paroles du bout du monde

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Keyword - sérénité -

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vendredi 16 novembre 2007

Balade en kayak dans Doubtful Sound

La découverte de Doubtful Sound est assez contraignante puisqu'il faut prendre un premier bateau pour traverser le lac Manapouri avant de sauter dans un bus jusqu'à l'embouchure du fjord. Ceux qui ont survécu à ces deux épreuves prennent en général un second bateau et profitent de la croisière en sirotant un verre. D'un autre côté, cette relative difficulté d'accès est gage de tranquillité en écartant les hordes de touristes qui préfèrent en rester sur les images et les lignes abruptes de Milford Sound. Quant à nous, après le trek de ces derniers jours, nous allons reposer les jambes et travailler les bras puisque c'est en kayak que nous avons décidé de découvrir ces lieux.
Doubtful sound n'a pas la grandeur et la verticalité effarante de Milford sound mais nous goûtons au plaisir exquis de se sentir seuls au monde. Nos pagaies percent la mer d'huile et déforment les images réfléchies du royaume végétal qui borde les rives. Les falaises sont entachées de couloirs aseptisés, nettoyés. Sur les parois, La nature y est si dense que le sol n'est pas suffisamment robuste pour soutenir le poids de toute la végétation et l'arbuste de trop déclenche une avalanche d'arbres qui balaye un pan complet du mur granitique et précipite racines, troncs et branches dans les abysses du fjord.
Nous n'assisterons pas à ce chaos assourdissant et nos pagaies qui caressent l'eau sont le bruit le plus violent que nous entendrons. Une sérénité suprême dans un pays grandiose.

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jeudi 8 novembre 2007

Les plages oubliées d'Abel Tasman park

Un moyen de déplacement amusant a été développé à l'entrée du parc national d'Abel Tasman. Afin de se rendre à différents points du parc, il existe les aqua-taxis. Nous grimpons à bord d'un, le conducteur se transforme pour quelques minutes en manipulateur de tracteur et nous mène à la mise à l'eau. Il désolidarise le bateau et nous rejoint à bord.
La course est ponctuée d'explications sur le parc et d'observation d'animaux. Dauphins et pingouins bleus nagent autour du bateau pendant que des phoques se prélassent sur des roches humides. Que rêver de mieux pour une entrée en matière ? Nos regards filent le long des nombreuses plages désertes qui parsèment la côte et promettent de belles heures de marche.
2 heures de bateau et nous voilà arrivés à Totaranui où nous chargeons les sacs et commençons le trek. Le sentier est parfaitement délimité et offre des panoramas incroyables sur ces plages de sable ocre balayés par une mer d'un bleu endémique.

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Nous quittons le chemin pour marcher sur une plage avant de replonger dans les intrications de la nature accueillante. Les fougères arborescentes nous dominent tandis que les plages en croissant de lune se perdent dans les profondeurs du sentier côtier. De nombreux visiteurs ont préféré le kayak comme moyen de découverte. De notre côté, nous devons attendre que la marée soit basse pour continuer notre parcours. Chacun se déchausse, et souliers à la main nous parcourons ce bout de sable mouillé que l'océan nous offre pour quelques heures avant de reprendre possession de ses terres. Le sentier présente peu de difficultés, il n'empêche que nous prenons un grand nombre de pauses - principalement lorsque le chemin s'évase sur une belle plage immaculée.
Nous plantons la tente dans un campement réservé. La marée commence à remonter et transforme notre lieu de repos en une prequ'île isolée que seuls quelques oiseaux et les vagues lointaines enrôbent d'une douce mélodie.
Le lendemain matin, les sacs empaquetés nous repartons frotter nos semelles dans ces décors idylliques. Le temps glisse, les images s'imprègnent. Un authentique bonheur. Nous ne reviendrons peut-être jamais ici, alors on vit ces instants comme s'ils étaient uniques. Et puis si on devait les revivre, on se redirait la même chose mais peut-être qu'on troquerait nos chaussures pour une paire de pagaies et un kayak.

