paroles du bout du monde

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Keyword - gifle chromatique -

Fil des billets

vendredi 31 octobre 2008

de l'autre côté de l'île

Sur l'île de Kauai, on peut y séjourner plusieurs semaines, programmer une randonnée quotidienne, s'enthousiasmer à chaque fois par le spectacle offert et finalement partir en ayant l'impression qu'on n'a pas tout vu, que des milliers de secrets, de cascades cachées et de crêtes escarpées restent à découvrir. Je loue une voiture et me dirige sur la côte ouest en suivant la route circulaire qui décrit la périphérie de l'île. Le temps me manque et je délaisse le mont Waialeale, la zone la plus humide au monde qui reçoit plus de 12m de précipitations par an, pour le canyon de Waimea. Une prodigieuse balafre qui est d'autant plus incroyable quand on voit la dimension réduite de l'île.

IMG_2689_waimea_canyon.JPG
IMG_2690_waimea_canyon.JPG
IMG_2696_waimea_canyon.JPG
IMG_2791_waimea_canyon.JPG
IMG_2794_waimea_canyon.JPG
IMG_2795_waimea_canyon.JPG
IMG_2800_waimea_canyon.JPG
IMG_2802_waimea_canyon.JPG
IMG_2803_waimea_canyon.JPG
IMG_2811_waimea_canyon.JPG
Le long de la route des panneaux indiquent le départ de randonnées mais je ne peux m'arrêter et c'est avec un certain dégoût que j'appuie sur la pédale d'accélérateur et zappe ces différents appels. J'ai choisi un autre parcours qui me permettra de voir la côte Na Pali depuis les hauteurs. La marche en forêt diffère du Kalalau trail. Une randonnée plus facile qui débouche sur un plateau de terre ocre. Une perspective complémentaire et invitante de cette apothéose naturelle. Pour preuve, cette succession de clichés qui ont figé à jamais un mélange d'eau, d'air et de terre.

IMG_2704_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2707_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2714_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2716_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2727_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2731_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2752_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2759_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2760_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2762_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2771_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2785_nualolo_awaawapuhi_trail.JPG
IMG_2787_kalalau_look_out.JPG
IMG_2788_kalalau_look_out.JPG

mercredi 29 octobre 2008

plaisir pédestre sur le Kalalau trail


Kalalau_Trail_2405-2409_T.jpg
Je quitte la cohue d'Honolulu pour Lihue, ville principale de l'île de Kauai que les locaux et les agences de tourisme surnomment communément l'île jardin. A la sortie de l'aéroport, je tends mon pouce pour solliciter une âme charitable à s'arrêter. Je parcours en stop les 50 miles qui me sépare de Kee beach au nord. Impossible d'aller plus loin en voiture, le ruban d'asphalte s'évanouit au pied des falaises Na Pali ; les prochains versants et criques, c'est à la force des mollets qu'il faut les explorer. Le dernier hôte qui m'a gentiment pris à l'arrière de son pick-up me prodigue quelques conseils sur la randonnée tandis que je sangle mon sac-à-dos.
L'après-midi est bien avancée et je ne me rendrai qu'au premier campement, la plage d'Hanakapiai, à un peu plus d'une heure du début du sentier. Le lieu, discret et apaisant, ferait pâlir les campings du sud de la France. Je pose ma tente au bord de la rivière et au bord de la plage en même temps. Un luxe que je déguste assis sur un rocher, les yeux noyés dans l'océan. Un coucher de soleil savoureux entrecroisé de grondement océanique et de glissement réconfortant d'eau douce. Le nom de cette plage vient d'une cascade en amont de la rivière. Un chemin étroit me conduit à cette colonne d'eau, un spectacle privé que je vis intensément.

