paroles du bout du monde

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Keyword - merveilles du monde -

Fil des billets

vendredi 14 novembre 2008

face à la grande pyramide de Chichen Itza


Chichen_Itza_3884-3887_T.jpg
Une fondation (la New Seven Wonders Foundation), créée dans le but d'élire les 7 nouvelles merveilles du monde, a rendu son verdict. Un clin d'œil pour assurer un héritage aux 7 glorieuses merveilles de l'antiquité au rang desquelles seules les pyramides d'Egypte restent debout. Malgré la complète subjectivité de la liste finale et la critique touchant la fiabilité des votes récoltés par internet, les 7 nouveaux prétendants ont été rendus publics le 7 juillet 2007 (7/7/7) et Chichen Itza a accroché son nom au classement. Sans attendre ce genre d'opération, l'état du Yucatan avait déjà pomponné un des fers de lance de sa collection maya pour le rendre le plus attractif possible auprès des touristes de tous horizons.
Alors que nous passons l'entrée, tout est bien présenté, herbe proprement coupée, arbres taillés et chemin d'accès bien délimité pour s'ouvrir sur El Castillo. Cette pyramide à étages parfaitement conservé représente le calendrier maya. Sur chacune de ses 4 faces se dresse une rampe d'escaliers comme les 4 saisons ou les 4 directions cardinales. chaque escalier est doté de 91 marches, si on tient compte en plus de la surélévation sommitale, le nombre de marches se porte à 365, comme le nombre de jours dans une année calendaire. Les mayas étaient de fins astronomes et ont fait coïncider l'orientation d'El Castillo avec la position du soleil dans le ciel. Tant et si bien que pour les équinoxe du printemps et d'automne, les touristes se massent sur les pelouses du parc pour observer une illusion d'optique. Ce jour-là, le soleil dessine un serpent qui semble grimper sur les marches. Pour nous, ce n'est pas le bon jour mais l'harmonie architecturale suffit à nous ravir. Nous faisons le tour de la pyramide et chaque nouveau mètre parcouru propose une perspective différente et splendide de l'édifice. Nos yeux suivent les lignes géométriques façonnées par la pierre. Nous vivons ce genre d'émotions qui valent à elles-seules le voyage. Nous nous éloignons pour visiter les autres constructions qui gravitent autour, avec le temple des guerriers, l'observatoire, le groupe des mille colonnes et le jeu de pelote gigantesque où selon la légende, le capitaine de l'équipe perdante offrait sa vie dans un sacrifice humain que les déités mayas réclamaient.

IMG_3855_chichen_itza.JPG
IMG_3857_chichen_itza.JPG
IMG_3861_chichen_itza.JPG
IMG_3863_chichen_itza.JPG
IMG_3866_chichen_itza.JPG
IMG_3882_chichen_itza.JPG
IMG_3889_chichen_itza.JPG
IMG_3892_chichen_itza.JPG
IMG_3894_chichen_itza.JPG
IMG_3896_chichen_itza.JPG
IMG_3900_chichen_itza.JPG
IMG_3908_chichen_itza.JPG
IMG_3911_chichen_itza.JPG
IMG_3919_chichen_itza.JPG
Chichen_Itza_3921-3923_T.jpg
IMG_3927_chichen_itza.JPG
IMG_3929_chichen_itza.JPG
IMG_3933_chichen_itza.JPG
Chichen_Itza_3935-3938_T.jpg
Chichen_Itza_3945-3949_T.jpg
IMG_3953_chichen_itza.JPG
IMG_3954_chichen_itza.JPG
IMG_3960_chichen_itza.JPG
IMG_3969_chichen_itza.JPG
IMG_3984_chichen_itza.JPG
IMG_3992_chichen_itza.JPG
IMG_4002_chichen_itza.JPG
Pour nous remettre de nos émotions de Chichen Itza, nous partons à la découverte de la ville coloniale de Mérida. Un lieu pas forcément reposant mais qui a le mérite ou l'inconvénient de se situer entre 2 sites Maya. Et sans nous éterniser dans son centre-ville, nous quittons Merida le lendemain pour l'éclatante cité d'Uxmal.