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mardi 9 octobre 2007

À dos de dromadaires dans le désert de Thar

Les châteaux de pierre dansent dans les vents désertiques du Rajasthan. Ces fortifications épaisses portent dans leurs entrailles un passé sanglant plus ou moins glorieux. Le fort de Jaisalmer a connu ses heures de prospérité, à l'époque florissante des routes de la soie. Marchands en tout genre vendaient leurs textiles, épices, élixirs et produits miraculeux. Mais le développement du commerce maritime dans le sud de l'Inde a brusquement ébréché l'opulente prospérité de la cité nichée à l'orée du désert de Thar. Il a fallu attendre plusieurs siècles avant que quelques routards redécouvrent la tranquillité de ce petit hameau dominé par de nobles remparts. Flairant le bon filon, pas mal d'habitants se sont tournés vers une forme de commerce moderne, le tourisme. Au point de dénaturer les anciennes bâtisses, croulant désormais sous les écriteaux entièrement dédiés aux touristes.
Les rabatteurs s'agitent dès la sortie du train et sont omniprésents dans toute la ville. De quoi faire perdre patience à plusieurs reprises. Les ruelles enivrantes à l'intérieur du fort sont criblés d'échopes à souvenirs et serpentent à travers des édifices aux couleurs de sable finement ciselés. Jaisalmer symbolise le Rajasthan où le temps semble s'être figé. La plupart des touristes viennent ici pour goûter au plaisir de monter sur le dos d'un dromadaire et se reposer à la nuit tombée sur les dunes du désert de Thar.

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Nous partons pour 3 jours de méharée dans le désert. La jeep s'éloigne du fort de Jaisalmer tandis qu'une colonie d'éoliennes s'époumonent dans le ciel rougeoyant du petit matin.

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Une courte visite aux cénotaphes royaux et nous reprenons notre chemin. Nous nous enfonçons dans le désert sur des routes plates et asséchées.

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Sur le bord de la route, 2 dromadaires lourdement chargés attendent leurs hôtes. Nous faisons la connaissance de Badia qui nous guidera pendant cette balade dans le désert.
Nous grimpons sur les bêtes et d'un pas lent et doux nous partons vers l'inconnu. Le dromadaire n'est pas vraiment confortable. Nous nous arrêtons souvent pour nous remettre de nos déboires. On en profite pour observer cet animal fascinant capable de rester sans boire pendant 2 semaines puis d'avaler 200 litres d'eau en 3 minutes. Les coussinets de ses pattes amortissent sa lourde carcasse quand son long cou courbé balance au rythme de ses pas. Une expérience intemporelle alors que nous gagnons un courte portion de dunes où nous descendons de la bête pour passer la nuit. Nous courons pour fouler les monticules sablonneux. Une sensation magique des pieds qui s'enfoncent dans le sable blond chauffé par le soleil. On s'assoit sur la crête d'une dune, les yeux dans le vague et la bouche clouée. Ces paysages désertiques façonnés par les vents nous pénètrent et nous fascinent. Nous partageons le dîner dans un silence de cathédrale puis filons installer un tas de couvertures en haut d'une dune. Allongés sur l'étendue de sable et les yeux dans les étoiles, le ciel constellé nous renvoie devant notre petitesse. Sans voix, sans commentaires, nos regards scrutent le ciel, tentent de reconstituer les constellations, de capter l'apparition fugace d'une étoile filante ou le lent déplacement d'un satellite. On s'endort comme dans un rêve, un rêve chargé d'étoiles.

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Nous chevauchons nos montures pour une longue balade, loin de tout. Nous reprenons notre douce dérive vers l'inconnu et perdons la notion du temps et de l'espace. Buissons et arbustes immortalisent les quelques signes de vie qui nous entourent et délimitent une série de dunes. Sans comparaison possible avec l'infinité saharienne, le coucher de soleil sur les dunes du désert du Thar n'en demeure pas moins poignant. Le disque doré disparait à l'horizon, les teintes mordorées s'assombrissent et les premières étoiles percent la voute céleste. Une deuxième nuit magique allongés sur une dune, les mains croisées derrière la tête et les yeux recevant la lumière de ces millions d'astres et galaxies qui lentement tourne autour de l'étoile polaire. Silence et admiration.

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Troisième et dernier jour de notre promenade et nos dromadaires nous reconduisent au bord de la route goudronnée où une jeep nous attend pour rentrer vers le fort de Jaisalmer.
Une parenthèse dans le désert complètement intemporelle et entièrement réconfortante.

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