paroles du bout du monde

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lundi 16 juin 2008

D'un cap à l'autre

10 heures de vol pour sauter d'un hémisphère à l'autre. Je m'endors à Londres et me réveille au pays de Nelson Mandela. Tandis que l'avion s'approche de la piste, les empilements de tôles ondulées et de bois difformes façonnent une ville de fortune. Des bidonvilles s'étirent sur des hectares et renvoient une image d'une triste réalité ; les enjeux d'un pays qui, chassant les vieux démons de l'Apartheid doit s'affairer à combler les disparités entre deux univers - celui de l'opulence et celui du manque - qui se juxtaposent sans jamais se regarder, ni s'affronter.
Les évènements récents causant la fuite de hordes d'immigrés zimbabwéens ne me rassurent pas tandis que je pose le pied sur le sol africain. Je débarque dans un petit aéroport en cours d'agrandissement - Bienvenue à Cape Town. Je charge mon sac, prends quelques renseignements auprès de l'office de tourisme avant de sauter dans un taxi collectif qui me dépose dans le guesthouse où j'ai rendez-vous avec mon frère et son pote Ronan.
On loue une Opel Corsa qui nous accompagnera pendant notre épopée africaine. Et notre première sortie porte un nom au combien mythique pour des générations de navigateurs et d'explorateurs : le cap de bonne espérance. Vasco de Gama fut le premier à ouvrir la voie maritime avec les Indes en contournant l'Afrique et, non loin du promontoire rocheux, une croix a été érigée en hommage au grand navigateur qu'il était. Le long de la route, de petits ports de pêcheurs agrémentent la balade. Vents et mauvais temps sont souvent le quotidien de ces marins intrépides.

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Notre route s'arrête au bout de la péninsule. Bienvenue à Cape point, un monticule acéré coiffé par un phare. Un funiculaire affranchit les plus paresseux de la montée à pied. Au-delà du repère lumineux, des millions de mètres cubes d'eau nous séparent de l'Antarctique, le continent blanc.
Sur notre droite, à une centaine de mètres de Cape point, l'écume s'échoue sur le cap de bonne espérance. Et pour les marins, le signe de la fin du « cap au sud ». Bâbord toute ! Encore quelques miles et la remontée du continent africain pourra être engagée. Le cap de bonne espérance n'est pourtant pas le point le plus au sud de l'Afrique puisqu'il est détrôné par le cap Agulhas mais il est bien plus représentatif dans le changement de route que prenaient et continuent à prendre les bateaux.
Le vent nous arrache les derniers cheveux qu'il nous reste mais la vue des falaises vertigineuses de Cape point vaut quelques minutes de lutte contre Eole.

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Sur le chemin du retour, on fait une pause à Boulders beach, où quelques familles de pingouins ont élu domicile. Pas simple de les approcher. Alors, on s'assoit sur un rocher et on se délecte de ces instants.

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En soirée, on discute avec des zimbabwéens, congolais et sud-africains qui malgré la tension politique de leurs pays respectifs partagent une certaine joie de vivre. Ainsi s'achève ma première journée de mon tour du monde, bien loin de l'appréhension que j'avais en arrivant ce matin... Une journée qui sonne le prélude de 2 mois d'aventures africaines entre déserts, safaris, rencontres et un mode de vie détendu que seule l'Afrique peut offrir.

dimanche 16 septembre 2007

Premiers pas à Delhi

Je quitte le Népal pour me lancer dans l'aventure indienne. Seulement 15 jours passés dans ce pays magique, mais le départ est déchirant. Vol de Kathmandou à Delhi. Un double sentiment m'habite à ma descente de l'avion. Une furieuse envie de découvrir ce pays-continent et une profonde réticence alimentées par les nombreux avis divergents que j'ai glanés jusqu'alors. L'Inde, on aime ou on n'aime pas mais on ne peut rester indifférent. J'en saurai plus dans un mois.
Religieusement et culturellement riche, le pays regorge de monuments grandioses, d'un peuple dynamique et accueillant dodelinant de la tête pour montrer leur accord et de paysages sublimes. "Incredible India" martèlent les panneaux touristiques. Je ne sais par où commencer ce voyage : suivre le Gange vers l'est pour atteindre la cité sacrée de Varanasi et prolonger peut-être vers Calcutta et le Sikkim ; gagner le nord pour un peu de fraîcheur au pied de l'Himalaya et plonger dans la ferveur bouddhiste de Dharamsala, lieu de retraite du dalaï lama ; croiser les joyaux du Rajasthan à l'ouest et rejoindre le Punjab, pays des sikhs ou, dériver vers le sud pour finir sur une plage paradisiaque près de Goa, l'ancien protectorat portugais.
Les fortes différences religieuses retiennent le regard. Les turbans des sikhs côtoient les djellabah musulmanes, les crânes rasés des moines bouddhistes et les tikkas hindous pendant que les jainistes époussètent un banc avant de s'asseoir. A ma descente du bus-navette venant de l'aéroport, la nuit est tombée, je rencontre un allemand qui me conduit à une sympathique guesthouse dans le quartier de Paharganj. En route, les premières images de pauvreté et de saleté. De nombreux mendiants, malades et handicapés jonchent les rues n'ayant d'autres endroits pour dormir. Des odeurs pestilentielles me retournent. Des rats fouillent les poubelles et les klaxons des rickshaws pressent le passage. L'allemand me raconte son voyage en Inde qui se termine quand j'ai hâte que mon pote canadien arrive car on ne sera pas trop de 2 pour se soutenir.
Plus de 2 ans qu'on ne s'est pas vu, et Alain partage cette envie et cette réticence de découvrir l'Inde. Nous partons découvrir le fort rouge que je visite en pointillé. Je n'ai pas digéré mon premier repas en Inde...