IMG_4016_merida.JPG
IMG_4022_merida.JPG
IMG_4024_merida.JPG
IMG_4029_merida.JPG
IMG_4037_merida.JPG
IMG_4043_merida.JPG

mercredi 29 octobre 2008

plaisir pédestre sur le Kalalau trail


Kalalau_Trail_2405-2409_T.jpg
Je quitte la cohue d'Honolulu pour Lihue, ville principale de l'île de Kauai que les locaux et les agences de tourisme surnomment communément l'île jardin. A la sortie de l'aéroport, je tends mon pouce pour solliciter une âme charitable à s'arrêter. Je parcours en stop les 50 miles qui me sépare de Kee beach au nord. Impossible d'aller plus loin en voiture, le ruban d'asphalte s'évanouit au pied des falaises Na Pali ; les prochains versants et criques, c'est à la force des mollets qu'il faut les explorer. Le dernier hôte qui m'a gentiment pris à l'arrière de son pick-up me prodigue quelques conseils sur la randonnée tandis que je sangle mon sac-à-dos.
L'après-midi est bien avancée et je ne me rendrai qu'au premier campement, la plage d'Hanakapiai, à un peu plus d'une heure du début du sentier. Le lieu, discret et apaisant, ferait pâlir les campings du sud de la France. Je pose ma tente au bord de la rivière et au bord de la plage en même temps. Un luxe que je déguste assis sur un rocher, les yeux noyés dans l'océan. Un coucher de soleil savoureux entrecroisé de grondement océanique et de glissement réconfortant d'eau douce. Le nom de cette plage vient d'une cascade en amont de la rivière. Un chemin étroit me conduit à cette colonne d'eau, un spectacle privé que je vis intensément.

IMG_2240_kalalau_trail.JPG
IMG_2244_kalalau_trail.JPG
IMG_2247_kalalau_trail.JPG
IMG_2250_kalalau_trail.JPG
IMG_2258_kalalau_trail.JPG
IMG_2261_kalalau_trail.JPG
IMG_2262_kalalau_trail.JPG
IMG_2263_kalalau_trail.JPG
IMG_2274_kalalau_trail.JPG
IMG_2280_kalalau_trail.JPG
IMG_2281_kalalau_trail.JPG
IMG_2282_kalalau_trail.JPG
IMG_2290_kalalau_trail.JPG
IMG_2299_kalalau_trail.JPG
IMG_2322_hanakapiai_falls.JPG
IMG_2327_hanakapiai_falls.JPG
IMG_2329_hanakapiai_falls.JPG
Je démonte ma tente avec hâte. Je remets mon sac sur le dos et foule le sentier de terre rouge qui serpente vers les hauteurs. La plage d'Hanakapiai se dessine en contrebas et les falaises bâties dans la roche volcanique tissent le spectacle de mes prochaines heures de marche. Une randonnée exigeante où les portions de plat sont inexistantes pour laisser le champ libre à des montées harassantes et des descentes vertigineuses et glissantes. Accrochés à cette nature sauvage, mes pas évoluent prudemment à flanc de falaises tandis qu'une mâchoire d'écume rugit à ses pieds. Plus j'avance et plus les anses et promontoires semble s'enchaîner sans fin.
Une langue de sable se dresse timidement au loin, c'est la plage de Kalalau, point final de la randonnée. Mais, alors que je franchis un dernier monticule de terre pourpre, je ne peux aller plus loin. Je pose mon sac ; la beauté des arêtes volcaniques drapées sur la falaise me donne des ailes. Un déluge de couleurs caressées par le soleil couchant. Une couverture verte coiffe la roche noire qui domine les environs. La terre rouge qui porte mes pas meurt sur une plage de galets mouillée par une eau bleu azur parsemée de rouleaux à la robe lactée. Le tapis de sable ocre au bout du chemin m'attend. La fatigue s'est volatilisée tandis que je reprends ma marche sur cette terre bénie. Je délace mes chaussures et termine les derniers mètres en glissant pieds nus sur ce sable humide.

