Depuis mon bain sud-africain avec les grands requins blancs et les requins-taureaux, j'ai développé une certaine attirance pour ce poisson cartilagineux aux proportions souvent hors normes. L'animal qui occupe le sommet de la chaine alimentaire a atteint un tel degrés de perfection pour la prédation qu'il n'a pas évolué depuis près de 200 millions d'années.
Après une tentative infructueuse une semaine auparavant, je retourne à Pacific Harbour où deux centres de plongée proposent le shark-feeding (initiative qui consiste à nourrir les requins), une activité d'un côté condamnable puisqu'elle interagit avec le monde animal mais d'un autre côté respectable car elle permet de promouvoir la protection de cet animal fragile qui finit souvent dans des filets aux mailles trop serrées ou accroché à un hameçon d'une partie stupide de « pêche au gros ».
Sur le bateau, nous recevons des consignes strictes puisqu'aucune cage de protection ne nous entourera. Nous resterons derrière une corde encadrée par deux plongeurs équipés de bâtons pour écarter un éventuel requin nageant dans notre direction. 2 autres plongeurs s'occupent d'ouvrir 2 grandes poubelles gavées de restes de thons. Et le festival commence. De nombreux poissons opportunistes tels que carangues ou remoras nagent en ronde et tentent de grappiller un morceau au passage. Mais ces poissons s'effacent lorsque les prédateurs cartilagineux arrivent parmi lesquels les 2 requins les plus agressifs du monde, le requin-tigre et le requin-bulldog. Requin-citron, nourrice et du récif complèteront cette belle diversité.
Un des membres de l'équipe s'approche de moi, me prend par le bras et me tire vers la scène. Un requin-nourrice repose sur le fond quand ma main se tend vers l'animal et caresse délicatement sa peau rugueuse. Car la peau de requin n'est pas lisse ; elle est constellée d'innombrables mini-dents et était autrefois vendue comme artifice pour poncer les coques de bateaux. Ces aspérités permettent de casser le vortex de l'eau qui se forme lors de la nage du requin et améliore ainsi son hydrodynamisme. Je reprends ma place derrière la corde et garde les yeux grand ouverts devant le spectacle. Une plongée pas comme les autres au royaume des prédateurs.
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mercredi 1 octobre 2008
De la nourriture donnée aux requins
Par dorian le mercredi 1 octobre 2008, 16:19 - TDM2-Fidji
dimanche 28 septembre 2008
joie de vivre à l'autre bout de la planète
Par dorian le dimanche 28 septembre 2008, 12:37 - TDM2-Fidji
Aéroport de Nadi sur l'île principale des Fidji, premier contact avec une île du Pacifique. Je débarque pour deux semaines et vais m'efforcer de vivre à la mode locale pendant ce temps-là ; c'est à dire profiter de l'instant présent sans se soucier du reste. Dans le hall d'arrivée, un agent de voyage essaie en vain de me vendre un tour organisé. Malgré mon entêtement à ne pas vouloir réserver une de ses excursions, il garde le sourire et me donne un précieux conseil qui s'avèrera capital pour la suite de mon voyage. En substance, il m'encourage à ne pas rester sur l'île principale (Viti Levu qui compte les villes de Nadi, Lautoka ou Suva) et me rendre sur les petites îles qui sont le cœur de l'âme fidjienne.
La population est un mélange de mélanésiens et d'indiens dont les ancêtres ont émigré aux îles Fidji pour travailler dans les champs de canne à sucre. Ces travailleurs y sont restés et représentent aujourd'hui 40% de la population. Cette disparité raciale est la principale cause de l'instabilité politique du pays où chaque communauté reproche à l'autre ses désirs hégémoniques. Ces dernières années, deux coups d'état ont ébranlé le pays ayant pour conséquence directe une chute dramatique du tourisme.
Nadi n'a rien de particulièrement attrayant. Le lendemain, je monte à bord d'un minivan et me dirige vers l'est. Mon intention est de m'arrêter dans la bourgade de Pacific Harbour où on peut plonger avec les requins. Malheureusement, je n'ai pas réservé à l'avance et le club de plongée est plein pour les trois jours à venir. Bien trop d'attente, je fais mon sac et me remets en route le jour suivant. Après une heure de route, j'atteins la capitale Suva où j'embarque dans un ferry pour l'île de Taveuni. Une longue croisière d'une vingtaine d'heures qui me dépose dans une de ces îles reculées où j'espère trouver les culture et joie de vivre fidjiennes vantées par l'agent de voyage de l'aéroport. Le ferry s'amarre à un simple ponton avec aucune habitation aux alentours. Quelques taxis attendent les passagers mais je préfère me dégourdir les jambes en marchant le long de la route littorale bordée de cocotiers. En chemin, je m'arrête à un club de plongée où je réserve une sortie pour le lendemain puis reprends ma route vers le village de Naqara. Une petite heure de marche où je passe les habitations locales étouffées par la verdure envahissante. Les locaux me tendent un grand sourire suivi d'un chaleureux « Bula » (Bienvenue ou Bonjour en fidjien). La vie passe tranquillement dans ce petit bout de terre.
