient usées, qu'on avait tout vécu lors de notre séjour à Sodwana Bay quelques jours plus tôt. On croyait qu'il était nécessaire de changer d'air et de décor avant de remettre la tête sous l'eau. Vivre un peu sur ses souvenirs et s'émerveiller devant de nouveaux horizons, délaisser le bleu de l'océan pour la roche des montagnes ou l'ocre de la savane. On se trompait.
Ca se passe à Umkomass. Au large de ce village tournée vers l'activité sous-marine, le récif d'Aliwal shoal. Premier rendez-vous à « cathedral », une grotte dont le plafond s'est effondré ouvrant un puits de lumière naturel. Un cône azur qui éclaire la plus belle séquence sous-marine qui m'aie été donné de voir. Les genoux posés sur le fond sablonneux, les coudes appuyés sur une roche. 25 mètres de profondeur, le temps n'a plus d'importance tant l'instant est insondable. Des ombres tournoient devant une aquarelle aux teintes marines. Des silhouettes familières si détestables et si captivantes. Le danger devient soudainement anodin. Certaines silhouettes se rapprochent, exhibant leurs yeux de prédateur et leurs dents mal ajustés.
Face à face avec un requin-taureau.
Ses compères continuent à tournoyer, virevolter. 50, 80 ou 100, le nombre importe guère. Le bruit de mon détendeur entrecoupe le monde du silence et le glissement furtif de ces somptueuses créatures. Je plane, narcosé, drogué, enivré par ce paradis fugace. Il faut pourtant se décoller de cette pierre et remonter lentement le long du récif. Mes yeux ne veulent plus se détourner. L'esprit flotte toujours devant la grotte pour poursuivre le rêve. Je repasse en boucle la courte vidéo volée au monde aquatique et je me replonge dans le tableau de « cathedral ». Je frissonne encore... J'ai tellement envie d'y retourner...
On remet la tête sous l'eau pour une plongée moins féroce et plus colorée. L'esprit toujours cramponné aux habitants de « cathedral ».
Pour cesser d'associer la côte est sud-africaine avec le récif corallien, nous nous immergeons sur l'épave du Produce. Tôles éventrées et tubes concrétionnés définissent les contours de cet ancien navire qui gît à trente mètres sous l'eau. Une belle épave où les autochtones se nomment Brindle bass, une mérou qui peut dépasser les 400 kilos. Dans les recoins sombres des superstructures, nous observons quelques spécimens immobiles. On s'approche un peu trop près et la masse imposante se met en mouvement. Communion intime avec l'environnement merveilleux d'Aliwal Shoal. Et pour ceux qui n'ont pas encore été tentés ou convaincus par l'univers sous-marin, une dernière série de clichés pour accompagner ces mots.
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