IMG_2337_kalalau_trail.JPG
IMG_2341_kalalau_trail.JPG
IMG_2351_kalalau_trail.JPG
IMG_2352_kalalau_trail.JPG
IMG_2357_kalalau_trail.JPG
IMG_2363_kalalau_trail.JPG
IMG_2382_kalalau_trail.JPG


IMG_2387_kalalau_trail.JPG
IMG_2389_kalalau_trail.JPG
IMG_2392_kalalau_trail.JPG
IMG_2393_kalalau_trail.JPG
IMG_2398_kalalau_trail.JPG
IMG_2414_kalalau_trail.JPG
IMG_2415_kalalau_trail.JPG
IMG_2431_kalalau_trail.JPG
IMG_2443_kalalau_trail.JPG
IMG_2444_kalalau_trail.JPG
IMG_2448_kalalau_beach.JPG
IMG_2449_kalalau_beach.JPG
IMG_2452_kalalau_beach.JPG
IMG_2461_kalalau_beach.JPG
IMG_2475_kalalau_trail.JPG
IMG_2494_kalalau_beach.JPG
IMG_2505_kalalau_beach.JPG
IMG_2509_kalalau_beach.JPG
Pendant trois jours, je vis dans ce paradis accompagné d'une dizaine de chanceux à peine. Un soir, l'envie de dormir dans la grotte est trop tentante et je délaisse ma tente pour une nuit encore plus près de la nature. Au matin, je scrute la plage des yeux, ma tente a disparu ! Les vagues nocturnes d'une intensité incroyable ont outrepassé la dune et balayé mon abri en toile qui a fini son voyage au pied de la falaise. Désensabler la tente, la rincer et la faire sécher occupent ma matinée. Mes pieds creusent des sillons dans le sol pour retrouver les piquets. Les dégâts sont mineurs avec un guide de voyage gorgé d'eau et un lecteur MP3 HS. Ces péripéties ne font pas vaciller le bonheur d'être là. Mais chaque instant de joie aussi intense et profond soit-il s'effondre en une fin plus ou moins douloureuse et détestable. Au matin du quatrième jour, je rempile mes affaires et repars. 6 heures de marche exigeante ou je déroule le scénario en sens inverse. En sortant du sentier, j'aperçois d'autres randonneurs qui ont goûté aux mêmes émotions au milieu des falaises Na Pali. On discute à en oublier l'heure. Le crépuscule arrive plus vite que prévu et sans logement pour la nuit je me cale sous une table dans un parc public. Une nuit sans étoile mais constellée de passages colorés du merveilleux Kalalau trail.

IMG_2516_kalalau_beach.JPG
IMG_2553_kalalau_trail.JPG
IMG_2560_kalalau_trail.JPG
IMG_2564_kalalau_trail.JPG
IMG_2572_kalalau_trail.JPG
IMG_2589_kalalau_beach.JPG
Kalalau_Trail_2619-2622_T.jpg
IMG_2624_kalalau_beach.JPG
IMG_2627_kalalau_trail.JPG
IMG_2643_kalalau_beach.JPG


IMG_2656_honokoa_falls.JPG
IMG_2664_honokoa_falls.JPG
IMG_2667_honokoa_falls.JPG
IMG_2668_honokoa_falls.JPG
IMG_2677_honokoa_falls.JPG

vendredi 17 octobre 2008

Quelques frayeurs sur le volcan Yasur

D'un bout à l'autre de l'archipel des Vanuatu, je quitte les fonds marins d'Espiritu Santo pour me plonger dans les vapeurs fumantes du volcan Yasur sur l'île de Tanna. Un petit avion d'une vingtaine de places nous dépose sur l'aéroport miniature de Lenakel. Dans le hall d'accueil, un chauffeur de Jungle Oasis (un groupement de huttes en bois bâtis pour les touristes) tend un panneau avec le nom du campement. Je décharge mon sac à l'arrière du pick-up et on part pour l'intérieur de l'île. Une course d'environ 2 heures sur une route ravinée par les pluies régulières. La végétation abondante m'isole de toute vue. Nous passons une colline où la vue se dégage et replongeons dans les méandres de la forêt avant que la verdure s'arrête brusquement, repoussée par un sable grisâtre étrange constitué de minuscules particules de pierre ponce. Le volcan Yasur déploie ses griffes et marque son territoire à l'extérieur de son cratère. Un grondement rauque s'élève de l'épaisseur grise. Un cri d'une nature en colère qui signe les prémisses d'une rencontre avec un authentique volcan actif qui s'exprime en éjectant son venin de lave.
Une des activités singulières, sans doute unique au monde est la possibilité de surfer sur les cendres du volcan. Jungle Oasis possède un vieux snowboard de mauvaise qualité mais qui fera l'affaire pour l'occasion (j'apprendrai plus tard qu'il était possible de louer un meilleur snowboard au village voisin). La montée est harassante avec un œil rivé au ciel à chaque gloussement de la montagne. Chaque nouveau pas s'enfonce profondément dans les particules de cendre. Arrivé quasiment au sommet, je chausse la planche et fait face à la pente vertigineuse. Je trace mon empreinte sur le volcan. Une liberté totale entrecoupée de toussotements d'un autre monde qui me font sursauter à chaque nouvelle manifestation. Une expérience unique dans un décor unique.

