paroles du bout du monde

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Keyword - immensité himalayenne -

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vendredi 28 septembre 2007

En traversant la vallée de Spiti

On continue un rêve. Un rêve qu'on vit les yeux ouverts. La magie du voyage opère. Une vallée chasse l'autre et en douceur la jeep passe de la vallée de Kinnaur à la vallée de Spiti. La végétation s'est évanouie, la lumière caresse la roche et se tamise sur la terre couleur sable. Une couleur uniforme, des espaces gigantesques, des montagnes comme des titans, seuls propriétaires de ce recoin du monde.

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Près de la rivière, quelques âmes se sont regroupées dans le village de Tabo où nous passons la nuit après avoir visité le vieux temple bouddhiste. En fin d'après-midi, une coupure d'électricité nous prive d'un évènement symbolique : la finale du championnat du monde de cricket entre 2 nations jadis réunies, l'Inde et le Pakistan.

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Le lendemain, nous reprenons la route le long de ces pentes de couleur uniforme qui procure un bien-être profond. Quelques arbres ont tenté de grandir près du cours d'eau mais les feuilles jaunissantes, comme un cri d'alarme, témoignent de la difficulté d'adaptation dans les interstices hostiles de la roche.

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L'attraction principale de la journée est un monastère bâti sur les éperons rocheux d'une colline. De lacets en épingles à cheveux, chaque virage nous fait gagner quelques mètres sur la montagne et la route devient de plus en plus aérienne. La vue se dégage et dévoile quelques habitations de pierres blanches dans la paroi convexe de la colline. La crête déchiquetée sous fond de ciel bleu a été domptée par le monastère. Accès périlleux par des escalier pavés aux marches inégales. On baisse les yeux et l'impression extatique de dominer la large vallée dans laquelle l'expression capricieuse de la rivière se manifeste par de nombreuses ramifications qui partent et convergent à nouveau. On lève la tête et près du ciel, la silhouette enneigée de montagnes pas suffisamment hautes pour passer à la postérité.

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C'est non loin de quelques-uns de ces monts saupoudrés que nous passons la nuit. La peinture jaune gondolée du panneau de bienvenue affiche 225 âmes à l'entrée du petit village de Mudh. Une tache blanchâtre sur les pentes douces de la vallée.
Une vue haletante.
Des fourmis dans les jambes, je pars fouler cette terre. Plus j'avance et plus l'amplitude du décor s'exprime. Tranquille et insouciant, je rôde jusqu'au crépuscule.

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Direction Kaza, un gros village au carrefour de la vallée de Spiti, du monastère perché de Ky et du plus haut village du monde, le village de Kyber à 4200m d'altitude. Cette route inconnue est un trait d'union entre un ensemble de sensations enivrantes qui emplissent nos esprits.
Depuis Kyber, nous redescendons à pied vers le monastère de Ky. Nos pas attachés au bout d'asphalte, nos yeux s'égarent, scrutent, observent. Nous nous délectons de cette nature stérile merveilleusement belle. Harmonie de forme qui fuit dans l'amas de constructions érigées sur le sommet d'un talus qui sonne la fin de notre balade.

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Nous quittons Kaza et la neige se fait de plus en plus pressante, jusqu'à devenir envahissante. La route monte en lacet jusqu'au col de Kunzum. Des drapeaux à prières rouge, blanc, bleu, vert et jaune tremblent frénétiquement. Un petit monument bouddhiste pour rappeler que nous sommes dans l'Himalaya. Les sommets d'un blanc immaculé nous le rappellent encore plus.

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La neige s'appauvrit et la verdure réapparait tandis que nous descendons vers Manali. Fin d'un beau détour à l'écart de l'agitation citadine indienne. Une parenthèse dans un autre monde que certains ont élu comme terre d'accueil.

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dimanche 23 septembre 2007

Perchés dans la vallée de Kinnaur

Un 4x4 blanc, Un guide et un conducteur cashmiris, un chasseur d'images australien qui parcourt le monde depuis 30 ans, une jeune suédoise qui a courageusement choisi l'Inde comme premier pays, un bûcheron canadien, voyageur infatigable et un petit varois parti faire le tour du monde il y a plus de trois mois. Une équipe ecclectique et 10 jours de vie commune dans le futur proche.
Nous quittons Shimla pour une longue journée de jeep et les discussions vont bon train dans l'espace clos du véhicule. On apprend à se connaître. La diversité des cultures nous enrichit.
La route sinueuse s'élève dans une vallée naissante tandis que le manteau brumeux glisse sur les collines et enveloppe la nature silencieuse. Nous nous arrêtons pour une balade en forêt achevée par un temple hindou au sommet de la colline. Aucune vue enivrante. De vilains nuages tissent une épaisse barrière. A peine un banc pour souffler et partager une tablette de chocolat.