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Nous décidons de quitter Delhi par le train du matin pour Shimla dans la province de l'Himachal Pradesh, au nord-ouest. Un exil nécessaire. A la quête d'un peu de fraîcheur et de sérenité, d'une Inde plus rurale. Notre esprit n'est pas suffisamment bien préparé pour accepter les contrastes de Delhi malgré l'hospitalité et la gentillesse des indiens.

vendredi 31 août 2007

Premiers pas au pays des cimes

Namasté !!!
"Welcome to Nepal" me lance l'officier népalais en me tendant mon passeport. Il vient d'apposer le précieux sésame qui m'ouvre les portes de ce pays paradisiaque pour les activités nature. Je compte dégourdir mes jambes sur quelques sentiers dans les contreforts de l'Himalaya. Le pays a la particularité d'abriter une partie de l'Himalaya au nord, (la plus haute chaine de montagnes au monde parmi lesquels 8 des 14 sommets de plus de 8000m dont le légendaire Everest gravit pour la première fois en 1953 par Sir Edmund Hillary et le sherpa Tenzing Norgay) et des paysages de jungle dans le sud.
En sortant de l'aéroport je fais affaire avec l'office de tourisme qui pour 10$ m'assure transport jusqu'au centre ville et nuit à l'hôtel.
En ce début de mois de septembre, la mousson frappe encore le pays et les alentours de la capitale sont verdoyants. La capitale est sans commune mesure avec celle de son voisin chinois. De vieux tacots bringuebalants déambulent sur les routes imparfaites. Les habitations mal ajustées et les souriants népalais campent le décor de Kathmandou. Je réside dans le quartier du Thamel qui est l'équivalent de la Khao San Road de Bangkok. Toutes les facilités pour le routard se concentrent dans ce quartier : restaurants, guesthouses, agences de voyage, librairies à forte connotation "montagneuse", vendeurs d'artisanat local et de vêtements de trekking. Avec tous les à-côté inhérents à la présence de touristes étrangers. Revendeurs de marijuana cotoient enfants-mendiants et rabatteurs. Le plaisir d'être népalais pour une quinzaine de jours ne fait pas oublier la détresse d'un pays qui compte parmi les plus pauvres du monde.

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Je fais la connaissance d'un italien avec qui nous entreprenons la visite de la ville, traversons le marché et nous arrêtons dans la zone sacrée et colorée de Durbar Square.

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Nous marchons 1h pour rejoindre Patan, un superbe assemblage de temples hindouistes. L'accès aux temples est interdit aux non-adeptes et de l'extérieur, nous observons les cérémonies religieuses. Les temples sont superbement sculptés. Je découvre les traditions de cette religion, je me familiarise avec ses préceptes et ses règles. Les hindous arborent le tika, le troisième oeil dessiné sur leur front, celui qui voit tout. Nous nous imprégnons de cette aura religieuse avant de regagner notre quartier animé.

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A l'est du quartier du Thamel, l'un des temples bouddhistes les plus fréquentés de Kathmandou se nomme Swayambhunath, pas facile à placer dans une conversation sans écorcher une syllabe. Bâti sur une colline, un intrigant stupa occupe la position centrale du complexe religieux. Sur ses abords, fidèles et touristes s'accoudent pour contempler les habitations destructurées de la capitale.

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De l'autre côté de la cité, c'est à la religion hindoue qu'est dédié le temple de Pashupatinah, le seigneur des animaux. En contrebas du temple coule le Bagmati, rivière sacrée et théatre de mon premier véritable choc culturel. Depuis l'autre rive, j'assiste aux rites crématoires. Des morceaux de bois sont empilés sur une dalle de pierre, le corps du défunt drapé d'un voile orange gît sur ce lit de bois. La tradition veut que le fils fasse trois fois le tour du corps avant d'enfoncer un torche enflammée dans la bouche du défunt. Un dernier tour en guise d'adieu et la purification peut opérer. Plusieurs bûchers occupent la rive. Les larmes d'un des gosses qui respectera le rite jusqu'au bout déchirent le silence ambiant. Trop difficile à supporter émotionnellement, je préfère m'éloigner. Les rives du Bagmati abordent la mort sous un angle différent, sans commune mesure avec notre culture et je crois qu'il faut un peu de temps avant de digérer ce type d'expérience. Même si tout le monde sait comme le disait Pagnol :"la vie, c'est une belle histoire qui finit mal."

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Je m'aère l'esprit en marchant vers l'un des plus grands stupas du monde, celui de Bodhnath. Tandis qu'une procession de fidèles circule dans le sens horaire autour du stupa, un vent d'énergie positive me réconforte. Les drapeaux multicolores bouddhistes s'agitent. Après la scène douloureuse des crémations, je sens le besoin de me mêler à cette foule et de retrouver un peu de paix intérieure.

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