IMG_2240_kalalau_trail.JPG
IMG_2244_kalalau_trail.JPG
IMG_2247_kalalau_trail.JPG
IMG_2250_kalalau_trail.JPG
IMG_2258_kalalau_trail.JPG
IMG_2261_kalalau_trail.JPG
IMG_2262_kalalau_trail.JPG
IMG_2263_kalalau_trail.JPG
IMG_2274_kalalau_trail.JPG
IMG_2280_kalalau_trail.JPG
IMG_2281_kalalau_trail.JPG
IMG_2282_kalalau_trail.JPG
IMG_2290_kalalau_trail.JPG
IMG_2299_kalalau_trail.JPG
IMG_2322_hanakapiai_falls.JPG
IMG_2327_hanakapiai_falls.JPG
IMG_2329_hanakapiai_falls.JPG
Je démonte ma tente avec hâte. Je remets mon sac sur le dos et foule le sentier de terre rouge qui serpente vers les hauteurs. La plage d'Hanakapiai se dessine en contrebas et les falaises bâties dans la roche volcanique tissent le spectacle de mes prochaines heures de marche. Une randonnée exigeante où les portions de plat sont inexistantes pour laisser le champ libre à des montées harassantes et des descentes vertigineuses et glissantes. Accrochés à cette nature sauvage, mes pas évoluent prudemment à flanc de falaises tandis qu'une mâchoire d'écume rugit à ses pieds. Plus j'avance et plus les anses et promontoires semble s'enchaîner sans fin.
Une langue de sable se dresse timidement au loin, c'est la plage de Kalalau, point final de la randonnée. Mais, alors que je franchis un dernier monticule de terre pourpre, je ne peux aller plus loin. Je pose mon sac ; la beauté des arêtes volcaniques drapées sur la falaise me donne des ailes. Un déluge de couleurs caressées par le soleil couchant. Une couverture verte coiffe la roche noire qui domine les environs. La terre rouge qui porte mes pas meurt sur une plage de galets mouillée par une eau bleu azur parsemée de rouleaux à la robe lactée. Le tapis de sable ocre au bout du chemin m'attend. La fatigue s'est volatilisée tandis que je reprends ma marche sur cette terre bénie. Je délace mes chaussures et termine les derniers mètres en glissant pieds nus sur ce sable humide.

IMG_2337_kalalau_trail.JPG
IMG_2341_kalalau_trail.JPG
IMG_2351_kalalau_trail.JPG
IMG_2352_kalalau_trail.JPG
IMG_2357_kalalau_trail.JPG
IMG_2363_kalalau_trail.JPG
IMG_2382_kalalau_trail.JPG


IMG_2387_kalalau_trail.JPG
IMG_2389_kalalau_trail.JPG
IMG_2392_kalalau_trail.JPG
IMG_2393_kalalau_trail.JPG
IMG_2398_kalalau_trail.JPG
IMG_2414_kalalau_trail.JPG
IMG_2415_kalalau_trail.JPG
IMG_2431_kalalau_trail.JPG
IMG_2443_kalalau_trail.JPG
IMG_2444_kalalau_trail.JPG
IMG_2448_kalalau_beach.JPG
IMG_2449_kalalau_beach.JPG
IMG_2452_kalalau_beach.JPG
IMG_2461_kalalau_beach.JPG
IMG_2475_kalalau_trail.JPG
IMG_2494_kalalau_beach.JPG
IMG_2505_kalalau_beach.JPG
IMG_2509_kalalau_beach.JPG
Pendant trois jours, je vis dans ce paradis accompagné d'une dizaine de chanceux à peine. Un soir, l'envie de dormir dans la grotte est trop tentante et je délaisse ma tente pour une nuit encore plus près de la nature. Au matin, je scrute la plage des yeux, ma tente a disparu ! Les vagues nocturnes d'une intensité incroyable ont outrepassé la dune et balayé mon abri en toile qui a fini son voyage au pied de la falaise. Désensabler la tente, la rincer et la faire sécher occupent ma matinée. Mes pieds creusent des sillons dans le sol pour retrouver les piquets. Les dégâts sont mineurs avec un guide de voyage gorgé d'eau et un lecteur MP3 HS. Ces péripéties ne font pas vaciller le bonheur d'être là. Mais chaque instant de joie aussi intense et profond soit-il s'effondre en une fin plus ou moins douloureuse et détestable. Au matin du quatrième jour, je rempile mes affaires et repars. 6 heures de marche exigeante ou je déroule le scénario en sens inverse. En sortant du sentier, j'aperçois d'autres randonneurs qui ont goûté aux mêmes émotions au milieu des falaises Na Pali. On discute à en oublier l'heure. Le crépuscule arrive plus vite que prévu et sans logement pour la nuit je me cale sous une table dans un parc public. Une nuit sans étoile mais constellée de passages colorés du merveilleux Kalalau trail.