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Nous repartons et les discussions continuent. Rires. Expériences de voyage. Conseils sur des destinations futures. Le sentiment frustrant d'une parcelle du monde inconnue. On l'évoque, on utilise quelques superlatifs, on fait rêver son auditoire et ce nom qui était parfaitement absent de mon esprit s'ajoute à la liste des lieux à voir. Plus on voyage et plus il reste à voyager. Un cercle sans fin, le voyage vous fait et vous défait. Sur les routes cahoteuses indiennes, nous traitons des ours et de la pêche des saumons dans les rivières de l'Alaska. La visite du temple d'Hanuman nous extirpe de la jeep. Une statue disneylandesque de l'homme-singe invite les véhicules à s'arrêter et à se recueillir quelques instants.

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Nous arrivons à Sarahan où les toits du temple noircis par la pénombre présagent d'une belle visite demain matin. Nous nous asseyons dans un petit restaurant. La peinture craquelée, des tables de cantine, des casseroles cabossées. Une famille népalaise tient la boutique et dans cette pièce unique de 10m², le réconfort d'un repas familial, on se sent chez soi.

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Réveil agité. Pas le temps de traîner, nous partons à la chasse aux larges araignées qui ont investi les lieux, un seau et une bassine comme armes. Nous avalons un petit déjeuner copieux où on relate nos exploits matinaux puis partons visiter le temple. D'exquis frontons de bois sculptés, une cérémonie hindoue, et un tikka carmin sur le front.

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Nous prolongeons notre visite aux alentours du village. Il est l'heure de partir.
Sur le bord de la route, une vache se bat avec un récipient en plastique accroché à sa tête.
La vallée s'enfonce.
La route vertigineuse creusée dans la falaise à des centaines de mètres du sol s'anime lorsque deux camions bariolés de couleurs vives se croisent. Les rétroviseurs extérieurs s'entrechoquent. La marche arrière est parfois la seule solution. La jeep patiente près du vide avant de reprendre ses virages serrés, le klaxon enfoncé pour avertir les autres véhicules. Une route dangereusement haute qui apporte des sensations fortes aux passagers longeant le précipice. Une vallée aux dimensions de l'Himalaya. Des routes saignent la colline que des glissements de terrain annihilent en quelques secondes.
Des mois de travail pour recompléter les portions disparues.
Une activité insoupçonnée anime notre route aérienne : un troupeau de moutons crée un embouteillage ou un baba sadhou offre des sucreries aux conducteurs et aux passagers fatigués.

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Nous passons 2 nuits à Sangla où un temple en bois domine le village. Il faut enlever les chaussures, revêtir un chapeau et nouer une ceinture pour pénétrer dans le vieux monument.
Ruelles maladroites, vergers et parterres de fleurs pourpre et azur.
Les pommiers croulent sous le poids des fruits rouges.
Au coeur du village, des maisons de pierres nues ou blanchies à la chaux renferment quelques âmes bouddhistes tibétaines en exil.

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La visite de Sangla est entrecoupée par une excursion au village de Chitkul, le dernier village indien avant la frontière tibétaine. L'hiver, les chutes de neige peuvent couper l'accès au village. Ce dernier vit alors en autarcie, oublié de la lointaine civilisation.
Froid saisissant, loin de la fournaise du bassin de Delhi.

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Omelette à la tomate, toasts à la confiture insipide et thé noir. En route pour Kalpa. Sacs entassés à l'arrière, quelques manoeuvres pour quitter l'allée étroite de la guesthouse, on reprend la route.
La bande asphaltée reprend sa danse virevoltante dans la falaise blessée. La rivière en contrebas est un simple cours d'eau. Une sensation de vertige me saisit en jaugeant le ruban bleu turquoise de la vallée. Le ballet des camions décorés nous terrifie, chaque virage est une épreuve. Nous discutons pour oublier le vide. Quelques arrêts pour prendre des photos.
Le panneau "Kalpa" annonce la fin de l'étape. Ici, la marijuana pousse comme de la mauvaise herbe. Et les pommiers plient sous leur cargaison. En fond, la pointe du Kinnaur Kailash fait de timides apparitions entre les nuages. Par beau temps, il s'éclaire de 7 couleurs différentes au cours de la journée. Kalpa, un village de plus accroché aux pentes d'une colline qui vit des heures difficiles quand les vents de l'hiver balaye la région.