Le club de plongée est à l'image des villageois, atmosphère décontractée, joie de vivre certaine et sourires contagieux. Sur le bateau, l'ambiance chaleureuse continue, on parle rugby et je précise que je viens d'une ville (Toulon) où le rugby s'apparente à une religion et anime d'innombrables conversations passionnées. Dans la discussion, j'annonce que deux joueurs fidjiens font partie de l'équipe (Sissa Koyamaibole et Gabiriele Lovobalavu). A ces mots, Jimmy, qui officie comme capitaine du bateau ce matin, se tourne brusquement vers moi en me lançant « you know Gabiriele Lovobalavu ! ». Il m'informe que son grand frère Kanto habite et travaille sur l'île en qualité d'inspecteur pour le ministère de la santé. Il prend son téléphone, l'appelle aussitôt et un rendez-vous est pris pour le lendemain. En plus des fonds exceptionnels que propose le détroit de Somosomo et le Rainbow Reef, je vais pouvoir me plonger dans l'intimité fidjienne.
Le lendemain, je me rends au poste de police où toute l'équipe s'est réunie autour d'un saladier de Kava pour célébrer un événement particulier dont j'ai oublié le nom. C'est ici que Kanto m'a donné rendez-vous. Je m'assois le plus discrètement possible lorsqu'on me tend un micro en me demandant de me présenter. Une trentaine de paires d'yeux rivés sur moi, je me lève et explique la raison de ma présence ; j'enchaîne alors un tour de l'assemblée en serrant la main de tous les convives. La suite de la réunion est plus informelle où toutes les deux minutes on me tend un bol de kava que je bois cul sec. Le kava est la boisson nationale, une racine pilée mélangée à de l'eau qui a le goût et la couleur de l'eau boueuse. Entre amis, en famille ou avec des collègues de travail, les occasions ne manquent pas de se retrouver autour de cet élixir.
En marge de cette célébration, je prends part en tant que spectateur aux manifestations sportives du village avec une compétition d'athlétisme puis un tournoi de rugby où chaque équipe représente une paroisse de l'île. Ferveur garantie autour du stade. Je finirai ma soirée dans la maison de Kanto entouré de sa famille. Grand moment de partage et de rire autour d'un repas avec une particularité. A l'autre bout du monde, un poster du rugby club toulonnais est accroché au mur.
samedi 13 septembre 2008
Une certaine idée du bonheur
Par dorian le samedi 13 septembre 2008, 09:16 - TDM2-Malaisie
Aussitôt dit, aussitôt fait, je range mon sac et part tenter ma chance sur la côte est de la péninsule malaisienne. D'après les prévisions météorologiques, il devrait faire beau – ou ne pas pleuvoir en tout cas. Le choix d'îles est assez grand et j'opte pour Pulau Redang, une île pas vraiment faite pour les routards puisque pour s'y rendre il faut réserver à l'avance un package comprenant nuits et activités subaquatiques. Le port de départ est assez chaotique. Chaque hôtel a son propre bateau ou sous-traite cette partie à un autre hôtel et sans un guide, il aurait été bien difficile de s'y retrouver par soi-même. La traversée dure une heure lorsque je troque le bateau-navette pour une petite embarcation à une centaine de mètres du littoral.
Je me déchausse et débarque sur une plage déserte. Une bande de sable sur laquelle est posée une série de bungalows et ceinturée par une épaisse forêt de cocotiers. On est hors-saison, ce qui accentue le côté Robinson Crusoé de mon arrivée. Cet étroit filet de sable réunit tout ce que j'aime, marcher seul sur une plage isolée, crapahuter sur les rochers où des singes ont élu domicile. S'assoir et écouter le roulement de l'eau puis remuer le sable pour chercher des coquillages. Je caresse une certaine idée du bonheur.
Pour compléter cette vie paisible, la journée est constituée de 2 ou 3 plongées pour goûter aux joies des fonds marins. Et le plus dur quand on patauge sous l'eau est de voir sa jauge de pression diminuer invariablement et de réaliser que la remontée est inévitable car on a plus d'air dans sa bouteille.
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