IMG_2516_kalalau_beach.JPG
IMG_2553_kalalau_trail.JPG
IMG_2560_kalalau_trail.JPG
IMG_2564_kalalau_trail.JPG
IMG_2572_kalalau_trail.JPG
IMG_2589_kalalau_beach.JPG
Kalalau_Trail_2619-2622_T.jpg
IMG_2624_kalalau_beach.JPG
IMG_2627_kalalau_trail.JPG
IMG_2643_kalalau_beach.JPG


IMG_2656_honokoa_falls.JPG
IMG_2664_honokoa_falls.JPG
IMG_2667_honokoa_falls.JPG
IMG_2668_honokoa_falls.JPG
IMG_2677_honokoa_falls.JPG

dimanche 31 août 2008

les fumées du Bromo et du Semeru


bromo_semeru_6785-6790_T.jpg
Depuis que j'ai atterri à Bali, une image de carte postale revient sans cesse au point de hanter ma curiosité. Une curiosité qui a migré vers un désir obsessionnel qui se définirait comme ceci : il s'agirait d'un amoncellement chaotique de plusieurs volcans aux proportions parfaites posés dans une impressionnante caldeira. Le sol de cette caldeira serait tapissé d'une mer de sable et des fumerolles déchireraient ses airs. Pour parfaire le rêve, un océan de nuages encerclerait ce chaudron que le soleil naissant caresserait de ses rayons bienveillants. J'ai vécu ce rêve.
La caldeira se nomme Tengger et les protagonistes volcaniques, Bromo, Batok, Kursi et Semeru. La nature dans toute sa splendeur. Départ depuis le village de Semero Lewang, nous nous levons à 4h et descendons dans la caldeira. Nous parcourons la mer de sable dans la nuit brumeuse jusqu'à la base du Bromo. 253 marches terminent la courte randonnée et nous propulsent sur l'arrête du cratère. L'aube dissipe le voile obscur et les premières formes apparaissent. Nous avons quitté la terre pour un voyage express sur la lune. Nous décrivons le tour du cratère qui rejette continuellement ses vapeurs nocives. Au loin, le Semeru tousse à intervalle régulier. Un nuages cotonneux qui fuit des profondeurs torturées de la terre. Notre ronde se termine face à l'escalier. Unique manifestation humaine dans une terre qui ne lui est pas dédiée.

bromo_semeru_6899-6905_T.jpg
bromo_semeru_6823-6829_T.jpg
IMG_6775_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6791_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6794_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6805_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6806_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6808_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6814_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6815_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6819_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6821_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6834_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6855_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6857_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6861_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6882_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6885_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6888_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6893_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6896_tengger_bromo_semeru.JPG
Après avoir vécu l'activité volcanique de l'intérieur, C'est ce panorama de carte postale décrit et admiré maintes fois que nous voulons atteindre. Un unique but à notre réveil qui se résume à cette courte phrase : « assister au lever de soleil depuis le Penanjakan ». Du haut de cette colline, la nature nous réserve une belle surprise en modelant une nouvelle forme de magie. Perfection visuelle qui occulte tous les autres sens. L'instant de quelques heures, nos yeux ont carte blanche. Tenter de décrire l'indescriptible. Graver quelque chose d'impalpable. Les sommets de la veille n'ont pas bougé, seul l'angle de vue a changé. Et ce qu'on a vécu ? Une apothéose sensorielle.

bromo_semeru_7001-7004_T.jpg
bromo_semeru_6959-6963_T.jpg
bromo_semeru_7024-7028_T.jpg
bromo_semeru_7051-7053_T.jpg
IMG_6933_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6949_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6956_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6978_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6987_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6997_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_6998_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_7008_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_7011_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_7038_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_7040_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_7042_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_7045_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_7047_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_7060_tengger_bromo_semeru.JPG
IMG_7062_tengger_bromo_semeru.JPG

- page 2 de 11 -