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Un nouveau jour, la route continue à s'élever. Nature aride, nature inhospitalière. Des buissons décharnés sourdent ça et là.
La patte humaine a encoché quelques bâtisses délabrées et insignifiantes dans l'ogre de terre. La route zigzague sur les pentes raides et meurt à l'entrée de Nako. Dans le ressac des collines, un petit lac absorbe quelques âmes qui se sont regroupés pour mieux lutter. Le décor himalayen comme seul réconfort de cette vie rude. Pour nous touristes, nous nous gorgeons de ces impressions, de ces sourires, de ces pierres coiffées par les vents, de ces coulées de terre, de ces drapeaux aux franges usées frémissant au sommet d'un talus, de ces habitations cubiques et imparfaites. Où est passée la folie des villes indiennes ? Les klaxons des rickshaws et la pauvreté errante sur les trottoirs ? Difficile de croire qu'on est toujours en Inde. Mais c'est cette diversité qui attire quantité de touristes, loin des sentiers rebattus.
Un trajet en train et l'extase d'un bout de verdure chasse la dépression et le mal-être d'une ville bouillonnante. On se sent bien ici.

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mercredi 12 septembre 2007

Panorama sur les Annapurnas

Un bref saut à Kathmandou pour faire mon visa pour l'Inde avant de partir pour Pokhara et la région protégée des Annapurnas. Les treks les plus mythiques s'appellent le tour des Annapurnas en 17 jours et le sanctuaire des Annapurnas en 12 jours. Mais je n'ai pas le temps de fouler un de ces parcours et une agence de voyage de Kathmandou me propose en 6 jours, "le panorama des Annapurnas". Je fais la connaissance de Gyan Gurung qui m'accompagnera pendant ces 6 jours. Un souriant petit népalais d'une cinquantaine d'années.
Le lendemain matin, départ pour Pokhara, un trajet de 7h en bus. En route, nous laissons quelques touristes à Dumré ; de là, ils partiront pour Besi Sahar et débuteront le circuit des Annapurnas. À Pokhara, les hébergements pour touristes s'égrainent le long du lac. Atmosphère reposante loin du brouhaha de Kathmandou. Une photo panoramique accrochée sur le mur de la réception de la guesthouse me laisse songeur. Par beau temps, le lac reflète les géants de 7000 et 8000m de la région mais, je dois me contenter de la photo.
Je me balade dans la rue touristique de Pokhara avant d'établir mon permis pour accéder à la zone protégée des Annapurnas. Un simple droit d'entrée au parc. Je dévore un plat de spaghetti avant de m'endormir, l'esprit saupoudré de neiges éternelles. Demain c'est le grand jour.

1er jour : Naya Pul => Hilé
Un minibus local nous dépose à Naya Pul à 1h30 de Pokhara. On charge nos sacs et on disparait dans les méandres du village. Premier pont de singe pour traverser la rivière et enregistrement auprès des autorités du parc. Il convient d'enregistrer son trajet, son nom et le nombre de jours dans le parc.

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Un sentier s'éloigne du village. Je suis content de frotter mes souliers sur les chemins terreux de cette belle nature népalaise. Nous longeons la rivière. Les pluies de la mousson font des ravages. Quelquefois le sentier est impraticable et nous devons traverser les eaux tumultueuse de la rivière pour continuer sur l'autre rive. Cette première étape est courte et nous arrivons au village de Hilé. Un empilement de tôles ondulées sur des charpentes de bois multicolores avec des écriteaux divers : restaurant, guesthouse, delicious food, hot shower. La mousson est synonyme de saison creuse, et je suis le seul touriste de ce regroupement de maisons d'hôtes. Et pour 1 euro la nuit, il serait dommage de trimballer la tente. L'ambiance relaxante me fait réaliser le plaisir d'être là. De voir les champs étagés de la colline d'en face disparaitre au fur et à mesure où le crépuscule descend.