IMG_1999_tanna.JPG
IMG_2001_volcan_yasur.JPG
IMG_2007_volcan_yasur.JPG
IMG_2008_volcan_yasur.JPG
IMG_2010_volcan_yasur.JPG
IMG_2043_ashboarding_surf_yasur_volcano.JPG
IMG_2044_ashboarding_surf_yasur_volcano.JPG
IMG_2045_ashboarding_surf_yasur_volcano.JPG
IMG_2048_ashboarding_surf_yasur_volcano.JPG
IMG_2050g_ashboarding_surf_yasur_volcano.JPG
IMG_2052_ashboarding_surf_yasur_volcano.JPG
Mais, le gros de l'action aiguillonnée par une curiosité maladive me pousse vers l'origine de cette toux tellurienne. Depuis le campement, c'est une courte marche de 45 minutes sur un chemin emprunté par les 4x4. Je m'acquitte d'un droit de passage à la sortie du village et arpente ce sol couvert de cendres rocheuses. Les flancs riches de verdure accompagne ma montée lorsque le chemin s'évase sur un parking où plusieurs véhicules tout-terrain sont déjà arrivés. Une boîte aux lettres (la seule sur un volcan !) signale le début du sentier final marqué par les nombreux pas d'apprentis aventuriers avides de sensations pures. Les déflagrations apparaissent clairement lorsqu'une explosion plus forte que les autres propulsent des résidus incandescents haut dans le ciel. Mes yeux se lèvent, un feu d'artifice naturel illumine le firmament. L'instinct de survie de chaque convive présent sur cette terre inhospitalière jauge la dimension et la direction des projectiles de lave. Pas d'inquiétudes pour ce coups-ci, chaque pavé de magma retombe lourdement dans le cratère. Un bruit sourd et étouffé qui laisse un certain répit avant la prochaine explosion. Je m'assois et attends. Les grondements sont constants et les jaillissements épisodiques de roche en fusion ravissent les spectateurs. Avec cette pointe de crainte continue lorsque la bouche rougeoyante crache ses postillons de lave, chacun dresse son regard vers les particules les plus hautes et évalue leur danger potentiel lors de leur retombée.
Le lendemain je remonte sur le Yasur, le point de vue de la veille est enfumé et me positionne sur la droite du cratère. L'activité semble calme jusqu'à ce que l'ensemble des visiteurs d'un soir quitte les lieux. Je me retrouve seul. Nuit noire percée par l'éclat empourpré du foyer volcanique. Un sentiment bizarre m'occupe, mêlé de curiosité et de crainte. La raison aurait voulu que je redescende en même temps que les derniers touristes mais l'irrésistible envie de rester, d'écouter et de m'émerveiller à une explosion de plus, de vibrer à nouveau au rythme des vibrations de la terre. Mais, l'activité du volcan se renforce, l'intervalle entre deux manifestations se raccourcit et les obus incandescents voltigent toujours plus hauts. Mes palpitations cardiaques s'agitent bien au-delà du supportable, je me lève et déguerpis. Aroun Tazieff attendra pour trouver un remplaçant. Mais en y repensant, qu'est-ce que c'était excitant d'être assis seul, au bord de ce cratère.

IMG_2066_eruption_volcan_yasur.JPG


IMG_2017_eruption_volcan_yasur.JPG
IMG_2029_eruption_volcan_yasur.JPG
IMG_2036_eruption_volcan_yasur.JPG
IMG_2072_eruption_volcan_yasur.JPG
IMG_2078_eruption_volcan_yasur.JPG
IMG_2086_eruption_volcan_yasur.JPG
IMG_2090_eruption_volcan_yasur.JPG


- page 2 de 8 -