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2e jour : Hilé => Ghorapani
Des escaliers encore des escaliers. Une montée harassante qui m'arrache des litres d'eau de sueur. 1200m de dénivelé. Plus ou moins haut, de bois ou de pierre, l'escalier est devenu un leitmotiv. la tête se lève pour scruter la suite du parcours mais c'est souvent le regard bas et fuyant qu'elle puise son énergie pour ordonner aux jambes de se soulever et d'avancer. De grosses gouttes ruissèlent sur mon visage et s'éclatent sur les marche de pierre. Les yeux oublient les paysages alentours et toute l'énergie s'enfuit dans les quadriceps. La souffrance se lit sur le visage des autres fous qui sont venus chercher un peu de détente et d'air frais dans la nature difficile des Annapurnas. Ghorapani. Une incomparable satisfaction m'envahit quand je me déchausse et pend mes chaussettes qui gardent entre ses mailles le fruit de l'effort. En face, les montagnes ne sont pas là. Où sont passés les Annapurnas et le Dhaulagiri ? Derrière l'épais rideau nuageux. Le confort d'une chaise et d'un plat de pâtes me combleront amplement.

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3e jour : Ghorapani => Tadapani
Le réveil sonne. Le cadran indique 5h. Je penche la tête par la fenêtre et rien ne scintille dans le ciel. On annule l'ascension matinale vers Poon Hill, promontoire privilégié pour contempler le lever de soleil sur le massif enneigé. A une heure plus décente pour se lever, des fenêtres couleur azur entrouvrent la muraille grisâtre. les majestueux Dhaulagiri et Annapurna I apparaissent. Je dépouille du regard les arrête et éperons de l'Annapurna I et me mets à penser à Maurice Herzog et Louis Lachenal qui 50 ans en arrière devenaient les premiers alpinistes à réussir l'ascension d'un sommet de plus de 8000m. L'envie de lire le récit de cette aventure me dévore. Par chance, une petite librairie de Ghorapani détient une copie retraçant l'épopée de l'expédition française : "Annapurna, premier 8000". Le précieux livre au fond du sac, on s'aventure sur une nouvelle tranche d'escaliers.

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A 3000m d'altitude, une buvette désaffectée se mêle à la tristesse du temps. Notre attente n'y changera rien. Nous pénétrons dans une forêt de rhododendrons. Corps tortueux qui se prolongent de fleurs aux teintes vives quand vient le printemps. Rivière en cascade, arbres majestueux dans un coulis de nuages duveteux, balade en corniche. Le menu est alléchant. Et dire que pour ce trek je pensais marcher dans la neige, sur un sol aseptisé, sur des cailloux irréguliers. Rien de tout ça, un nature verdoyante et virevoltante. Une eau cristalline qui remplit les oreilles quand les yeux sont occupés à vérifier où les pieds se posent. Overdose de couleurs. Le chemin joue avec l'eau. Des rondins de bois enjambent la rivière et on saute d'une rive à l'autre.

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Arrivée à Tadapani, mes yeux se reposent enfin en allant et venant sur les premières lignes du récit de Maurice Herzog. La montagne sacrée du Machhapuchhare perce l'horizon. Silence... une bande d'admirateurs s'est levé. Les neiges de l'Annapurna sud scintillent. Silence toujours... La teinte orangée s'épaissit jusqu'à s'évanouir dans l'obscurité de la nuit naissante. Les pages du récit défilent.

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4e jour : Tadapani => Landruk
Les troncs de rhododendrons reprennent leur valse. Un jeune népalais se décortique les dizaines de sangsues accrochées à ses pieds ensanglantés. Plus chanceux, j'en aurai que 2. Un peu plus loin, un buffle nous démontre la capacité de ces êtres horribles à boire du sang. Le diamètre de ces sales bestioles est passé d'un millimètre à plus d'un centimètre. Quant aux yeux, ils ne se trompent pas. Le spectacle est plus aérien. Jungle et montagnes. Belle oxymore.

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5e jour : Landruk => Pothana
Courte journée. Un simple balade. La jungle s'éloigne et les rizières se dessinent. Je termine l'épopée himalayenne de Maurice Herzog et Louis Lachenal qui un certain 3 juin 1950 ont ouvert la course à la conquête des sommets de plus de 8000m.

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6e jour : Pothana => Phedi => Pokhara
On atteint le village de Dhampus et entreprenons une longue descente vers Phedi. Le spectacle des Annapurnas se referme. Je vis mes derniers instants avec mon guide Gyan Gurung auquel je me suis attaché. Mais sur la route du retour vers Pokhara, assis dans ce bus brinquebalant, je m'assoupis. Et j'ai l'intime conviction que ces chemins mythiques sur les contreforts de l'Himalaya reverront mes semelles Vibram et que Gyan Gurung sera de la partie...
Fin des aventures népalaises...
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